
Culture

D’où vous vient cette passion pour André Suarès ? [...]

23 avril 2025
La dyschronométrie est une affection rare qui altère l’appréhension du temps. Ici, elle touche une jeune femme déclassée qui vit de petits boulots dans une ville de New York épuisée et jaunâtre. Elle sera témoin d’un meurtre, mais a-t-il vraiment eu lieu, puisque le temps pour elle n’est qu’une affaire de sensation ? Gazer rend hommage à tous ces films d’enquête métaphysique où l’abîme vous contemple à force que vous la sondiez. [...]
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17 avril 2025
Vous évoquez le cas d’une église de Charleroi qui aurait été décisif dans votre prise de conscience d’une certaine déshérence collective vis-à-vis du patrimoine architectural. Est-ce selon vous une particularité belge ?
La déshérence du patrimoine ne s’arrête pas aux frontières nationales. Les démolitions se sont accélérées à travers l’Europe, et c’est notre héritage architectural qui en subit les conséquences. Charleroi en Belgique, tristement célèbre pour la brutalité et la laideur de son urbanisme, continue d’être le théâtre de destructions massives. Le constat est alarmant : nous avons démoli davantage d’édifices au cours des vingt dernières années que durant les deux guerres mondiales réunies. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que l’Union européenne finance elle-même certaines destructions patrimoniales sous prétexte d’initiatives écologiques, via le fonds PRR par exemple. Dans mon livre, je cite le cas d’une ferme médiévale en Belgique rasée pour être remplacée par un bloc de béton isolé avec des matériaux issus du pétrole, le tout subventionné par l’Europe. C’est un non-sens total, un exemple criant de greenwashing, de la bêtise d’une bureaucratie. [...]
La déshérence du patrimoine ne s’arrête pas aux frontières nationales. Les démolitions se sont accélérées à travers l’Europe, et c’est notre héritage architectural qui en subit les conséquences. Charleroi en Belgique, tristement célèbre pour la brutalité et la laideur de son urbanisme, continue d’être le théâtre de destructions massives. Le constat est alarmant : nous avons démoli davantage d’édifices au cours des vingt dernières années que durant les deux guerres mondiales réunies. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que l’Union européenne finance elle-même certaines destructions patrimoniales sous prétexte d’initiatives écologiques, via le fonds PRR par exemple. Dans mon livre, je cite le cas d’une ferme médiévale en Belgique rasée pour être remplacée par un bloc de béton isolé avec des matériaux issus du pétrole, le tout subventionné par l’Europe. C’est un non-sens total, un exemple criant de greenwashing, de la bêtise d’une bureaucratie. [...]
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16 avril 2025
Une étrange communauté rurale, non située dans le temps et dans l’espace, semble obéir à des règles complexes et à une hiérarchie aveugle. Le temps passe. La photographie, sublime, s’attarde sur les détails et le lent déclin de l’été. On s’ennuie ferme, tant les personnages ont l’air d’être des fétus de paille – et pour cause. Pourtant, on demeure intrigué : dur de savoir où placer Harvest, film qui vaut surtout pour son dispositif et par le peu de moyens qu’il se donne pour l’épuiser. [...]
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16 avril 2025
La Lituanie, ça a l’air moyennement marrant. Quant à la campagne lituanienne, elle est carrément sinistre. La jeune réalisatrice Saule Bliuvaite n’a pas son pareil pour filmer ses congénères avec une distance glaciale, les emprisonnant volontiers dans un cadre fixe qui flirte avec l’économie de moyens du documentaire – tout en rappelant les premiers pas d’Harmony Korine dans Gummo, avec qui elle partage cette faculté de capter tous ces moments d’intense vacuité qui frappent la jeunesse. Et en particulier ces adolescentes lituaniennes trop grandes et trop belles pour leur âge, qui se destinent sans trop savoir pourquoi à des carrières de mannequinat. [...]
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11 avril 2025
Max Jacob définissait la qualité d’une œuvre en fonction de deux critères : qu’elle soit stylée et qu’elle soit située. Le style, cela se comprend, il s’agit de la cohérence interne et de la singularité formelle d’une œuvre. Mais la « situation », voilà qui est plus subtil à caractériser. Disons que c’est la manière dont une œuvre s’inscrit dans le champ artistique ou imaginaire, sa personnalité, son rayonnement, son caractère. L’œuvre d’Antoine Volodine est assurément stylée, d’une poésie évidente, d’une maîtrise supérieure, mais là où elle est absolument unique, c’est qu’elle est sans doute la plus située de la littérature française. Par sa rumination chamanique des catastrophes du XXe siècle dans un univers alternatif, onirique, poétique et sombre, drôle et cruel, elle a élaboré une réalité littéraire vaste, complexe, réticulaire, hermétique (non au sens d’inaccessible mais au sens de fermée sur elle-même), et cela d’une manière totalement incomparable. Après une cinquantaine d’ouvrages avec la signature de plusieurs hétéronymes et sous la couverture de différents éditeurs, Antoine Volodine est en passe d’achever le projet d’une vie, un projet dans l’écho est promis (du moins si l’humanité ne s’anéantit pas) à une glorieuse postérité. Rencontre avant la clôture du chantier. [...]
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9 avril 2025
Les palmarès des festivals internationaux étant ce qu’ils sont – des caisses de résonance de la fadeur généralisée – on ne pouvait qu’être surpris par le choix du jury de San Sebastiàn qui couronna en 2024 de sa Coquille d’or le « controversé » (comme on dit dans la presse de chaisière progressiste) Tardes de Soledad du catalan Albert Serra. Et la vision de ce documentaire âpre, ambigu, à la fois poseur et fascinant, conforte dans l’idée d’un bug imprévisible qu’a bien tenté de stopper PACMA, le parti animaliste du cru, en réclamant son éviction de la compétition. Car, venons-en au fait, ces « après-midi de solitude », ce que signifie le titre en français, sont ceux du toréro dans l’arène, et pas n’importe lequel, mais Andrès Roca Rey, jeune péruvien de 28 ans, considéré comme le plus grand matador actuel. La sortie française du film, le 26 mars, dira si l’activiste Solveig Halloin s’est enchaînée, seins nus et ensanglantés, à l’une des bornes automatiques de l’UGC Cité-Ciné Les Halles dès 9 h du matin ou si l’impayable romancier antispéciste Camille Brunel, bambi croisé avec une méduse, s’est fendu illico sur les rézosociaux d’une publication vengeresse chargée d’émoticônes. Qu’importe, Tardes de Soledad existe et fait rayonner un sujet antique qui ne faisait plus recette. [...]
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9 avril 2025
Sur le papier, Mikado a tout d’un agaçant feel good movie. L’argument serait une sorte de Théorème inversé revu par le romancier Olivier Adam, auteur du script et spécialiste du genre : comment une famille de marginaux va changer la vie d’un professeur de collège bougon et de sa fille endeuillée. Pourtant, le film n’a de légèreté qu’en apparence et pointe un sujet rarement traité : la parentalité chez les anciens enfants de la DDASS et certains problèmes inhérents à l’éducation à domicile. [...]
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