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Mélenchon contre Papacito : une fable moderne

L’heure est grave, les mines sont contrites (enfin on suppose qu’elles le sont derrière l’imparable masque FFP2). Mélenchon a choisi de réagir vite et bien, il a réuni ses lieutenants et a organisé une conférence de presse sur le pouce, en quelques heures : un empressement tout à fait inédit qu’on doit sans doute à la polémique du jour concernant ses propos jugés « complotistes », mais surtout très cons. C’est ce qu’on appelle, en politique, « allumer un contre-feu » : il est vrai que le timing est presque parfait, alors qu’il vient de se faire diaboliser par toute une partie de l’opinion pour des élucubrations tenues ce week-end. L’occasion était trop belle, on lui a servie sur un plateau. Voilà donc le petit homme affectant une mine pénible, presque endeuillée, accablée par la terrible violence des terroristes d’extrême-droite : « J’ai choisi ce moyen de m’adresser à vous parce que je n’en ai aucun autre », chevrote l’édile goitreux de La France insoumise, bien droit dans son petit costard, avec sur le visage l’expression la plus veule et la plus affectée de ce qu’il faudrait appeler « la République offensée ».

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« Je vais vous montrer un résumé en images pour vous éviter d’avoir à subir la démonstration des actes odieux qui y sont suggérés […] mais je vous mets en garde sur le fait que ces images sont d’une extrême violence, et que certains pourraient la subir psychologiquement…» On frémit d’avance. De quoi s’agira- t-il ? Alexis Corbière savaté par des motards à la sortie du Dépôt ? Clémentine Autain au saut du lit ? Manuel Bompard filmé en bas-résilles par la petite copine de Piotr Pavlenski ? Même pas.
Ce dimanche 6 juin dans la soirée, le youtubeur et « pamphlétaire » Papacito a mis en ligne une vidéo sarcastique et assez beauf (comme à son habitude) qui se présente comme une sorte de tutoriel destiné à vous apprendre comment allumer un gauchiste. On y voit notre sémillant espinguouin, fringué comme une réplique de Saddam Hussein, se livrer à un « test balistique » sur un mannequin déguisé en « électeur de La France insoumise ».

Lire aussi : Un président youtubeur, ou comment salir la fonction en 36 minutes

Papacito se fait plaisir, se défoule, rien de très nouveau à vrai dire depuis l’apparition de son blog « Fils de Pute de la mode » (sic) il y a déjà dix ans, où il s’en prenait verbalement et avec un authentique sens de la formule à plusieurs sous-couches de la société dont il regrettait la fragilité et la couardise (pour le dire gentiment) : les bobos, les hipsters, les communistes en sarouels et autres féministes à cheveux bleus passaient déjà un sale quart d’heure, victime de sa verve jouissive (et à l’époque bourrée de fautes d’orthographe, c’était avant les correcteurs automatiques). Une verve qui n’aura pas échappé aux chasseurs de talents de David Serra, gourou cyclothymique de la maison d’édition Ring, spécialisée dans les brûlots inoffensifs contre la pensée globale : Papacito s’était vu proposer un contrat, probablement parce qu’il est pote avec Marsault, autre défenseur d’un humour viriliste et antimoderne (et par ailleurs infatigable plagiaire de Gotlib).(...)

Sur la réouverture : des conversations qui prennent le néant au sérieux

« Les heures où l’on va se coucher traduisent l’agrément des conversations » – G. Debord, correspondance, vol. 7, 15 octobre 1989

« Notre conversation est dans les cieux » – Saint Paul                   

« Teenage drunk boy I fight your fight against the city / You are embarrassed with the body » – Poni Hoax, Pretty tall girl

« Est nécessairement vulgaire tout ce qui est exempt d’un rien de funèbre » – Cioran

« Nous allons démoraliser la planète par nos sourires » – Cioran à Rosset

« Les sourires secrets des choses vues absolument sans les hommes » – Flaubert

« Que de choses [...] disparaissent sous la barbe : les joues appauvries, le menton fuyant, les lèvres fanées, les narines mal ouvertes, la distance du nez à la bouche, la bouche qui n’a plus de dents, le sourire qui n’a plus d’esprit » – Hugo

« Un conteur arabe dans la loge de la concierge » – Barrès sur Proust (...)

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Rod Dreher : « La meilleure chose à faire est de chercher à survivre tout en étant isolés »

Comparer ce monde « woke » au totalitarisme soviétique, n’est-ce pas un peu exagéré ?

C’est ce que je pensais, jusqu’à ce que j’aie rencontré des personnes venues d’anciens pays communistes qui m’ont dit : « Ce qui arrive ici aux États-Unis nous rappelle ce que nous avons vécu dans les pays que nous avons laissés derrière nous ». Et plus j’enquêtais, plus je voyais qu’ils avaient raison : les gens perdent leur travail, ont peur de dire ce qu’ils pensent, ont peur d’être mis au ban de la société. Comme dans l’Union Soviétique. On ne le voit pas, car notre conception du totalitarisme est définie par la guerre froide. C’est une grave erreur.

