Il est manifeste que la réponse que le gouvernement apporte au mouvement des Gilets jaunes ne suffit pas à le calmer. Est-ce parce que les revendications sont disparates et même parfois saugrenues ? Certes, mais tel n’est pas le fond de l’incompréhension actuelle.
Le drame est que de nombreux Gilets jaunes ne saisissent pas les causes profondes de la situation qui les a amenés à se révolter. Or seule la mise en lumière de celles-ci permet d’espérer une issue positive à la crise actuelle. Mais hélas, il est à craindre que la radicalité d’un tel diagnostic nous mette devant des maux si anciens, objet de si puissants tabous, que seule une politique extrêmement déterminée et courageuse pourra transformer cette crise en occasion au service du bien commun.
L’exaspération face à la hausse des taxes est réelle et doit être entendue mais il serait illusoire de penser que le malaise dont les Gilets jaunes sont le symptôme se limite à cela. La violence des dernières manifestations ne peut être renvoyée aux seuls « casseurs professionnels ». Elle exprime le ras-le-bol de tous ceux qui se sentent marginalisés par le système économique et politique actuel, composite monstrueux de libre-échangisme (pour l’extérieur) et d’étatisme (à l’intérieur). Ces peuples ruraux et périurbains se sentent objet de la condescendance, pour ne pas dire du mépris, des soi-disant « élites » métropolitaines.
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