Les vagues d’immigration européenne ne se sont pas faites sans heurt malgré une culture assez proche. Comment imaginer alors que les premières générations d’immigrés extra-européens se soient intégrées sans confrontation, et ce alors même que le nombre d’immigrés africains était bien inférieur aux millions issus d’Italie ou d’Espagne ?
Dans sa Genèse de l’Algérie algérienne, Charles-Robert Ageron donne quelques éléments de réponses. Dès le début du XXème siècle, les employeurs français préféraient recruter de la main d'œuvre européenne plutôt que maghrébine, car jugée plus performante, et tentait par divers procédés de freiner la venue d’individus provenant des colonies. Après la Seconde Guerre mondiale a été envisagée la venue de 310 000 immigrés jusqu’en 1949 pour reconstruire le pays (nombre relativement faible, qui va à l’encontre du mythe de Français incapables de reconstruire leur propre pays), parmi lesquels 90 000 Maghrébins. On s'aperçut pourtant du taux de chômage faramineux des Algériens déjà présents sur le territoire (50% des 203 000 Algériens vivant en France en 1951), ce qui poussa le ministre de l’Intérieur et le ministre du Travail à refuser de nouveaux Algériens et à réduire le nombre total de Maghrébins. [...]
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