Paulina Dalmayer est entrée en littérature en 2013 avec Vive la guerre, roman tonitruant, vibrant et initiatique inspiré de son expérience en Afghanistan et témoignant d’une claire envie d’en découdre, avec la vie, l’époque et la littérature tiédasse. Avec Les Héroïques, elle entreprend un cycle sur plusieurs générations (a priori un diptyque) commencé avec Wanda, dont on suit les derniers jours au fil d’un long monologue qui l’entraîne à récapituler une vie et plusieurs époques de la Pologne où elle est née, en plein régime communiste, et où cet ancien médecin s’apprête à mourir du cancer.
Rites alternatifs
Femme très éduquée, donc, et mariée à Edward, un politique charmant, séducteur, ayant su ménager sa carrière malgré les bouleversements politiques, mère de deux filles aux tempéraments divergents, elle se remémore le concert des Rolling Stones à Varsovie en 1967 où elle rencontra son futur époux, puis son aventure auprès de Grotowski, célèbre dramaturge polonais révolutionnaire, mais aussi son jeune amant Konrad qu’elle retrouvera à l’hôpital après une dernière virée pieds nus avec Edward dans un bar mal famé. Figure de femme intransigeante, intrépide, exigeante, orgueilleuse, Wanda évoque un genre de folie, de faille fiévreuse qu’elle voit chez son frère improvisant un étrange lit funèbre pour leur mère, celles des compagnons de Grotowski ou de sa fille aînée dépressive qui souffle ses démons dans des bouteilles de verre. [...]
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