L’ensauvagement de notre pays est maintenant un phénomène avéré au point que même la classe politique et médiatique s’en émeut quotidiennement, à défaut de proposer des solutions. Nonobstant les mesures économiques, d’insertion sociale, d’éducation et de prévention qui restent indispensables malgré l’échec des politiques de la ville depuis cinquante ans, une reconquête sécuritaire des quartiers ou zones de non-droit par la puissance publique est un préalable nécessaire à un retour à la sérénité. L’immigration massive légale et illégale subie par la France depuis une soixantaine d’années n’est pas étrangère à cette situation. Le phénomène touche aujourd’hui non seulement la plupart des grandes villes mais aussi les villes moyennes. Chacune est étroitement connectée à un ou plusieurs réseaux de narcotrafic, de ventes d’armes, de proxénétisme, d’islamisme, de terrorisme ou de grand banditisme.
Un plan global et des modes d’action précis
Il n’y a pas d’autre solution que de mettre hors d’état de nuire les réseaux criminels qui ont bénéficié de trop de bienveillance jusqu’à présent. Une identification préalable par les services de renseignement des réseaux, cibles humaines, caches et lieux de deal et blanchiment est indispensable. C’est un chantier qui demande un plan et des modes d’action précis ainsi que des mesures d’exception circonscrites dans le temps et dans l’espace s’apparentant à un état d’urgence. En effet les modes d’action utilisés jusqu’à présent ont échoué, ne prenant pas en compte toute la vigueur nécessaire dans le temps et l’espace (Zones de sécurité prioritaires (ZSP), politique de sécurité du quotidien (PSQ), opérations place nette XXL qui ne sont que des opérations coup de poing ponctuelles de quelques jours).
Une concentration des moyens dans le temps et l’espace
Nos compatriotes doivent être convaincus que pour ramener l’ordre, la force légitime de l’État peut être parfaitement maîtrisée, autant que de besoin. Cela a été le cas lors du démantèlement de la ZAD de Notre Dame des Landes en 2012 ou lors du dispositif de sécurité déployé afin d’assurer la sécurité du G7 à Biarritz en 2019, regroupant forces de l’ordre, armée, procureurs, avocats, fonctionnant 24h/24, et plus récemment le dispositif national lors des Jeux olympiques. Une fois le diagnostic établi, il convient de déployer un dispositif interministériel (Intérieur, Justice, douanes armées), fonctionnant 24h/24h, en privilégiant l’effet de masse et la surprise. Un responsable du dispositif devra être désigné et son autonomie respectée. Il sera jugé au résultat.
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Une implication indispensable des élus locaux
Pour traiter en profondeur le mal, il faut établir un diagnostic précis en partenariat avec les maires des quartiers concernés, établir une feuille de route sur ce qu’il convient de faire, comment on va le faire et à quelle vitesse. La coordination entre les mairies, agglomérations, métropoles et autres collectivités territoriales est indispensable pour les actions économiques, sociales et environnementales qui suivront, comme l’a souligné la Cour des comptes concernant le plan Marseille en grand de 2021, proposant la création d’une instance de gouvernance d’ensemble.
Une grande campagne d’information nationale
Cette campagne martèlera que seuls les criminels et délinquants seront recherchés afin d’assurer la tranquillité de tous, afin de contrer les mouvements ou collectifs d’extrême gauche, racialistes, indigénistes ou issus du séparatisme islamiste qui tenteront de délégitimer l’action de l’État au travers de revendications contre les « violences policières ». Cela doit s’arrêter et il est temps de mener l’offensive contre cette guerre subversive.
Réinstaller une présence policière permanente
Il sera ensuite possible de réinstaller dans la foulée une présence policière permanente indispensable, par la création de postes ou commissariats de police ou de brigades de gendarmerie, chacune de ces institutions devant faire face à ses « fractures sécuritaires » sur leurs moyens humains existants. C’est un gros effort d’efficacité, de temps de travail et de motivation qui leur sera demandé, adossé à une volonté sans faille de l’État. L’attractivité des affectations dans ces zones difficiles devra être recherchée afin de fidéliser les maintiens en poste, condition de la réussite de ces réimplantations. Ainsi sera rebâtie une vie économique et sociale sur des bases saines, dans une politique de la ville réhabilitée.
Redonner du muscle aux forces de l’ordre
La mise en œuvre du plan doit être réalisée avec les moyens dont disposent actuellement les forces de l’ordre en renforçant les effectifs des escadrons de gendarmerie mobile (EGM) et des compagnies républicaines de sécurité (CRS). La participation des polices municipales sera recherchée pour leur connaissance du terrain (police de proximité). Le renfort, si nécessaire, de l’armée doit être envisagé en couverture, c’est à dire en protection de violences provenant de l’extérieur de la zone, par exemple. La réorientation stratégique des missions des armées vers la sécurité intérieure est déjà amorcée avec sa participation pérenne à l’opération Sentinelle de lutte contre le terrorisme. Il pourra également être fait appel aux réservistes des armées, de la gendarmerie et de la police. Les moyens spéciaux comme les véhicules blindés CENTAURE de la gendarmerie utilisés au maintien de l’ordre seront employés si nécessaire afin de transporter en sécurité les forces de l’ordre en situation dégradée. Par ailleurs, le GIGN et le RAID seront sollicités autant que nécessaire.
Une justice à la hauteur de l’enjeu
Le ministère de la Justice est la pierre angulaire du dispositif car il pourrait en être le point faible. La constitution d’un parquet spécialisé antistupéfiants ou contre la criminalité organisée paraît opportun. Le présent plan nécessitera par ailleurs la constitution d’une « task force judiciaire » composée de magistrats volontaires et motivés, en mesure de se déplacer sur l’ensemble du territoire en fonction des besoins pour quelques mois, afin d’assurer le fonctionnement jour et nuit des parquets et palais de justice locaux. Les mesures d’exception permettront d’effectuer des contrôles renforcés en tout temps et en tout lieu, toujours sous le contrôle des procureurs de la République.
L’expulsion des étrangers délinquants permettrait la libération de 12 000 places de prison au moins (20 % des détenus) en attendant la construction de places de prison toujours reportées par les gouvernements successifs. À défaut et/ou en complément, un dispositif provisoire à base de constructions modulaires type algécos au sein d’emprises fermées et gardées pourrait être envisagé.