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Chanter sous les bombes : à la découverte de la scène musicale ukrainienne

Quand la chanteuse Jamala (Susana Jamaladinova de son vrai nom) remporte le concours de l’Eurovision le 14 mai 2016 avec sa chanson « 1944 », tout le continent découvre l’existence d’une scène musicale ukrainienne en pleine effervescence. En plus d’un physique avantageux, la jeune trentenaire a tout pour séduire le public occidental : talentueuse et pétillante, elle se fait la porte-parole d’une nouvelle génération ukrainienne pro-européenne qui a fait ses classes sur les barricades de la place Maïdan en 2013- 2014. Issue de la minorité tatare de Crimée, la chanteuse a choisi de dédier sa chanson à son arrière-grand-mère déportée par les Soviétiques. Deux ans à peine après l’annexion de son pays d’origine par la Russie de Poutine, le titre « 1944 » n’a pas manqué de susciter la polémique. Désormais, le refrain de la chanson (« Quand les étrangers arrivent, ils viennent dans votre maison / Ils vous tuent et disent: nous ne sommes pas coupables ») résonne étrangement avec la situation actuelle.

Des punks patriotes

La musique ukrainienne n’a cependant pas attendu Jamal pour développer une conscience politique. En effet, le punk rock avait déjà émergé dans la région au cours des années 80, soit avant la fin de l’ère soviétique, et le groupe de folk-punk Vopli Vidopliassova est sans doute le représentant le plus éminent de cette scène. Dans un style assez proche de celui de Gogol Bordello, ce trio né à Kiev s’est dès le début inscrit dans une tradition contestataire. Aujourd’hui, son chanteur, Oleg Skrypka, a choisi de rester dans la capitale ukrainienne avec sa famille pour apporter une aide logistique aux civils et aux soldats. Pionnier du punk rock dans son pays et décoré du titre de chevalier de l’Ordre national du mérite en France en 2008, Skrypka a fait des émules, comme le chanteur Sviatoslav Vakartchouk, leader du groupe Okean Elzy, qui a toujours mis un point d’honneur à chanter exclusivement en langue ukrainienne. Engagé en politique depuis la Révolution orange en 2004, il a même fondé un mouvement politique pro-occidental, « Voix », à l’occasion des législatives de 2019. [...]

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En même temps : un chef-d’œuvre empêché

Voilà vingt ans que le duo Benoît Delépine-Gustave Kervern officie dans la comédie satirique, après des débuts chez Canal + en tant que créateur de l’émission Groland où il aura démontré, déjà, son aptitude au bricolage et une certaine propension au délire. Une dizaine de films plus tard, les deux réalisateurs ont réussi à bâtir une sorte de France alternative, rigolarde et poétique mais toujours hantée par des problèmes concrets comme la paupérisation du monde « rurbain », la misère culturelle des zones pavillonnaires ou le diktat numérique. La contrepartie de cette forte productivité est peut-être une certaine rusticité formelle qui, faute de mieux, leur sert de signature en les si- tuant quelque part entre Max Pécas et Jean-Pierre Mocky.

Super-glue et départ en trombe [...]

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Inexorable : les liens de sang
Dans un manoir ardennais au gothique expurgé, un écrivain belge et sa femme éditrice engagent une jeune fille au pair qui semble hantée par un lourd secret. Inexorable constitue une petite surprise puisque Fabrice Du Welz y traite avec un premier degré plutôt réjouissant le sous-genre thriller avec intrus modérément bienveillant. On pourra chipoter sur la faiblesse relative de l’avant-dernier acte, mais là n’est pas le plus important. L’interprétation resserrée – le film a été tourné en bulle COVID – est remarquable. [...]
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Contes du hasard et autres fantaisies : du vent !
Après la toile cirée Drive my car, Ryusuke Hamaguchi a pensé aux napperons assortis. Contes du hasard et autres fantaisies compile trois historiettes où le tendre est soumis à de fortes perturbations. Jalousie, manipulation, confusion d’identités se succèdent sans faire lever le sourcil. Le style Ikéa congelé du japonais se déploie dans d’interminables face-à-face dont l’unique moteur est le dialogue. Lorgnant vers Rohmer mais surtout Hong Sang-Soo dont il recycle le motif du zoom à contretemps, Hamaguchi oublie en route composition, incarnation et épure. [...]
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Éditorial culture d’avril : La littérature en 2022

Les chefs-d’œuvre de l’histoire littéraire s’érigent devant nous dans une aura d’éternité, pourtant, ils furent forgés au feu des circonstances. Un artiste est un soldat au front de l’époque, qui à la fois l’attaque et l’immortalise. Le temps passe et l’assaut, quand il fut mémorable, se fige en monument d’où partent les routes nouvelles. Ce qui vaut pour les batailles d’hommes vaut pour les batailles d’esprits.

