Le Rossignol est un virtuose du chant. L’empereur de Chine en est touché aux larmes. Un équivalent mécanique lui est offert : la comparaison blesse l’oiseau, qui s’enfuit à l’air libre. Mais le jouet tombe en panne et le souverain, malade, n’a plus de réconfort. Le Rossignol, pris de pitié, reviendra subjuguer la mort par sa mélodie envoûtante. Le conte d’Andersen esquisse déjà le combat entre nature et technique, art et artifice. Le jeune Stravinsky s’en empare pour son premier opéra (1914), résumant les deux pôles de son œuvre : tension émotionnelle et rigueur mathématique. Partition courte, étrange, inclassable : ni drame lyrique ni fable symphonique, peut-être les deux à la fois. [...]
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