J’appelle ça du totalitarisme « soft » parce qu’il ne s’accompagne pas des méthodes totalitaires anciennes, comme brutalité, torture, douleur et terreur. Mais ce totalitarisme doux atteint les mêmes buts avec des moyens libéraux. Les wokes conquièrent tour à tour les institutions, les médias, les maisons d’éditions, ou les académies. Dans son essence, le totalitarisme, c’est une société où une seule idéologie peut exister, contrôle le champ politique, et où l’intégralité de l’existence est politisée. Le totalitarisme peut exister dans une société démocratique libérale et capitaliste, c’est ce que nous sommes en train de découvrir. Un exemple : aux États-Unis, l’entreprise Oréo a commercialisé des « gay pride cookies » fourrés avec une crème arc-en-ciel. Même les cookies doivent être pro LGBT.

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Ludovine de La Rochère : « Nous invitons les députés à la sagesse et à la raison »

Vous organisez ce lundi 7 juin et le mardi 8 juin deux manifestations place Edouard Herriot à 19h. Qu’attendez-vous de ces rassemblements ?

Ils visent à s’adresser aux députés et à leur rappeler, fort simplement, que tous les enfants ont un père et une mère, et naissent d’un homme et d’une femme. La République ne peut pas, sciemment, faire des enfants orphelins de père. Elle doit protéger ces enfants, y compris ceux qui sont nés par PMA. Il s’agit également de montrer au gouvernement que nous ne baissons pas les bras face à l’injustice et à la honte de ce texte. Il faut défendre le plus faible, le plus vulnérable. Il en va de l’un des piliers de notre civilisation. Quelle société peut priver l’enfant d’un père, et ce pour toute sa vie ?

Le texte, en reconnaissant la filiation d’intention des enfants nés de GPA à l’étranger, va faciliter la GPA puisqu’elle en reconnaît de fait le principe

Au-delà de la PMA pour toutes, quels sont les autres enjeux du projet de loi ?

Il y a beaucoup d’autres aspects dans ce projet de loi, en particulier celui de la filiation : il sera inscrit deux fois « mère » sur les actes de naissance des enfants concernés. Tout cela relève de l’idéologie. Le texte, en reconnaissant la filiation d’intention des enfants nés de GPA à l’étranger, va faciliter la GPA puisqu’elle en reconnaît de fait le principe. À cela s’ajoute la création d’embryons humains génétiquement modifiés, d’embryons chimères, et de gamètes artificiels. L’exécutif et la majorité, qui se prétendent respectueux des femmes et de l’écologie, vont absolument à l’encontre du respect des femmes, des hommes et de l’environnement puisque chaque être fait partie d’un écosystème plus large qu’il faut protéger. Nous invitons les députés à la sagesse et à la raison.

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Catholiques, enfin minoritaires !

On peut se lamenter. On peut évoquer des trémolos dans la voix nos calvaires au bord du chemin, nos chapelles moussues, nos cent vingt-trois mille saints, nos cathédrales de génie, nos cloches bronzées comme Sylvain Tesson de retour de voyage ; on peut répéter Marcel Gauchet et la religion de la sortie de la religion ; on peut contempler l’étendue du désastre avec Guillaume Cuchet ; on peut aussi classer les catholiques, des plus libéraux au plus observants, avec Yann Raison du Cleuziou ; on peut essayer de négocier comme Pierre Manent ; on peut répéter « tout est lié » avec le Pape François – ce qui est bien vrai – et tout en clamant que l’Église n’est pas une ONG dire en même temps qu’elle est un hôpital de campagne ; on peut dire accueil des migrants et écologie ; on peut dire Mère Teresa et Emmaüs. Mais on n’aura rien dit, ni rien fait encore.

On peut, comme Jean-Marie Rouart, dans la lignée de feu Tillinac, évoquer dans un petit livre touchant (Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 180 p., 19e) les élans mystiques de son enfance et sa première communion ; on peut redécouvrir de Maistre et Maurras en loucedé, et s’apercevoir que la franc-maçonnerie qu’on avait rejointe n’était pas si gentille que ça et conspirait pour détruire le catholicisme et partant la France. On peut avec Sonia Mabrouk réclamer que les catholiques soient plus affirmatifs dans l’expression de leur foi, ou pester en agitant ses lunettes rouges sur un plateau télé le matin, tel Pascal Praud, contre l’effacement des signes chrétiens. Mais on n’aura rien dit, ni rien fait encore. [...]

Éditorial de Jacques de Guillebon : Faites-les taire !

