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On prend les mêmes et on recommence !

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Publié le

18 septembre 2019

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Les Espagnols viennent d’apprendre qu’ils vont devoir retourner aux urnes au mois de novembre, pour la quatrième fois en quatre ans. Retour sur une situation politique troublée.

 

 

L’échec des consultations royales

 

Cette fois-ci, c’est (quasiment) fait. Lors d’une ultime série de rencontres avec les représentants des formations politiques ayant des élus au Congrès des députés, le roi d’Espagne, Philippe VI, n’a transmis à la présidente de la chambre basse, Meritxell Batet, le nom d’aucun candidat à la présidence du gouvernement national. Il a ainsi suivi les dispositions de l’article 99 de la Constitution de 1978, qui prévoient que c’est à lui que revient cette prérogative. Dans les faits, il s’est souvent agi pour Juan Carlos d’une pure formalité car les négociations en vue de la constitution d’un exécutif étaient faciles outre-Pyrénées… jusqu’en 2015. Le nouveau monarque, au contraire, s’est sans cesse heurté à l’absence d’accord entre les principaux acteurs parlementaires espagnols.

Les militants socialistes s’étaient rassemblés devant le siège de leur formation, rue Ferraz, à Madrid, pour scander « Pas avec Rivera ! ». Le message était clair : ils ne voulaient pas d’une alliance avec les centristes du parti Citoyens, dirigé par Albert Rivera, mais bien d’une coalition de gauche avec Podemos.

Depuis les élections générales du 28 avril dernier, aucun consensus n’a été trouvé entre le président du gouvernement sortant, le socialiste Pedro Sánchez (qui n’est en poste que pour expédier les affaires courantes), et la gauche « radicale » de Podemos. Un blocage qui n’est pas sans rappeler celui que le pays a connu entre décembre 2015 et octobre 2016.

 

 

L’été ne leur a pas porté conseil

 

Au soir du 28 avril 2019, la victoire du Parti socialiste ouvrier espagnol aux élections générales paraissaient sans appel – moins en raison du résultat du PSOE qu’au vu du piètre score de la droite. Les militants socialistes s’étaient rassemblés devant le siège de leur formation, rue Ferraz, à Madrid, pour scander « Pas avec Rivera ! ». Le message était clair : ils ne voulaient pas d’une alliance avec les centristes du parti Citoyens, dirigé par Albert Rivera, mais bien d’une coalition de gauche avec Podemos.

 

Lire aussi : Manuel Mariscal, député Vox : « Il y a une grande différence entre l’opinion publique et l’opinion publiée »

 

Personne n’imaginait réellement qu’un tel accord ne verrait jamais le jour. C’est pourtant ce qui s’est produit. Pedro Sánchez et Pablo Iglesias (secrétaire général de Podemos) se détestent mutuellement, ce n’est un secret pour personne. Mais les deux hommes ont fait passer leurs intérêts personnels avant la stabilité politique de l’Espagne. Leurs désaccords ont toujours porté sur la composition du gouvernement, auquel voulait participer Podemos en y occupant des postes-clé. Pedro Sánchez a toujours défendu bec et ongles l’idée d’un cabinet monocolore. Lorsque Podemos a finalement cédé à cette idée, le président du gouvernement a écarté l’alliance d’un revers de main, de façon incompréhensible… Quoique.

Les certitudes de Sánchez, qui a demandé aux Espagnols de lui accorder une majorité plus large le 10 novembre prochain (date a priori retenue pour les élections), l’ont également poussé à adresser une fin de non-recevoir à Citoyens, qui avait proposé de s’abstenir pour faciliter la constitution d’un cabinet social-démocrate.

 

Les calculs de Pedro Sánchez

 

Beaucoup se demandent aujourd’hui si Pedro Sánchez n’a pas songé à de nouvelles élections générales dès le soir du 28 avril. Certains des derniers sondages en date lui promettent des résultats mirobolants (la majorité absolue ou presque) et il est persuadé qu’un nouveau scrutin lui donnera les coudées franches pour se débarrasser de Podemos et s’imposer comme le seul président du gouvernement possible. C’est donc cette configuration qui permet de comprendre le feuilleton infructueux des négociations entre PSOE et Podemos tout au long de l’été – dont l’échec de la séance d’investiture de la fin du mois de juillet. Les certitudes de Sánchez, qui a demandé aux Espagnols de lui accorder une majorité plus large le 10 novembre prochain (date a priori retenue pour les élections), l’ont également poussé à adresser une fin de non-recevoir à Citoyens, qui avait proposé de s’abstenir pour faciliter la constitution d’un cabinet social-démocrate. Albert Rivera ne posait que trois conditions (notamment concernant la défense de l’unité nationale et la politique fiscale).

 

Les citoyens espagnols auront donc à trancher. Chacun fourbit ses armes, espérant que son adversaire sera tenu pour responsable du blocage institutionnel. Pedro Sánchez, qui a déjà échoué deux fois à se faire élire par les députés à la suite d’élections générales, a en tout cas beaucoup à prouver.

 

Nicolas Klein

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