Vous avez troqué le terme bien connu de « féministe » pour celui de « femelliste ». Que signifie ce néologisme ? Voulez-vous ainsi vous distinguer d’un mouvement féministe devenu parapluie et dont les luttes sont finalement de plus en plus indéfinissables ?
Marguerite Stern : Nous n’avons pas inventé le terme femelliste, il a déjà été utilisé par le passé dans la sphère animaliste, ainsi que par des personnalités comme la psychologue Nicole Roelens ou la militante féministe anglaise Posie Parker qui utilise le terme femalism.
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Dora Moutot : Mais effectivement, nous souhaitons nous distinguer d’un mouvement féministe devenu fourre-tout qui est actuellement parasité par le transgenrisme. Sous prétexte d’inclusivité et d’intersectionnalité, le féminisme est devenu le réceptacle de toutes les autres luttes. Nous pensons que c’est une erreur et que cela va à l’encontre de la défense des droits des femmes. Nous utilisons le terme « femelliste » pour rappeler que les femmes sont des femelles, et qu’être une femme n’est pas un ressenti mais une réalité biologique. Cela peut sembler évident, cependant ça ne l’est plus car l’idéologie transgenre est en train d’implanter l’idée qu’être une femme est un « stérotype de genre » et non pas une réalité sexuée. Nous détaillons la pensée femelliste dans notre manifeste disponible sur femelliste.com.
Si la question dite du « genre » n’a jamais été aussi commentée, on trouve très peu d’articles instruits qui expliquent clairement de quoi il retourne. Les Français sont ainsi très mal informés. Est-ce pour cela que vous avez décidé de passer à l’action et d’offrir une telle plateforme ?
Marguerite Stern : Oui, il y a un énorme manque d’information sur le sujet en France et très peu de contenus qui apportent un regard critique sur la question du genre et du transgenrisme. Pourtant, cette idéologie est déjà en train de s’immiscer dans des textes de loi et des institutions. C’est pourquoi nous couvrons le sujet à travers des articles sur Femelliste.com
« Il existe une omerta sur les raisons qui poussent les personnes à devenir trans »
Marguerite Stern
Dora Moutot, vous avez été rudement traitée sur le plateau de Léa Salamé. Le montage vous était très défavorable. Pouvez-vous nous en dire plus sur les coulisses de l’émission de France 2 ? Cette question « trans » a parfois l’air d’une blague situationniste.
Dora Moutot : Cette émission était clairement un piège. J’étais face à quatre hommes qui ont eu le culot de m’expliquer ce qu’est une femme. Jeremy Ferrari qui ne comprend absolument rien au sujet est monté sur ses grands chevaux pour faire le malin et dire que « Je n’avais aucun argument et que j’étais pleine de haine », lorsque j’étais la seule à justement donner des arguments et à ne pas tomber dans un sentimentalisme niais et ignorant. J’ai été traitée de facho au bout de trois minutes par Marie Cau. Le public m’a hué, le chauffeur de salle poussant à applaudir à chaque fois qu’on m’attaquait. Le tournage a duré 45 minutes, cependant il n’en reste que 15 dans l’émission, et le montage n’a pas été fait à mon avantage. L’équipe ne s’est pas excusée de son comportement hors antenne, et a eu le culot de me dire que c’était moi qui n’aurais pas dû dire à Marie Cau qu’elle est un homme…
Comment expliquez-vous que nous en soyons réduits à devoir affirmer ce qui est normalement l’évidence : c’est-à-dire que, notamment, le fait d’avoir un pénis détermine le sexe biologique ?
Marguerite Stern : Nous constatons qu’actuellement les militants transactivistes font une propagande énorme de sorte à faire passer toute personne qui exprime des idées dissidentes comme des horribles « transphobes ». Nous estimons que les personnes qui n’ont pas l’honnêteté intellectuelle et le courage de s’interroger sur l’idéologie transgenre ont complètement perdu pied avec la réalité.
