Le nom d’Alexandra Kollontaï était célèbre après-guerre dans les milieux trotskistes et assimilés, qui n’en finissaient plus de s’interroger sur la nature – ouvrière ou dégénérée – du régime russe issu de la Révolution de 1917. Sa brochure L’opposition ouvrière fut traduite en 1964 dans Socialisme ou Barbarie, et méditée par tous les militants d’ultra-gauche. Figure de la Révolution, Kollontaï fut en 1921 l’une des premières à s’opposer à Lénine et à la mise en coupe réglée du pays par un parti fossilisé, composé d’apparatchiks nantis de privilèges. « Le Parti est devenu une bureaucratie étrangère aux masses, à la classe ouvrière », écrit-elle. Elle fut aussi l’une des rares féministes parmi les bolcheviques, plutôt indifférents à la condition des femmes, et qui voyaient dans le féminisme un danger pour l’unité du parti. [...]
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