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Être blanc en prison

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Publié le

28 septembre 2022

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Il n’est pas question dans cet article de parler de karting, de piscine ou de couscous, mais bien des rapports entre les différentes populations cohabitant dans des établissements pénitenciers souvent surchargés. Scoop : le blanc est y très mal reçu.
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En avril 2022, le taux d’occupation moyen dans les prisons s’élevait à 117,1% en moyenne, selon les statistiques du ministère de la Justice. Avec une telle surpopulation, le nombre de détenus par cellule est revu à la hausse, avec matelas par terre et étagères entassées. C’est le cas notamment pour la maison d’arrêt de Nantes, rassemblant courtes peines et prévenus. Les suicides rythment le quotidien des détenus. Dans un article, Le Parisien dénonçait la multiplication des suicides dûs notamment aux mauvaises conditions de détention. Si beaucoup refusent le lien entre insécurité et immigration, il faut rappeler que 24,5 % des prisonniers sont étrangers, d’après les statistiques du ministère de la Justice. Cette proportion est élevée compte tenu du nombre d’étrangers en France, estimé à 10,3 % en 2021 par l’Insee. La surpopulation carcérale est intrinsèquement liée à une forte immigration. Le constat établi, quelles sont les conséquences de cette proportion d’étrangers dans les prisons ?

Lire aussi : Enquête : Ce que pèse la prison en France

Le quotidien des prisons, s’il diffère en fonction des établissements, est partout rythmé par les promenades, les repas et les parloirs. D’après un détenu, que nous appellerons Julien, « le silence n’existe pas : entre ceux qui crient à la fenêtre ou dans le couloir, ceux qui font partager à toute la prison leur musique, et ceux qui tapent de toute leur force sur leur porte, on n’est jamais au calme ». Julien et Grégoire, son codétenu, sont incarcérés dans la même maison d’arrêt ; ils partagent la cellule avec un troisième homme. Ils font partie de ces prisonniers qui souffrent de la surpopulation, étant entassés dans une cellule initialement prévue pour deux personnes. L’un d’entre eux dort sur un matelas à terre.

Les codétenus questionnés estiment que les « blancs » représentent 10% des écroués dans leur maison d’arrêt. Ils tiennent ce chiffre d’un surveillant. En ajoutant les « gitans blancs » et les « Roumains », l’estimation s’élève à 30%. De fait, ce pourcentage a une influence sur le comportement de tous les détenus. En découlent notamment des effets de bande, des rapports de leaders et suiveurs, une hiérarchie des ethnies et une pression sur les minorités. « En tant que blanc, nous confie Julien, tu sembles coupable car les vieux blancs qui arrivent sont automatiquement soupçonnés de pédophilie ». Et ce soupçon se traduit par un interrogatoire en règle par les autres détenus dès l’arrivée à la prison.

« Pour vivre en tant que blancs, il y a deux solutions : se racailliser en adoptant leur comportement et leur culture, ou ne pas parler et éviter tout contact avec les autres détenus »

Ils sont par ailleurs considérés comme le produit d’un pays faible, souvent haï, comme des victimes ou pire comme des cibles. Pas de juste milieu dans les établissements pénitenciers. « Pour vivre en tant que blancs, il y a deux solutions : se racailliser en adoptant leur comportement et leur culture, ou ne pas parler et éviter tout contact avec les autres détenus ». Mais refuser leur culture, c’est quand même devoir la supporter. Du fait de la surreprésentation des « blédards » dans les prisons, il « faut tolérer toute la culture du quartier », poursuit Julien. Cette culture est imposée à tous sans possibilité de la rejeter. « Si tu ne les acceptes pas et qu’ils le savent, ce sont les menaces de mort, les prises à partie dans les couloirs ou promenades, les insultes aux fenêtres, le tout ponctué de “sales Gaulois” pour bien rappeler qu’eux, ne le sont pas », continue-t-il. Interdiction donc d’apporter ou de conserver une culture occidentale, sous peine de voir sa vie menacée. C’est la culture majoritaire qui triomphe, et dans les prisons françaises, ce n’est pas celle du fromage et du bon vin.

Quant aux religions, il n’est pas difficile de savoir laquelle prédomine. Pendant la période du ramadan, des appels à la prière se font entendre et au quotidien, c’est le « raï », sorte de musique algérienne, qui retentit entre les murs. L’islam s’impose aux autres détenus par une pratique forte, un dialecte puissant et une omniprésence jusque dans les assiettes. Julien raconte ne jamais avoir vu de juifs. Quant aux chrétiens, ils se font discrets. Ils sont une minorité et ceux qui se rendent à la messe constatent qu’ils ont généralement les mêmes origines.

Les blancs sont souvent entassés dans les mêmes cellules afin d’éviter le racisme anti-blanc et anti-français. Pour assurer la sécurité des détenus, l’administration pénitentiaire rejette la mixité. En effet, « la cellule n’est pas un endroit de sécurité, on pourrait mourir la nuit sans qu’aucun surveillant ne soit au courant », explique Grégoire.

Lire aussi : Enquête : Pourquoi seul 1% des infractions aboutit à de la prison ferme ?

Comme beaucoup d’autres blancs, Julien et Grégoire préfèrent sacrifier leur promenade pour éviter tout danger. Le rapport pour les agressions est souvent de « 15 contre 1 » nous confie Grégoire, « et provient de la même population que le trafic. À moins de venir de tel ou tel quartier, quand tu es blanc tu ne connais personne », décrit Julien. En cas de conflit, aucune aide ne leur sera donc apportée. De plus en France, « il n’y a plus de conscience communautaire », se désole Julien, en constatant la quasi-absence d’entraide entre le peu de « Gaulois » présents. Il en va autrement pour les ressortissants des pays de l’est, pour qui les intimidations sont moins courantes. Julien explique ce phénomène par une culture forte et fière et surtout car « ils ne sont pas français ». La seule façon d’être accepté pour ces détenus de type européen, c’est de se « racailliser » encore une fois. Conversion à l’islam, trafic, adoption du dialecte, service rendu au dealer, tout y passe. Le trafic en prison est omniprésent. Selon Grégoire, « il y a du trafic de tout, notamment des cachets de méthadone [Ndlr : substitut à la morphine] et tout le monde en fait, même si une catégorie de personnes est plus représentée dans ce business ».

L’isolement, qui est retenu comme une solution pour certains, relève pour d’autres de l’impossible, car il est d’extrêmement difficile de n’avoir aucun rapport social. Les détenus français préfèrent, et de loin, se côtoyer que subir l’isolement. S’il existe évidemment de bons rapports entre les différentes ethnies quand celles-ci se retrouvent dans les mêmes proportions, il est bon de rappeler que tous les prisonniers ne vivent pas la même histoire. Pour certains, la prudence est le maître-mot de la détention. En Belgique, 55 magistrats volontaires ont fait l’expérience de la prison le temps d’un week-end. Les bien-pensants, qui refusent d’admettre l’existence d’un racisme antifrançais, devraient à l’image de ces juges belges, se rendre dans les établissements pénitenciers et constater les conditions de vie de leurs compatriotes résultant d’une immigration de masse.

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