Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le collectif « Soulager mais pas tuer » ?
« Soulager mais pas tuer » est un rassemblement de personnes et d'associations qui sont hostiles à l'euthanasie. Le nom du collectif indique notre refus du choix tronqué des défenseurs de l'euthanasie entre « souffrir » ou « mourir ». Nous leur répondons qu'il faut toujours soulager les souffrances physiques et psychiques, qu'il faut évidemment améliorer les soins palliatifs. Mais sans transgresser l'interdit de tuer. Cet interdit est à l'origine de la confiance entre soignant et soigné.
Au sein du collectif, il y a l’appel d'un certain nombre de professionnels de la santé qui a regroupé plus de 1500 signatures contre l'euthanasie et qui est représenté par le professeur Olivier Jonquet, réanimateur. Il y a 100% vivant, une association de personnes concernées par le handicap et la dépendance. Il y a aussi l'Institut européen de bioéthique qui analyse en Belgique le nombre de dérives de la loi sur l'euthanasie que beaucoup en France prennent pour modèle. Et il y a évidemment l'association Alliance VITA de laquelle je viens et dont je suis un des représentants, et qui a un service d'aide « SOS Fin de vie ». C'est Philippe Pozzo di Borgo qui parraine « Soulager mais pas tuer ». Il est tétraplégique depuis près de trente ans et prend la parole pour mettre en garde contre ces lois qui prétendent répondre à des libertés individuelles et qui en fait feront glisser vers l'exclusion des plus vulnérables.
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Ces lois veulent prendre au mot la désespérance et la souffrance de ces derniers plutôt que les accompagner ou les soigner. La brutalité de l'euthanasie entraverait toute leur liberté de vivre les derniers moments de leur vie de manière paisible.
Que s’est-il passé jeudi matin, à l’Assemblée nationale ? Qui a voulu vous empêcher de vous mobiliser ?
Nous devions faire une conférence de presse avec sept porte-paroles, apportant un message solennel que Philippe Pozzo di Borgo a adressé en cette occasion et qui s'intitule « N'abolissez pas nos vies ». Nous sommes arrivés place Édouard Herriot, en nombre limité et masqués, respectant toutes les consignes, sachant que notre rassemblement avait été déclaré et autorisé. Nous avons finalement appris par la police qu'il y avait eu un arrêté d'interdiction de ce rassemblement. Nous avons tenté de tenir notre conférence de presse en exigeant de voir ce document et finalement la police nous a signifié la nécessité de nous disperser. Nous n'avons donc pas pu nous exprimer. [...]
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