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Mgr Donatien N’Sholé : « L’Église se battra pour une présidentielle crédible et le renforcement de la démocratie »

La pratique veut que l’Église donne son avis et son approbation sur le choix du président de la commission électorale. D’ailleurs, le poste a été occupé plusieurs fois par des prêtres. Mais cette année, le président Tshisékedi a réussi à imposer son homme. Est-ce un désaveu pour l’Église ?

Je ne vois pas en quoi ça pourrait être assimilé à un désaveu. Les évêques ne sont pas engagés dans une conquête du pouvoir et ne briguent donc pas de mandats politiques. L’Église fait le constat évident que la République démocratique du Congo est un pays immensément riche mais que la répartition de la richesse au profit de tous n’est pas équitable. Et pour cause, les systèmes politiques successifs n’ont pas mis l’homme congolais au cœur de la politique, au cœur des priorités, au cœur de leurs préoccupations premières. Le combat des évêques est de contribuer, en tant qu’acteurs de la société, à la consolidation de la démocratie pour que l’homme congolais profite des richesses de la terre où Dieu a voulu qu’il soit né. Le pape a été clair, en disant que l’Église ne doit pas se taire là où le peuple souffre.

L’Église craint-elle comme beaucoup de Congolais que la prochaine échéance n’ait pas lieu à bonne date ? [...]

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La Bosnie-Herzégovine déchirée entre unitarisme et sécessionnismes

A l’heure où les canons tonnent en Ukraine, le renforcement de la mission européenne Althéa et le survol de la Bosnie-Herzégovine par des rafales de l’OTAN nous montrent le rôle stratégique de cette région d’Europe.

Depuis plusieurs années, la Bosnie-Herzégovine est l’objet de vives tensions politiques. En avril 2021, un scandale a fait revenir sur le devant de la scène la question nationale en Bosnie-Herzégovine. Janez Janša, Premier ministre de la Slovénie, profitait de son mandat de président de l’UE pour faire fuiter un « non paper » détonnant : un projet de démembrement de la Bosnie, avec la Srpska rattachée à la Serbie, la Herceg Bosna à la Croatie et les Musulmans bosniaques ne gardant que le centre du pays. Le 23 juillet 2021, un autre scandale éclatait : le Haut représentant de l’ONU, Mr Inzko, faisait promulguer une loi pénalisant la négation du crime de génocide. Cette loi veut empêcher la remise en cause du génocide de Srebrenica; mais elle vise surtout Milorad Dodik, Président de la Bosnie-Herzégovine, qui a toujours refusé, contrairement au Président de Serbie Aleksandar Vu?i?, de reconnaître le chiffre de 8000 morts. Il estime que cela remet en cause l’existence même de la Srpska. [...]

République Démocratique du Congo : Présidentielle à haut risque
Kinshasa n’a pas perdu ses avenues bondées de taxis jaunes et ses embouteillages à n’en plus finir. Au centre Lilonge qui sert de bureau au cardinal Ambongo, diplomates, hommes politiques et leaders de la société civile défilent. Quelques semaines plus tôt, Félix Tshisékedi au pouvoir depuis 2019 a réussi à écarter la puissante Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) de la désignation du président de la commission électorale en négociant avec les « Églises du réveil ». Dès lors, la crainte d’une présidentielle « irrégulière et violente se fait palpable », avoue Marie-Reine Nzéba. Le sentiment de la journaliste de la télévision nationale et actrice de la société est partagé par ses autres collègues de la plateforme « Tournons la page ». Créée en France en 2014, cette alliance de 250 mouvements citoyens, active dans une dizaine de pays africains qui « milite pour l’alternance démocratique et la bonne gouvernance », multiplie des actions pour « éviter le pire en RDC », selon Marc Ona Essangui, son président. [...]
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L’Europe face à elle-même
La guerre en Ukraine, loin de fournir l’occasion à l’ambition européenne de se ressaisir, risque d’en être le chant du cygne. Ceux qui pensent que, sous l’effet du choc, l’Union européenne va sortir renforcée, plus puissante et plus unie par la crise, prennent leurs fantasmes idéologiques pour des réalités historiques. L’Europe est entrée insidieusement, à la fin du XIXème siècle, dans un processus mortifère. En 1866, après la défaite de Sadowa, l’Europe abandonne l’Empire d’Autriche-Hongrie aux appétits prussiens. Quatre ans plus tard, en 1870, l’Europe laisse la France s’effondrer militairement face aux mêmes troupes prussiennes et accepte l’unité allemande. Il en résulte alors, au cœur du continent, la formation d’un géant germanique trop fort pour être équilibré par les autres nations, mais trop petit pour parvenir à dominer sans heurt. La machine infernale de l’Histoire européenne contemporaine se trouve ainsi lancée, provoquant le cataclysme des deux guerres mondiales. [...]
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Benjamin Blanchard : « Les réfugiés ont avant tout besoin de lits, de nourriture, et de lait maternisé »

