Skip to content
Sally Rooney : reine de l’intime
Sacrée première grande voix de la dernière génération par le New York Times, ses romans sont adaptés en série à succès, les bookstagrammeuses en sont folles, son dernier né provoque des queues devant les librairies le jour de sa sortie : Sally Rooney est le dernier phénomène littéraire occidental, si bien qu’on a érigé cette autrice née en 1991 en icône des 2000, dont elle saurait retranscrire le regard filtré de néomarxisme et de féminisme scrupuleux, comme l’angoisse amoureuse en temps de déconstruction. De quoi nourrir quelques préventions à son encontre. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Bruno Lafourcade – Patrice Jean : tontons flingueurs
Les deux hommes sont provinciaux et fils de prolos, mais aussi quinquagénaires, c’est-à-dire qu’ils appartiennent à la génération par-dessus laquelle les boomers ont essayé de sauter, celle située entre Annie Ernaux et Édouard Louis ; autre motif d’annulation, en plus, bien sûr, de leur défaut de réseaux, de leur statut blanc/mâle/hétéro difficile à porter pour décrocher des prix et enfin, de leur peu de goût pour l’opium des médias : le progressisme à mufle bovin. Ils se reconnaissent l’un l’autre, non pas comme membres de ces catégories précitées, mais comme d’authentiques écrivains : un point commun autrement rare, une disqualification sociale d’autant plus certaine, puisqu’ils synthétisent à peu près l’exact opposé du milieu littéraire actuel. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
« Noël à Miller’s point » : dinde fourrée
Après l’intrigant Ham on rye, Tyler Taormina déçoit grandement avec ce Noël à Miller's point qui rutile comme une boule à neige sur fond de Jingle bells. Une famille italo-américaine élargie se retrouve chez l’un de ses membres pour le réveillon autour d’une dinde. La fratrie réunie et les pièces rapportées communient dans l’esprit de Noël, les déceptions passées sont évoquées alors que les jeunes générations pensent à sortir chercher l’amour. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
« Vingt dieux » : le clitoris de la fermière
On discerne pas mal de références élégantes dans l’anodin et effiloché Vingt Dieux, premier film de Louise Courvoisier : comme à l’apprenti-fondeur d’Andreï Roublev de Tarkovski, mais qu’elle aurait plongé dans un conte de Canterbury. Un jeune agriculteur doit redresser l’exploitation familiale après la mort de son père et décide de participer au concours du meilleur Comté. Il fait voler du lait par ses complices à une consœur, géante baudelairienne, dont il lèche le sexe à odeur « de vache » (sic) pour la divertir de la rapine. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
« Les Femmes au balcon » : les hommes, c’est mal
À Marseille, en pleine canicule, une épidémie de viricides est mise à jour par trois débilos en coloc, après que la plus chaude du lot – une camgirl pansexuelle – a causé par accident la mort de son violeur, empalé et le gland déchiqueté (symbole). Comme si ça n’était pas suffisant, les défunts, tous agresseurs sexuels, apparaissent en zombies à la plus coinços des trois. La dernière, actrice godiche, subit un viol conjugal en plan-séquence et un avortement, peuchère ! À la fin, tous les hommes sont morts, et les Marseillaises libérées, jeunes ou non, grosses ou pas, vont se baigner à poil, sous la pleine lune. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Stéphanie & Sylvain Tesson : Au nom du père, de l’art et de Notre-Dame