C’est reparti. La République est ennuyeuse mais la démocratie a de faciles tours dans son sac pour donner au citoyen l’impression qu’il va se passer quelque chose dont il sera l’acteur important : l’élection présidentielle qu’on a rendue plus fréquente comme au crackeux sa dose est toujours une manière d’autre Coupe du monde suscitant pronostics fiévreux, enthousiasmes injustifiés, alliances et trahisons aussitôt oubliées que nouées. Des voix s’élèvent pour prédire pour la douzième fois que ce seront les élections de la dernière chance, qu’après ou tout sera fichu, ou tout sauvé. Au vrai, qui est capable de dire ce qu’aura accompli M. Macron depuis que de son pas hiératique il a franchi la cour du Louvre, un soir de mai 2017 ? Il aura traversé ces quatre années comme cette cour, c’est-à-dire fantomatiquement, ombre magnétique dans la nuit qu’un peu de réalité dissipe. Victime, dont le sort ne nous émeut pas, des Gilets jaunes puis de l’épidémie, c’est à peine si ce président parti de rien pour aller nulle part aura supprimé la taxe d’habitation et fait voter l’accès universel à la PMA. Et sinon? Eh ben, ça va, s’il se passe quelque chose on vous le dira.

C’est donc reparti et Janus rex, empereur de l’en même temps, raconte déjà tout et n’importe quoi à un peuple qui n’ayant pas encore pansé ses plaies virales doit subir le plus gigantesque bombardement de propagande de l’histoire : cancelé, woké, décolonialisé, le dernier Français qui ne s’est pas encore pendu de honte se fait lyncher par une bande d’infâmes racailles importées avant d’aller pointer chez Pôle emploi. Heureusement pour consoler nos âmes, il reste les terrasses, celles-là mêmes qui depuis 2015 nous ont permis de résister vaillamment et avec succès aux douces balles de la religion du faux prophète.

C’est reparti. Pendant que la gauche – qu’est-ce donc? – se dissout dans les égouts de Suburre, le camp national ou patriote croît chaque jour qui passe et c’est heureux. Mais dans quelle espérance? Celle de rétablir des frontières et l’ordre. Premier pas ô combien nécessaire, et qui demeure possible quoique tout semble prouver le contraire. Mais ensuite ? Marine Le Pen, éternelle championne des sondages, voudra bien limiter l’immigration et relancer la natalité ; mais elle a déjà rendu les armes devant l’Europe, et baissé pavillon devant l’islam. La démocratie, c’est 50 % plus un répètent les demi-habiles, et il faut parler à toutes les populations, ce qui inclut donc les nombreux musulmans. [...]

Détruire la notion d’éthique en commission spéciale bourreaux

Les apprentis sorciers ont à nouveau glissé dans le texte l’autorisation de créer des embryons chimériques, unissant des cellules humaines à des embryons animaux. Certains députés seraient-ils des trans-spécistes refoulés ? La recherche sur les cellules souches, qui rappelons-le engendre la destruction d’embryons humains, a également été incorporée au texte.

Sans grande surprise, l’ouverture de la procréation médicalement assistée pour les femmes seules et les couples lesbiens à évidemment été rétablie. Cet article constitue l’un des piliers du projet de loi. Effacés, les hommes sont dépossédés de leur dignité, relégués au rang de quantité négligeable. Ils peuvent désormais disparaître de la filiation et de la vie de l’enfant. Et bien sûr, la filiation fictive avec l’inscription de deux « mères » sur l’état civil de l’enfant. D’ailleurs, la mention « il n’existe pas de droit à l’enfant » a été supprimée. L’enfant devient donc officiellement un droit opposable. Jean-Louis Touraine, dont on cherche toujours la cohérence intellectuelle a tout de même eu le culot de déclarer : « L'intérêt supérieur de l'enfant est notre priorité », et de justifier l’ouverture de la PMA pour toutes par des « études rigoureuses » qui démontreraient semble-t-il que ces enfants seraient parfaitement épanouis car « très désirés ». Preuve qu’aux yeux du rapporteur de la loi, l’enfant est bien un objet réclamable, mais seulement s’il est « très désiré » (un peu comme le serait un labrador en soit). [...] 

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Calais : affrontements entre CRS et 300 migrants

Pas un jour ne se passe sans que l’on apprenne un nouveau viol, une agression, un meurtre. Souvent même, les heurts sont collectifs, et de plus en plus souvent dirigés contre les forces de l’ordre. Dernier exemple en date : Calais, gravement secoué par des affrontements ces derniers jours.

Dans la nuit du 1er au 2 juin, des rixes ont éclaté entre CRS et migrants, alors que ceux-ci cherchaient à pénétrer illégalement dans le port. Au départ, une cinquantaine d’individus s’en sont pris à la police en lançant des projectiles. Ils ont ensuite été rejoints par plusieurs centaines de migrants armés de bâtons, de barres de fer, de haches et de clubs de golf. Ils étaient « très organisés et très agressifs à l'encontre des policiers » précise la préfecture. Les affrontements ont duré de 3h à 8h du matin, avant que la situation ne revienne au calme. Sur près de 300 migrants, un seul a été interpellé : « Un Érythréen de 22 ans a été interpellé et placé en garde à vue ». Du côté des forces de l’ordre, trente et un CRS ont été blessés, dont sept ont dû être hospitalisés. « On est écœuré, indigné. Le problème migratoire évolue avec les beaux jours et on fait face à des migrants violents, qui n’hésitent plus à venir armés pour blesser les collègues gravement » confie Manuel Vanoeteghem, adjoint au délégué régional d’Alliance Police nationale CRS. [...]

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