Lire aussi : Éditorial culture de mars : Louis vs Schuhl

Chrétien de Troyes lance des chevaliers aux quêtes individuelles une fois accomplies les premières épopées collectives et nous invente à tous une destinée.Dante synthétise tout le génie médiéval, à la fois divin et burlesque, métaphysique et passionné, en jetant au passage en enfer Philippe le Bel, Mahomet, Brutus et tous ses ennemis personnels. L’Arioste témoigne d’une Renaissance toujours chevaleresque, mais qui compile avec ironie les légendes du premier grand élan avant que ne soit précipitée sa chute.…

Sélectron : les meilleurs films de Bruce Willis

5 – Le Cinquième Élément (1997)

Bon ok, on est un peu chauvin me direz-vous. Oui et alors ? Et puis Bruce version blonde platine et marcel orange fluo ça vaut le détour. En plus, Besson ne se prend pas au sérieux, ça change de son Léon aussi dégueulasse qu’une tapin croûtée, et trouve trente idées par plan.  On y croise Gary Oldman et Ian Holm, on retrouve la patte de Jean Giraud et Jean-Claude Mézières, les costumes sont signés Jean-Paul Gaultier et Bruce s’amuse comme un enfant (et nous avec).

https://www.youtube.com/watch?v=7rzmiE-pESk&ab_channel=Gaumont

4Armageddon (1998)

Ah les petits plaisirs coupables des dimanches pluvieux au lendemain d’une cuite à la tequila bas de gamme. Armageddon arrive sur le podium juste à côté d’une rediff de Burger Quizz et d’une compil de Michel Sardou. Franchement, le voir chasser cette tronche de cul de Ben Affleck au fusil à pompe parce ce sagouin se tape sa fille (la merveille Liv Tyler) sur une plateforme pétrolière ou jouer au golf en visant des militants de Greenpeace se révèlent assez jouissif. Et puis Bruce qui sauve le monde, c’est autre chose que ce gifleur de Will Smith. [...]

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Jean-Luc Giraud : Peintre du temps retrouvé
Depuis des années Jean-Luc Giraud peint, inlassable- ment, son propre visage. Ses tableaux, il les appelle avec une certaine malice ses « œuvrettes ». Avec son visage, il se sent très libre et se permet tout. Il le triture, le travestit, l’affuble de bêtes, de plantes, etc. C’est ainsi qu’il prend une dimension universelle et permet de sonder la vérité de l’être, ce visage du peintre visant à représenter l’image d’un « pauvre de nous » parmi nous tous. [...]
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Trou gascon : la renaissance de l’armagnac
Quel est le point commun entre la vodka et l’armagnac ? Aucun! Si ce n’est l’envie furieuse d’absorber un alcool fort qui vous transporte ailleurs. L’armagnac sent bon les mousquetaires et le patois du sud ouest. Dans l’imaginaire collectif, il se situe au sud de Cognac, tout là-bas vers les Pyrénées. À la fin du repas, papi et mémé sortaient la bouteille de leur fausse armoire normande, pour régaler les invités. C’est tout cela l’armagnac, de vieux souvenirs et un accent du terroir à couper au couteau. Tout ! Peut-être pas, car une bande d’irréductibles entrepreneurs (oui, cela existe encore en France) ont décidé de rajeunir l’armagnac. À les entendre, il s’agit d’un trésor national. Les fins connaisseurs et autres artistes du lever de coude considèrent l’armagnac comme une boisson d’élite. Sur les 16 milliards de bouteilles de spiritueux commercialisées dans le monde, seules 5,5 millions contiennent de l’armagnac. Un Petit Poucet parmi les géants du whisky (1,6 milliard), de la vodka (5 milliards) et du cognac (205 millions). Cognac, c’est le frère ennemi ! Apparu vers 1530 alors que l’eau-de-vie d’armagnac est connue depuis 1310, le cognac a pris le pas au fil des siècles sur l’armagnac. L’accès facile à la mer et l’investissement massif des familles du négoce ont permis l’expansion du cognac dès le XVIIe siècle. [...]
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L’Incorrect numéro 73

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