Oui, l’extrême droite violente existe. Groupuscules agressifs, néo-nazisme, néo-fascisme, forcenés en tout genre : tous ont en commun un certain rapport à la violence, à la volonté d’éliminer physiquement les menaces qui pèsent sur notre civilisation. Ces groupes, quoiqu’ils disent défendre notre identité, sont pour autant parmi nos pires ennemis, menaçant de détruire, par leurs actes, les pénibles efforts de lutte culturelle et de propagation d’un amour patriote.
L’extrême droite selon l’UE
Commandé par la Commission LIBE, en charge des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, le rapport sur « l’extrémisme de droite dans l’UE » a été produit par le Centre d’Etudes pour la Démocratie, un think-tank « indépendant » On y trouve 172 pages de description du phénomène sur notre beau continent.
Il s’avère que l’Union européenne a sa propre définition de « l’extrême droite », et on pourrait presque croire que Valérie Pécresse en fait partie. Ainsi, le « nationalisme » est « une idéologie qui stipule que l’État et la Nation doivent être congruents ». Oui, l’État-Nation, à la base des principes « républicains », soutenu – à demi-mot, certes – par la quasi-intégralité de la sphère politique. Reconnaître l’existence des nations et leurs différences, voilà ce qu’est le nationalisme et a fortiori, l’extrême droite.
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Mais ce n’est pas tout : car il y a plusieurs degrés dans le « spectre » de l’extrême droite. Le nationalisme radical dans son sens culturel, c’est selon l’UE « la conviction que la culture occidentale est menacée par l’immigration et en particulier la culture musulmane ; que les musulmans devraient s’assimiler ou quitter le pays ». Le bon sens, l’observation du réel et la volonté de conserver une culture sont ainsi des formes de « nationalisme culturel ». De la même façon, un peu plus loin, l’on apprend que le « nationalisme ethnique » est « la conviction que les personnes d’origines ethniques différentes ne doivent pas être mélangées et que la diversité culturelle doit être maintenue à l’intérieur de frontières spécifiques ». Une forme plus poussée de l’extrême droite qui – horreur ! – croit que chacun chez soi, chacun sa culture, c’est plutôt bien. S’ajoute un pseudo-nationalisme racial et suprématiste, et ce dans la même catégorie.
Un autre aspect de l’extrême droite selon l’UE serait la « droite radicale », définie comme une « opposition illibérale à l’égalité », soit une valorisation de l’autoritarisme national appuyé par la majorité. Dès lors, c’est l’adhésion aux idées libérales – « les droits des minorités, l’indépendance du pouvoir judiciaire et la primauté du droit »– qui définit ou non l’appartenance à l’extrême droite. Si l’intégralité de ces trois critères est nécessaire pour être défini comme tel, notons que le gouvernement d’Emmanuel Macron en remplit deux.
Le bon sens, l’observation du réel et la volonté de conserver une culture sont ainsi des formes de « nationalisme culturel »
L’étape suivante, la pire sans aucun doute, la vraie extrême droite en somme, est appelée « extrémisme de droite ». Quant à elle, elle recherche la fin de la démocratie par la violence, et s’accompagne d’une idéologie néo-nazie ou néo-fasciste.
Enfin, dernière catégorie qui n’entre pas dans le spectre susmentionné, mais évoquée au cas-où, le populisme de droite : « Une idéologie politique qui combine la politique de droite et le sentiment anti-élitiste ». Une sorte de voie menant vers l’extrême droite, qui sera régulièrement reprise au cours du rapport.
Le cas français : un flou fort vague
Alors, venons-en aux observations et conclusions de cette étude sur le plan français, rédigées par un certain Quentin Liger, auteur notamment de billets sur le « Club de Mediapart ». En premier lieu, comme pour mettre les points sur les i, les actes de violence de la réelle extrême droite. « Nouvelle OAS », « AFO », puis un saut chez le FN de Jean-Marie Le Pen. Celui-ci catalysait alors les extrêmes droites qui voyaient en lui une traduction politique de leurs idées. Cependant, l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti aura eu pour effet de réduire de ces radicalités qui redeviennent, comme auparavant, des électrons libres.
