Ils étaient apparus au printemps 1974 à l‘émission-institution britannique « Top of the Pops », introduits par un synthé obsédant : tout de suite la voix de haute-contre de Russel Maël et son physique de minet viscontien, et surtout les cheveux gominés, la moustache « chaplinesque » et l’immobilité kraftwerkienne, derrière son clavier, de son grand frère Ron, avaient fait sensation. Comme leur chanson « This Town ain’t big enough for both of us », tube du troisième type avec tir de révolver, guitare hard, synthé baroque, rythme affolé, au service d’une obscure histoire de cannibales, de bombardier et d’amours zoomorphes. Provocation « son et image » totalement réussie, la chanson se classant n° 2 au Royaume-Uni, et honorablement dans le reste de l’Europe. Personne en France, sauf Patrick Eudeline, ne savait que ces deux frères, si anglo-européens par leur musique, commerciale mais subtile, leur dégaine de dandies bizarres et leurs textes tongue in cheek, étaient nés californiens, et avaient sorti, en 1972/73, deux délectables albums pas prophètes dans leur pays, avant de demander l’asile à la patrie des Beatles et de Roxy Music. [...]
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