Selon lui leur émancipation a déjà eu lieu : hélas, n’ayant pas eu tous les avantages escomptés, elle générerait une anxiété inédite jadis réservée aux hommes : l’anomie, état, selon Durkheim, de l’individu qui ne sait pas quoi attendre de l’existence. Bref, en plus de leurs éternels difficultés liées à la procréation, les femmes connaîtraient à leur tour les affres de la liberté.
Todd prend le parti de la recherche contre celui de l’idéologie, et prévient : « Je serai un conservateur conceptuel, peut-être même un réactionnaire ». La première partie du livre est consacrée à l’anthropologie historique, sa spécialité, qu’il s’emploie à « dégenrer ». Il émet ce postulat, jadis banal, aujourd’hui provocateur : « Une femme, c’est un individu qui crée et porte un enfant, d’où des conséquences », et plaide pour une approche binaire du réel, seule à garantir la rationalité. Puis, il revient aux chasseurs-cueilleurs, famille originaire de l’humanité, dont certains traits seraient toujours transposables à l’humanité actuelle. Cette mise au point théorique réalisée, il brutalise, pour notre plus grande joie, quelques notions trop facilement admises : « le patriarcat », qui n’a jamais réellement existé en Europe occidentale, le « genre », concept inconsistant. [...]
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