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Manuel Mariscal, député Vox : “Il y a une grande différence entre l’opinion publique et l’opinion publiée”

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Publié le

28 août 2019

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Manuel Mariscal, est un député national espagnol du parti Vox, de la circonscription de Tolède. Pour rappel, lors de ces élections législatives, Vox a réalisé un score de 10,3% en obtenant le vote de 2,7 millions d’Espagnols, devenant donc la 5ème force politique du pays derrière le Parti Socialiste, le Parti Populaire, Ciudadanos et Podemos.

Vox a donc fait entrer 24 députés au parlement national qui en compte 350. Vox a réalisé de très bon résultats notamment dans les région de Madrid, Castilla-la-Mancha, Murcie, Valence ainsi qu’en Andalousie, dépassant souvent les 15%.

Pour rappel, lors des dernières élections législatives en 2016, Vox n’avait réalisé que le faible score de 0,2%, n’atteignant pas les 50.000 voix et n’obtenant donc aucun élu.

 

Manuel Mariscal, récemment élu député pour le parti Vox, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Je suis Manuel Mariscal, député de Vox de Tolède et également responsable national de la communication au sein de Vox. Jusqu’à présent, je m’occupais des réseaux sociaux de Vox qui ont été un outil fondamental pour nous faire connaître comme mouvement politique auprès des Espagnols. Au cours des dernières années, les médias ont boycotté notre formation politique et une grande partie des Espagnols nous ont découvert à travers des réseaux sociaux. Aujourd’hui les médias ne nous boycottent plus mais déforment nos messages.

 

Comment êtes-vous arrivé au sein de Vox ? Que faisiez-vous auparavant ? Etiez-vous déjà politisé ?

 

Je suis arrivé au sein de Vox lors d’une période assez compliquée pour notre mouvement, car nous venions de subir deux défaites électorales (européennes 2014 et législatives 2015), je suis donc arrivé à un moment où l’organe de communication du parti était encore très limité. J’ai la chance d’avoir connu le projet de Vox quasiment depuis le lancement du parti (ndlr : 2014) et je peux donc témoigner de la constance de notre programme qui n’a pas changé.

 

Lire aussi : Vox : vers la fin de la “gauchisation” de l’Espagne

 

Comment expliquez-vous l’irruption de Vox, très récente, qui date de moins d’un an dans le paysage politique espagnol ?

 

Je crois qu’il y a une grande différence entre l’opinion publique et l’opinion publiée. Lors des dernières années, les grands médias de communication (principalement les chaînes de télévision) mais aussi les partis politiques ont assumé un discours à sens unique sur l’immigration, sur la théorie du genre, les frontières, l’Europe, qui était très différent de celui de beaucoup d’Espagnols au sein de la société.

Le « phénomène Vox » s’explique donc aussi parce que nous avons mis sur la table un certain nombre de débats qui n’étaient en réalité pas traités par les médias et les politiques.

 

Cela est dû au fait que les jeunes veulent défendre leurs racines, leur nation, leur communauté, mais également aspirent à un meilleur avenir

 

Des millions d’Espagnols pensent que l’immigration doit être contrôlée, que les hommes et les femmes doivent être égaux devant la loi (contrairement à ce que prévoit la loi sur la « violence masculine »), que nous ne devons pas subventionner les lobbys féministes politisés, ou encore d’autres sujets comme l’unité de l’Espagne ou la fiscalité. Il s’agit de sujets qui n’étaient pas abordés jusqu’à l’irruption de Vox.

 

Pourquoi aucun autre parti n’a osé aborder ces sujets ? Je pense notamment au Parti Populaire ou à Ciudadanos.

 

Je crois que lors des dernières années, la politique s’est concentrée sur des résultats de sondages, sur ce que disaient les médias, et qu’il y a donc un fossé qui s’est creusé entre le congrès des députés et l’opinion réelle des Espagnols. Il y a une particularité ici en Espagne, nous avons 17 parlements régionaux, une bureaucratie démesurée…La sensation est qu’il existe une gamelle politique qui a uniquement servi à améliorer le bien-être des partis politiques à travers des subventions, et aussi bien Ciudadanos comme le Parti Populaire en ont fait partie.

 

 

Dis-toi par exemple que si tu t’opposes au lobby LGBT, au lobby féministe, ou encore au lobby indépendantiste, cela implique de grandes conséquences financières. Dans le cas des indépendantistes par exemple, cela impliquait ou non le soutien du PNV (Parti National Basque, parti indépendantiste de centre-droit) au budget du gouvernement du Parti Populaire. Dans le cas de Ciudadanos, ce parti souhaitait tellement une belle image médiatique qu’il n’abordait pas ces sujets.

Ces deux partis n’ont pas été réellement libres lors des dernières années, ils ont été tenus par les revendications indépendantistes et les différents lobbys.

 

Revenons au parlement espagnol. Vous êtes donc 24 députés de Vox sur un congrès de 350 élus : comment comptez-vous peser sur la politique, quelle est votre stratégie ?

 

Le nombre n’est pas forcément le plus important, c’est ce que nous ferons avec ces 24 députés qui sera décisif. Nous sommes arrivés pour représenter la voix de millions d’Espagnols défendre ce que nous avons dit lors de notre campagne électorale. Nous ne sommes pas venus défendre une étiquette ou encore des lobbys.

 

Lire aussi : EXCLUSIF : Santiago Abascal : “Vox est un parti d’extrême nécessité”

 

Notre programme est très clair et nous n’allons pas trahir nos presque 3 millions d’électeurs. Dès le premier jour, nous avons pris des initiatives comme demander la suspension du statut de député pour les députés indépendantistes condamnés et qu’on leur suspende leur indemnité. Nous continuerons à être très actifs chaque semaine au sein du congrès.

