Le provençal est la langue régionale la plus piquée de paradoxes. Déjà en ce que par provençal, on peut aussi bien entendre le dialecte parlé en Provence, dans l’Est du Languedoc et même jusqu’aux vallées occitanes du Piémont que « la langue provençale » par laquelle on désignait l’intégralité des langues d’oc. Le provençal fut la grande langue de la poésie en France sans que pour autant il en reste beaucoup dans la poésie française. Le seul académicien français qui prit l’habit vert pour une œuvre non écrite en français fut Mistral – qui reçut le quatrième prix Nobel de littérature en 1904, ce qui fait du provençal une langue nobélisée sans que le monde s’y intéresse beaucoup.
À travers son œuvre, Mistral fait souffler un vent de fraîcheur et annonce une « respelido », c’est-à-dire une résurrection
De même, le provençal n’a pas la chance d’être défendu par la région qui préfère enseigner les langues les plus exotiques plutôt que celle du cru. Enfin, Provence est le troisième mot-clef le plus tapé sur Google dans le monde, mais ce qui en ressort n’a jamais trait à l’histoire ou à la langue. [...]
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