Comme il fallait s’y attendre, Emmanuel Macron a ménagé, le 5 mai, les susceptibilités dans son discours censé rendre hommage à l’empereur Napoléon 1er. En résumé, le bicentenaire de la mort de Bonaparte ne devait pas être célébré, pour ne faire totalement plaisir ni aux indigénistes ni aux nationalistes : en substance, ne célébrer ni le rétablissement du Code noir en 1802 dans nos colonies ; ni notre désormais lointaine puissance sur l’Europe entière. D’ailleurs, à quelques heures de la lecture du texte, l’Élysée s’était fendu d’un communiqué à la tonalité toute macronienne : « Le président de la République va déconstruire la figure de Napoléon [...] Ça veut dire qu'il n'y aura pas d’hagiographie béate [...] Il n'y aura ni déni, ni repentance. Commémorer n'est pas célébrer ». « Ni…ni », encore et toujours.
La déconstruction, concept initialement pensé par Heidegger puis vulgarisé par Foucault, devait nécessairement être le maître-mot du fieffé disciple de Ricœur dans sa conduite de l’État français. Il ne loupe, en effet, jamais une occasion de critiquer son peuple, souvent en anglais de surcroît, comme ce fut encore le cas 18 avril, sur la chaîne américaine CBS. « En même temps », le maître-mot était lâché. Du reste, son système langagier repose sur des tournures de phrase à l’envie et l’alignement de mots creux. À défaut d’agir, il ne suffirait que de tweeter. Pourtant, le projet est clair : détruire notre culture en s’en prenant à sa langue. Pas étonnant de la part d’une génération pour laquelle la culture n’affirme plus « l’éminence de la vie avec la pensée », comme le dit Alain Finkielkraut dans La défaite de la pensée. Voilà pourquoi la langue dite « inclusive » a été savamment diffusée, sans air de ne pas y toucher, dans les administrations publiques et les syndicats, principalement. [...]
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