 

Une dernière question à propos du parlement : quelles sont vos 2 ou 3 priorités à défendre ?

 

Avant tout, défendre la constitution et la souveraineté du peuple espagnol. Chaque député représente la souveraineté nationale, et nous allons veiller au respect de cette souveraineté. Concernant les indépendantistes par exemple, nous serons très vigilants.
Le deuxième objectif est de ramener au sein du congrès les débats qui ont disparu depuis des années de la politique. Lors des derniers mois, nous avons imposé médiatiquement des sujets qui n’avaient plus été abordés.

 

Vous êtes responsable de la communication et des réseaux sociaux de Vox, quelle est votre stratégie ?

 

Nous avons touché les jeunes d’une façon très claire : nous sommes le premier parti politique espagnol sur Instagram. Nous avons à ce jour 309.000 « followers » quand Podemos doit se trouver autour des 200.000.
Nous avons plus de followers que le Parti Populaire, Ciudadanos et le Parti Socialiste réunis. Cela est dû au fait que les jeunes veulent défendre leurs racines, leur nation, leur communauté, mais également aspirent à un meilleur avenir.

Ils ont pu trouver chez Vox un parti qui ne modifie pas son discours selon les modes, un parti décomplexé qui défend coûte que coûte l’Espagne. La gauche a toujours méprisé les idées qui émanaient des partis de droite ou de centre-droit, tout ce qui pouvait être conservateur. Si tu allais à l’université avec un drapeau espagnol, on te traitait de facho. Je crois que nous plaisons à la jeunesse car nous sommes avant tout décomplexés.

 

Comment voyez-vous la relation entre Vox et les médias de communication ?

 

L’avantage des réseaux sociaux, c’est que notre message n’est jamais modifié. Cependant avec les médias traditionnels, notre message est souvent trafiqué, caricaturé. Il y a des milliers d’exemples, dont un flagrant à propos de l’auto-défense…Santiago Abascal a dit que chaque citoyen pouvait et devait se défendre à son domicile, et ce quel que soit le moyen : avec un verre, un bocal, ou bien une arme si ce citoyen possède une licence d’armes.
La traduction des médias disait que Santiago Abascal était favorable à ce que tout le monde puisse avoir une arme dans la rue.

 

 

Nous savons bien que nous n’intéressons pas les grands médias car nous n’allons pas nous vendre à eux ni financièrement, ni idéologiquement puisqu’ils soutiennent les causes LGBT, l’immigration de masse, etc. La plupart sont de véritables médias gauchistes.

Nous comptons beaucoup sur nos propres moyens de communication pour défendre nos idées.

 

Dernière question, dimanche dernier ont eu lieu les élections européennes, Vox a réalisé un score de 6,2%, quelle est votre analyse des résultats et comment voyez-vous l’avenir de Vox en Europe ?

 

Contrairement à un parti comme le Rassemblement National, Vox est un parti très récent, nous avons à peine 5 ans. Nous n’avons pas encore une implantation locale partout en Espagne, il y a encore des Espagnols qui ne nous connaissent pas. Des Espagnols qui seraient d’accord avec notre programme mais qui ne nous connaissent pas encore. Au fur et à mesure, cela changera et nous aurons donc naturellement une croissance.

Dans ce cas précis des élections européennes, la participation est en général assez faible (34,7% en 2019, 23,9% en 2014). Les gens qui se déplacent à ces élections sont des personnes qui se sentent fortement politisées et votent en général pour le parti qu’ils suivent depuis toujours. De plus, nous avons eu les élections législatives il y a à peine quelques semaines (28 avril 2019), les gens en ont un peu ras-le-bol. Il y a également eu un réflexe de vote en faveur du parti le plus voté lors des législatives de fin avril, c’est-à-dire le Parti Socialiste.

 

Nous savons bien que nous n’intéressons pas les grands médias car nous n’allons pas nous vendre à eux ni financièrement, ni idéologiquement puisqu’ils soutiennent les causes LGBT, l’immigration de masse, etc. La plupart sont de véritables médias gauchistes.

 

Quoi qu’il en soit, en Europe, nos 3 eurodéputés défendront la souveraineté nationale de l’Espagne. Nous souhaitons une coopération entre nations européennes, mais nous ne voulons pas devenir les Etats-Unis d’Europe. Nous allons également défendre les frontières de l’Europe et de l’Espagne et lutter contre l’immigration. Il est inadmissible que l’Union Européenne force des pays à accueillir des migrants.

Enfin, nous croyons en l’Europe et estimons que nous devons continuer ce projet en le réformant. Nous ne sommes pas « eurosceptiques » mais « euro-exigeants ». Nous serons exigeants envers les institutions. Il n’est pas normal qu’une importante partie de la législation espagnole provienne de l’Union Européenne. Nous souhaitons que des coopérations existent entre pays européens mais nous souhaitons rester une Europe des Nations, où chaque pays puisse être libre.

 

Toujours concernant l’Europe, ces élections ont provoqué des changements au sein du parlement européen. Quels pourraient être vos amis de demain ?

 

Ça n’est pas encore décidé (l’interview date de début juin 2019), nous allons avoir des réunions avec des groupes avec nous avons des points communs. Nous avons eu des réunions notamment avec l’ENL (présidé alors par le Rassemblement National), avec l’ECR (le groupe des conservateurs), nous verrons bien, il s’agira probablement d’un de ces deux groupes.

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