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Martial Le Bars : Qui va sano va bistro
« Écoutez-moi je suis le gosier de Paris / Et je boirais encore s'il me plaît l'univers. » Près des Halles, l'écho des vers d'Apollinaire n'a pas tout à fait disparu. Martial le bistrotier régale encore les assoiffés de passage.
Laïcité : De la difficulté à mettre le petit Jésus dans la crèche
Tous les ans, au mois de décembre, arrive le marronnier de Noël… La crèche, dans les lieux publics, sent le sapin. Sous prétexte de séparation des Églises et de l’État, des vengeurs démasqués veulent briser l’image de la Sainte Famille. Ces iconoclastes de l’Avent veulent enterrer le lien millénaire que les Français ont tissé avec la représentation de la Nativité. Ils manifestent, éructent ou font appel à la force publique. Ainsi, le conseil d’État a-t-il interdit à Robert Ménard d’installer une crèche dans la mairie de Béziers et le tribunal administratif a fait de même contre le projet de Laurent Wauquiez au siège du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. La cohorte des libres penseurs s’agglutine derrière le cortège funèbre en espérant (...)
Carmen : L’art sauvé de lui-même
Des gens malins, à Florence, ont décidé de changer la fin de Carmen. Parce que c’est pas possible de laisser mourir la dame comme ça. Le contexte culturel a changé, nous dit gravement l’attaché de presse. On est au XXIe siècle, merde, quoi ! Stop la haine, quoi ! Je comprends pas que tu comprends pas ça ! Les bons sentiments font les bons ouvrages, tout le monde sait ça ! Donc, Carmen tue Don José, façon Jacqueline Sauvage, et Olivier Py trouve ça très bien. Parce que le contexte a changé mais il faut quand même que quelqu’un meurt.
Les vaisseaux brûlés de dieu par Chantal Delsol
L'époque fourmille de discours sur le retour du religieux. Mais est-il possible de croire encore aujourd'hui ? Et si oui, à quel Dieu se vouer ? Comment décrire le moment contemporain en termes d’évolution religieuse ? Il faut entendre par « moment contemporain » les soixante-dix dernières années, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En effet, 1945 et 1989 représentent des dates significatives en la matière, comme on va le voir. Un regard d’ensemble sur l’état de nos religions montre des évolutions liées aux transformations des mentalités. La religion traditionnelle, celle qui a structuré l’Occident et lui a donné sa cosmogonie puis sa culture tout entière, le judéochristianisme, évolue naturellement au gré de l’évolution des sociétés et de leurs modes d’être. Elle trouve à l’intérieur d’elle-même les formes qui correspondent le mieux aux besoins du temps. C’est ainsi qu’aujourd’hui, comme on sait, le catholicisme décroît au profit du protestantisme et plus particulièrement de l’évangélisme. Ce dernier répond davantage à l’individualisme généralisé et à l’irrationalisme qui confère valeur cardinale aux émotions. Mais ces évolutions ne représentent que des phénomènes secondaires au sein d’une évolution plus générale et beaucoup plus profonde. Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il faut remonter à l’époque des Lumières, et décrire le passage crucial de la modernité à la postmodernité. Les Lumières racontent la mise en doute, et en pièces, de la foi monothéiste qui a forgé ce continent (et plus tard les deux Amériques). Il est probable d’ailleurs que cette mise en doute couvait sous la cendre depuis des siècles et que nombre d’écrivains chrétiens avaient abandonné sans le dire la foi de leurs ancêtres – mais ceci est une autre histoire. La substance de la modernité, et sa conséquence, c’est l’effacement progressif (...)