« Sylvain a pensé à vous parce que, selon ses mots, « la pièce dépasse la fable onirique pour déployer une théorie de la restauration de l’ordre politique, historique et divin ». C’est ainsi qu’il nous a chargés de vous la présenter. » Sylvain, c’est Sylvain Tesson. Il sait nous titiller le cœur. La pièce, c’est La Tempête de Shakespeare, mise en scène par sa sœur ainée Stéphanie. Alors nous nous y sommes rendus. Au Théâtre de Poche, évidemment, fief familial des Tesson depuis 2013. Niché dans une petite impasse toujours sans nom – puisqu’un obscur maire adjoint d’Anne Hidalgo refusa de la baptiser du nom du père, Philippe, pas assez de gauche – c’est quelques jours plus tard que nous y retournons. Sylvain Tesson guette notre arrivée devant la porte. « Watrigant c’est du sérieux, toujours à l’heure ». Montre au poignet, seule trace de modernité qu’il s’autorise, l’écrivain ne souhaite pas perdre de temps, d’autant qu’un imprévu de dernière minute ne lui offre qu’une heure et demie à l’horizon. Largement suffisant, pensons-nous, naïvement. Stéphanie nous accueille. Elle a piqué les yeux de son père comme son large et beau sourire. On se sent vite comme à la maison. Les souvenirs sont accrochés au mur, le bar en bois et les ardoises perchées donnent l’envie de s’y installer jusqu’à l’aube. Elle nous présente l’équipe comme elle présenterait sa famille. « Vous n’étiez jamais venu au théâtre de Poche ? » nous demande-t-elle. « Si, plusieurs fois, répond l’un d’entre nous. La dernière fois en 2016. C’était Moncorgé, qui jouait une pièce de Zweig, et c’était tout de même étrange ». Stéphanie confirme. « Oui c’était Amock. Nous aimons beaucoup Alexis Moncorgé. Il y avait un malaise par semaine. Ce n’étaient que des femmes enceintes ». Sylvain Tesson nous emmène un étage plus bas. Les décors de Notre-Dame sont en place. Cette nouvelle pièce démarre dans quelques jours. Samuel Labarthe, Christophe Barbier et quelques autres se relaieront pour lire les textes de l’écrivain. Il poursuit : « L’Amok », c’est la folie des Malaises et des Groenlandaises, ça se produisait quand elles mangeaient du foie. Vous avez déjà mangé du foie de baleine ? Cet organe, c’est un égout ». Stéphanie : « Oui, ça produit une sorte de démence, d’hystérie… Un peu comme l’ergot de seigle au Moyen-Âge qui faisait le même effet. Quand on avalait la petite pellicule qui entoure le seigle, ça pouvait déclencher le « mal des ardents ». C’est ce qui a inspiré au peintre Jérôme Bosch ses tableaux, parce qu’il habitait à côté d’un asile où l’on enfermait les gens atteints de cette maladie. » Nous ne les arrêterons pas. [...]
Éditorial de Romaric Sangars : Angles morts

Ce qui aura caractérisé les romanciers primés de la rentrée 2024, c’est l’éloignement de leurs livres d’avec les préoccupations françaises. Kamel Daoud (Goncourt) s’attaque courageusement (mais confusément) à l’Algérie de la décennie noire ; Gaël Faye (Renaudot) évoque son Rwanda natal déchiré par la guerre civile ; Julia Deck (Médicis) nous renvoie à l’Angleterre dont est originaire sa mère et Miguel Bonnefoy (Femina et Académie française) au Venezuela de ses ancêtres. En soi, pourquoi pas ? On a suffisamment reproché aux romanciers des années 2000 leur parisianisme égocentré, la littérature sert aussi à élargir le monde et le français est une langue internationale. On y croit deux secondes. Et puis on se dit que cette sélection, par son systématisme, révèle trop clairement les angles morts. Des injonctions occultes ont servi de premier filtre : ne pas primer de mâle indigène ; ne pas toucher aux thèmes vraiment clivants et donc ne braquer aucun faisceau sur le cœur dévasté du pays.…

État des lieux : la mort des écrivains
Quel critère a présidé à votre sélection, la qualité de la mort ou celle de l’œuvre ? Au début notre réflexion, la qualité de la mort, comme vous dites, son caractère particulièrement dramatique, spectaculaire ou significatif, a joué un rôle déterminant – avec, en outre, le côté romanesque de telle ou telle disparition fameuse : […]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest