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David Thomas : « Je suis un écrivain des petites faiblesses humaines »

Depuis quinze ans, David Thomas s’est imposé comme le maître d’un genre rare dans la littérature française, la micro-nouvelle. Des miniatures de haute précision où il observe un animal étrange, souvent navrant : l’homme ordinaire. Son nouveau recueil paraît aujourd’hui.

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© Benjamin de Diesbach pour L'Incorrect

On a envie d’appeler vos nouvelles des « microfictions », mais le terme est préempté par Jauffret.

Effectivement, « microfiction » renvoie automatiquement à Régis Jauffret. En ce qui me concerne, je préfère que l’on parle d’instantané. J’ai toujours considéré que ce que je faisais se rapprochait de la photographie. Je saisis des instants, des silences, des non-dits, des émotions, des ratages... On peut parler de micro-nouvelles, tout simplement.

Ça ne vous gêne pas d’être catalogué « nouvelliste » ?

Je m’en fous complètement. Je fais ce que je sais et ce que j’aime faire. J’ai choisi de lancer le javelot plutôt que de courir le cent mètres, alors que tout le monde opte pour le cent mètres, la discipline noble. J’ai bien conscience que ça n’attire pas les foules mais j’ai moins de concurrents et qui sait, avec un vent de force 10 dans le dos et un coup de bol... Quoi qu’il en soit, à dix-sept ans je rêvais d’être écrivain, pas forcément romancier. Je suis écrivain, donc l’essentiel est atteint. Et puis un jour, un éditeur m’a suggéré d’écrire un roman, « ça se vend mieux que les nouvelles », disait-il. J’ai écrit mon plus mauvais livre et c’est celui qui s’est le moins vendu. Résultat, viré. Donc, autant rester sur mes rails.

« Quoi qu’il en soit, à dix-sept ans je rêvais d’être écrivain, pas forcément romancier. Je suis écrivain, donc l’essentiel est atteint »


David Thomas

On dit souvent en effet que la nouvelle est en France un genre mal-aimé, minoré...

Je ne sais pas si c’est un genre mal-aimé ou minoré, je pense surtout que c’est difficile à vendre. Comment bien résumer un recueil de nouvelles ? Un roman, c’est souvent plus facile, il y a un sujet, un thème. Un éditeur doit trouver l’argumentaire (en peu de mots) pour vendre un livre, et c’est extrêmement difficile à faire pour un recueil de nouvelles. S’ajoute à ça le désir, vous ne pouvez pas avoir le même pour tous les livres quand vous en publiez vingt ou trente par an. [...]

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