


Si les héros ont été détrônés par les victimes, les grands salauds, eux aussi, n’ont plus le vent en poupe. C’est du moins ce qu’affirment des universitaires et des psychanalystes dans l’article d’un grand quotidien espagnol passé outre-Pyrénées grâce au Courrier international, que je ne feuillette pas, d’ordinaire, et quand j’appris cette nouvelle non plus, d’ailleurs, elle se révéla à moi par la magie des algorithmes, tandis que je faisais défiler des anecdotes sur l’écran de mon téléphone pour trouver une contenance. Autrefois, j’aurais simplement allumé une cigarette en levant les yeux au ciel, mais une pneumonie m’a privé de mon meilleur vice. C’est ainsi que je fus donc alerté du risque de disparition des « antagonistes classiques » au sein des films d’animation Disney, alors que je tentais de détourner mon attention du connard dont la logorrhée m’offusquait dans la file d’attente où je patientais. Comme quoi la représentation du réel est toujours plus défaillante et la mimesis en crise.…

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Le 9 avril dernier, Albin Michel a réédité Les Royaumes de Borée de Jean Raspail. Ce roman, paru en 2003, s’impose aujourd’hui comme une prophétie sibylline, une méditation géopolitique et métaphysique sur le temps qui passe, les frontières qui s’effacent et les civilisations qui s’effondrent. Dans une époque liquéfiée où les géographies intérieures s’évanouissent avec les cartes, Raspail redonne consistance au mythe, au sacré, à l’héroïsme. Il fallait bien qu’un éditeur ose remettre en circulation ce texte inclassable, au moment même où l’Europe semble perdre son Nord – au sens propre comme au figuré. Les Royaumes de Borée, c’est d’abord un territoire : la Valduzia, duché imaginaire coincé entre la Carélie, les steppes russes et les fjords scandinaves. Sur cette frontière septentrionale, dans une Europe oubliée, Oktavius-Ulrich de Pikkendorff, officier d’honneur, est nommé commandant. À la fois avatar de Julien Sorel et chevalier de la Table ronde, il n’a pas d’ennemi, pas de guerre, mais une mission : garder le seuil du Grand Nord.…
L’Incorrect
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