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Deux cas médiatisés de changement de sexe ont retenu particulièrement mon attention. Celui de l’ancienne actrice pornographique et compagne du Youtuber Usul, Olly Plum, qui a « transitionné » avant d’exprimer ses regrets et d’admettre des troubles psychiques, et celui du photographe Olivier Ciappa. Sont-ils symptomatiques d’un univers mental déconnecté, pour ne pas dire proche de la psychose au sens clinique du terme ?
Dora Moutot : Nous ne souhaitons pas commenter les cas particuliers de telle ou telle personnalité. Nous nous dressons contre une idéologie, pas contre des personnes. Nous pensons en effet que les personnes trans sont atteintes de troubles psychiatriques (et cela n’est pas une insulte de notre part). La plupart de ces personnes affirment souffrir de dysphorie de genre, et décrivent cela comme le sentiment d’être nées dans le mauvais corps, ce qui crée une profonde détresse.
On ne trouve quasiment pas d’études ni de statistiques sur les familles dans lesquelles ont évolué les « trans », l’âge auquel se déclare leur trouble, leur milieu social, les proportions de personnes nées hommes et nées femmes parmi ceux qui « transitionnent », le nombre de personnes regrettant leurs traitements hormonaux ou des opérations, etc. Pourquoi cette absence de recherche sérieuse selon vous ?
Marguerite Stern : Il existe une omerta sur les raisons qui poussent les personnes à devenir trans. Nous n’avons que très peu d’informations sur le pourquoi du comment des dysphories de genre. Malheureusement, les études ne vont pas chercher les causes profondes, mais cherchent plutôt des solutions au problème une fois qu’il est là. Cependant, certains journalistes ont fait un travail d’enquête. C’est par exemple le cas d’Abigail Shrier, qui a publié un livre qui s’appelle Dommage irréversibles qui parle des causes profondes de transition chez les femmes qui veulent paraître homme. En France, les pédopsychiatres Caroline Eliacheff et Céline Masson ont récemment publié La fabrique de l’enfant transgenre.
« Brandir la transition comme seule solution possible pour soigner le mal-être de ces adolescentes et adolescents est tout simplement dangereux »
Dora Moutot
Dora Moutot : Par ailleurs, selon les témoignages des parents du collectif Ypomoni qui concordent avec les recherches de ces journalistes, on se rend compte qu’un nombre croissant d’adolescentes souhaitent transitionner, et que les raisons sous-jacentes possibles seraient : des phénomènes de contagion sociale, des états de stress post traumatique dus à des violences (particulièrement sexuelles) qui ont pour effet de conduire au rejet de son corps, des troubles du comportement tels que des troubles du spectre autistique, etc. Nous considérons que le fait de brandir la transition comme seule solution possible pour soigner le mal-être de ces adolescentes et adolescents est tout simplement dangereux car il conduit à ignorer les causes profondes de leur mal-être, et donc à ne pas les soigner.
Parmi les transsexuels, n’y aurait-il pas tout simplement de nombreux pervers et adeptes de paraphilies qui le masquent derrière une victimisation bien commode ?
Dora Moutot : Tout à fait. Comme nous le mentionnons dans notre manifeste, certaines personnes transitionnent pour vivre leur paraphilie sexuelle et leur fétichisme jusqu’au bout. Certaines personnes trans ont commencé par le travestissement et sont autogynéphiles, ce qui veut dire qu’ils sont excités à l’idée d’eux-mêmes dans le sexe opposé, d’autres sont des female maskers, ils portent des masques en silicone de visages féminins et aiment se faire passer pour des femmes.
Marguerite Stern : Certains sont sexuellement excités à l’idée qu’on les harcèle dans la rue « comme des femmes ». Les sites pornos regorgent de catégories qui fétichisent le fait d’être une femme dans la sexualité, comme #shemale #sissyporn #forcedfeminization #girldick Ces hashtags peuvent être le déclencheur de certaines transitions… Mais être une femme, ce n’est pas un fétichisme.