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Parmi ceux-ci, les mouvements identitaires qui, selon l’UE, défendraient l’existence d’un « prétendu racisme anti-blanc ». Le racisme, ce n’est bon que pour les noirs a priori. On retrouve ensuite les partenaires de L’Incorrect : l’Action Française, classée comme nationale-catholique, et critiquée par l’UE pour son opposition au mariage homosexuel, position que, rappelons-le, partageaient Valérie Pécresse et Gérald Darmanin à l’époque. Sont également évoqués le nationalisme révolutionnaire, aujourd’hui disparu, et « l’alt right », équivalent français du libertarianisme de droite, pro-Gilets jaunes et anti-pass, jusqu’au complotisme parfois. Une sorte de trumpisme en somme.
Est rappelé le procès ayant donné raison à Jean-Luc Mélenchon de traiter Marine Le Pen de « fasciste », puis le sujet bascule vers Éric Zemmour. L’horreur, quasiment le nazisme. « Son programme est au moins de droite radicale, incluant des éléments de nationalisme culturel et ethnique (freinage strict de l’immigration dont la limitation du droit d’asile, aspect anti-musulman comme l’interdiction du foulard dans les espaces publics), rejet des éléments libéraux de la société ». Par ailleurs, pour achever de désespérer Renaud Camus, le journaliste de Mediapart ajoute : « Il a promu des théories du complot telles que le Grand Remplacement ». Ô rage, ô désespoir ! Décidément, l’Union européenne n’est pas en phase avec la population. Pour rappel, 65% des Français considèrent que le Grand Remplacement décrit une réalité. Sont également cités tous les médias de droite nationale…sauf L’Incorrect !
Concrètement, il est écrit noir sur blanc que l’Union Européenne a pour devoir de répandre une idéologie anti-État-Nation, contrôle de l’immigration, illibéralisme, et préservation de la culture nationale.
Enfin, CNews est torpillée, et notamment son propriétaire Vincent Bolloré, « un magnat des médias établissant un programme réactionnaire lorsque des thèmes radiaux et extrêmes de droite sont présentés quotidiennement à des personnalités d’extrême droite ». Vous avez l’impression de lire du Enthoven ou du BHL ? C’est bien normal, ils représentent à merveille l’idéologie de notre belle Union. C’est ainsi que la perméabilité des idées nationalistes se ferait : du néonazi à CNews, il n’y a visiblement qu’un pas.
Un programme garanti 100% idéologie
Mais alors, que faire face à ces innombrables hordes de terroristes vecteurs de haine ? D’abord et avant tout, de la prévention. Des affiches dans les aéroports ? Peut-être, cela avait si bien marché pour lutter face au Covid. Classée dans la catégorie « haute priorité », voici une recommandation de la note : « L’UE devrait lancer des campagnes contre l’extrémisme de droite au niveau de l’UE et encourager le développement et le financement de programmes à long terme soutenant les organisations locales de base et les initiatives citoyennes au niveau local pour aider à développer la résistance de la population à l’extrémisme de droite ». Concrètement, il est écrit noir sur blanc que l’Union Européenne a pour devoir de répandre une idéologie anti-État-Nation, contrôle de l’immigration, illibéralisme, et préservation de la culture nationale. Car oui, rappelons que l’UE a apparemment une définition très large de l’extrême droite. Prévention, donc, mais idéologique.
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Car en effet, il apparaît que le nouvel ennemi est déclaré : le camp national. Ceux que la gauche appelle l’extrême droite, ceux que l’UE appelle l’extrême droite : une bien belle convergence des luttes. Évidemment, ce n’est pas tout : « L’UE et notamment le Parlement européen devraient continuer à mettre en lumière les cas de discrimination et de racisme ». Oui, pourquoi pas après tout : on n’en fait jamais assez !
Mais pourquoi l’Union européenne cherche-t-elle à prendre ce problème à bras-le-corps ? En vérité, si l’idéologie joue un rôle certain là-dedans, une motivation sous-jacente est écrite, à côté de laquelle on pourrait passer, mais décisive. En effet, lucides, les institutions savent que « l’euroscepticisme est une caractéristique commune importante de la grande famille politique radicale de droite ». Ce n’est pas seulement parce que ses dirigeants sont à gauche, mais parce qu’elle sent un danger que l’UE agit. Menacée dans sa survie par les critiques du libéralisme et du sans-frontiérisme, elle se rend compte que la critique du patriotisme est devenue sa raison de vivre.
Tout cela donne bien envie d’être d’extrême droite, non ?