Vous avez détaché deux équipes aux frontières de l’Ukraine, une en Moldavie et l’autre en Hongrie. Comment s’organisent-elles ?

Nous sommes arrivés il y a huit jours. Je dirige l’équipe basée en Moldavie, et François-Xavier Gicquel (directeur des opérations) dirige celle basée en Hongrie. Chaque équipe est composée de trois personnes. L’équipe en Hongrie mène des actions à et autour de Léopol (Lviv) et Kiev. Tandis que nous, depuis la Moldavie, nous rendons dans le Sud-ouest de l’Ukraine, à Odesse (Odessa) et ses environs.

Pourquoi vous être rendus sur place ?

Il est vrai que l’Ukraine ne fait pas partie de notre zone d’action habituelle (le Moyen et Proche-Orient, le Caucase et l’Afrique de l’Est), mais au vu de la situation humanitaire, nous avons estimé nécessaire de nous y rendre, ne serait-ce que pour évaluer les besoins. Ici en Moldavie, il y a 2,8 millions d’habitants pour 110 000 réfugiés ukrainiens. Vous imaginez ce que cela représente en matière de logistique pour accueillir cette population. 

Les réfugiés sont-ils bien accueillis par la population moldave ?

Oui très bien. Le gouvernement a débloqué des moyens et tout est mis en œuvre pour qu’aucun Ukrainien ne dorme dehors. La population s’est naturellement mobilisée, il y a vraiment une belle réaction. Je vois beaucoup de volontaires notamment des jeunes, et des associations œuvrant dans divers domaines, qui se sont repositionnées afin d’aider les réfugiés. Les Ukrainiens sont accueillis partout où il y a de la place : dans les maisons de retraite, les paroisses, les hôtels, les orphelinats, les maisons de jeunes, les gymnases, etc. Et c’est heureux, car encore la semaine dernière, les températures étaient négatives. De ce que je sais, l’accueil est le même en Hongrie. [...]

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SOS Chrétiens d’Orient : une ONG toujours présente pour aider les Arméniens

La situation géopolitique de l’Arménie reste toujours périlleuse. Aliyev rappelle régulièrement les prétentions azéries sur le Syunik et sur le territoire restant à l’Artsakh. L’Azerbaïdjan commence une entreprise d’effacement des traces de la culture arménienne dans les territoires occupés de l’Artsakh tout en gardant d’excellentes relations avec la Commission européenne qui semble préférer le gaz azéri au gaz russe quoi que fasse la dictature de Bakou (qui vient récemment d’installer une base de drones kamikazes à Ganja près de la frontière avec l’Arménie). Les églises arméniennes en Artsakh sont profanées.

Les menaces directes sur le terrain continuent en permanence. Des routes sont coupées avec des check-points azéris rackettant la population arménienne qui les emprunte, des villageois font l’objet de tentatives d’intimidation en étant braqués avec des armes à feu pour les empêcher de réaliser leurs foins. Du bétail est volé par soldats ou les garde-frontières azéris. Le chef de la mission de SOS Chrétiens d’Orient en Arménie a pu observer de visu la coupure des routes. Le but de ces empiètements, s’accompagnant parfois d’incursions de soldats azéris sur le sol arménien, est clair. Il s’agit pour les idéologues panturquistes à la manœuvre à Ankara et à Bakou de créer un climat d’intimidation et de peur visant à chasser les arméniens de leurs terres pour grignoter celles-ci par une épuration ethnique lente. [...]

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Rafales sur l’Indonésie

Le contrat, ferme, signé avec l’Indonésie ne concerne pour le moment que six appareils. L’acquisition de 36 Rafales supplémentaires n’est donc pas encore formellement définitive, même si elle s’avère très probable. Pour quelles raisons? Depuis 2010, la Tentara Nasional Indonesia (TNA), l’armée indonésienne s’est lancée dans la modernisation de ses capacités. En dix ans, les budgets de la TNA ont été multipliés par trois pour atteindre un total de 8,2 milliards de dollars en 2021. Première armée d’Asie du Sud-Est, la TNA fut longtemps tournée prioritairement vers la contre-guérilla (Papouasie occidentale, Sulawesi, etc). Les livres blancs 2015 (Global Maritime Fulcrum) et 2020 lui donnent une nouvelle inflexion maritime et spatiale. Cette politique de défense naît de la volonté de l’Indonésie, pays archipélagique, de mieux maîtriser son territoire, mais aussi ses approches maritimes souveraines. Une conséquence des menées de Pékin en mer de Chine méridionale : contestation de la ZEE des Îles Natuna, ou « arsenalisation » des Îles Spratley.

Un avion conforme au besoin [...]

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Guerre en Ukraine : le « doux commerce » n’achète pas la paix

Depuis ses origines, le libéralisme est pensé comme technique de neutralisation des conflits qui vise avant tout à la cohabitation pacifique d’individus n’ayant pas les mêmes opinions – il naît de fait avec la Réforme qui brisa la communauté de pensée d’alors. En politique intérieure, parmi d’autres biais, cette pacification est opérée par la privatisation des éléments polémiques et potentiellement conflictuels. L’espace public se trouve pour ainsi dire purgé de toute charge qualitative, ce que l’on observe en France avec l’extension inouïe du domaine de la laïcité.

Lire aussi : Ukraine : de la question des réfugiés et des migrants

En politique extérieure, cette pacification prend pour véhicule le « doux commerce » dont parlait Montesquieu. Pour faire court, les échanges commerciaux entre les pays favoriseraient la bonne entente politique en plus d’adoucir et de polir « les mœurs barbares », à tel point que le commerce ferait la paix. Par le libre-échange, et bientôt de la division internationale des tâches, il fallait donc que les économies nationales s’interpénètrent jusqu’à devenir interdépendantes tels les arcs d’une croisée d’ogives, au point de rendre la guerre proprement impossible sauf à accepter de détruire son économie.

Le commerce ne fait pas la paix

La guerre en Ukraine fait pourtant se retourner contre nous ce discours. D’abord parce qu’il s’avère tout simplement faux. L’Ukraine et la Russie avaient des relations commerciales très profondes dans les deux sens : pour ne citer qu’un seul chiffre, plus de 30% des exportations ukrainiennes allaient en Russie en 2011, avant l’invasion de la Crimée (chiffre depuis ramené à 5%). De même, au nom de la théorie des avantages comparatifs, l’Europe occidentale s’est mise dans la main de l’Europe de l’est et de la Russie concernant l’agriculture (près d’un quart des exportations mondiales de blé) et l’énergie (43% du gaz et 48% du pétrole importés en Europe vient de Russie). En clair, la France et plus largement l’Europe ont sacrifié en conscience – pensons au renoncement allemand pour le nucléaire – leur indépendance au « doux commerce », sacrifice qui devait théoriquement nous apporter la paix. On voit le résultat. [...]

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