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La France au miroir de la mort de Johnny
Avec Johnny, c'est une époque qui meurt. Celle des Trente Glorieuses, du plein emploi, du Concorde, de la bombe atomique, des mini-jupes et des Jean d'Ormesson. Un excellent essai se proposait récemment de regarder La France au miroir de l’immigration (Stéphane Pellet-Perrier, Gallimard/Le Débat). Cette même France qui apparaît aujourd’hui au miroir de la mort de Johnny, cette France, qui n’ose désespérer publiquement de l’avenir inquiétant que lui réserve une immigration impensée et incontrôlée, se réjouit de ce qu’elle a été au miroir de Johnny : une France relativement homogène du côté de sa population, et forte d’une culture capable d’assimiler la nouveauté. En soulignant l’absence de la France immigrée aux funérailles de la star et sa non-participation à l’émotion collective, Alain Finkielkraut a eu, comme à son habitude, le courage de briser un tabou. Mais, trop pressé de révéler l’envers du miroir, il ne semblait pas saisir ce que celui-ci révélait positivement de nous-même. Indignée de la comparaison avec la mort de Hugo, indignée aussi des guitares et des applaudissements dans l’Église, notre conscience malheureuse nationale se lança dans une critique du (...)
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La France de l’excellence
La sélection est de nouveau refusée à l’université. Surtout pas d’excellence, surtout pas de formation des meilleurs et encore moins d’élite intellectuelle. Continuera donc le mythe d’une université pour tous où échoueront des milliers d’étudiants qui en sortent sans diplôme ou avec des diplômes de peu de valeur. Pendant ce temps, loin des caméras, brille la France de l’excellence, celle du travail manuel et de l’artisanat.
Islam, christianisme, laïcité… Rémi Brague et Pierre Manent débattent. Partie 1
C'est le débat qui devait enfin avoir lieu. Deux ans après la publication polémique de Situation de la France, où Pierre Manent appelait à imaginer un nouveau rapport avec les Français musulmans, son collègue et ami Rémi Brague, lui répond. Dialogue de géants. Michel Houellebecq a déclaré récemment au Spiegel que résoudre le problème de l’islam en France impliquerait que le catholicisme devienne la religion d’État. Qu’en pensez-vous ? Pierre Manent : L’idée me paraît fondamentalement juste. Non pas que le catholicisme soit reconnu comme religion d’État, cela personne n’y songe sérieusement, mais que le rôle de la religion catholique dans l’histoire de la France, mais aussi dans la vie sociale du pays, dans la conscience du pays, soit reconnu dans des formes publiques. Or, depuis trente ans, nous avons convenu d’entériner le gros mensonge selon lequel il n’y a pas de problème musulman en postulant qu’il ne peut y avoir chez nous de problème posé par une religion puisque nous avons trouvé la solution à tous les problèmes de cette sorte : la laïcité. En réalité, selon qu’il y a quelques centaines de milliers de musulmans ou dix millions, selon que les églises catholiques sont pleines ou vides, la société sera radicalement différente, même si le régime de laïcité n’a pas changé. Nous nous sommes rendus prisonniers d’une définition beaucoup trop restrictive du régime français en le réduisant à la laïcité. Nous devons élargir notre conscience de nous-mêmes, et dans cet élargissement faire une place adéquate au catholicisme qui joue un si grand rôle dans l’histoire et la conscience de la France. Bien entendu cela ne peut pas prendre une forme institutionnelle ou constitutionnelle, et c’est là que la proposition de Houellebecq passe les bornes du raisonnable politique, comme il le sait fort bien. Ce serait un élément essentiel pour donner physionomie et consistance à la communauté qui accueille les musulmans. Ceux-ci ont une conscience collective très forte de leur religion, qui nourrit des affects sociaux, des mœurs partagées extrêmement prégnantes. On ne peut leur donner pour seule destination (...)
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Trans Genres Express
Voyage au bout du genre. Un matin, vous allez sur Qwant, le moteur de recherche français qui respecte votre vie privée et ne vous espionne pas, et vous entrez « transgenre ». Vous obtenez une foultitude d’occurrences : bienvenue dans un monde d’un nouveau genre. Dans la presse canadienne : « Biko Beauttah, arrivée au Canada en tant que réfugiée du Kenya il y a 11 ans, affirme que les personnes transgenres ont souvent du mal à trouver un emploi dans des milieux conventionnels et se tournent donc vers le commerce de la drogue et la prostitution. Elle organise le premier salon de l’emploi pour les transgenres à Toronto. Avec la participation de l’armée canadienne. » Le journal Néon sous la signature (...)
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