Après deux ans à la tête de la délégation RN au Parlement européen, peut-on dire que vous êtes déçu par l’exercice ?
Je ne suis pas déçu, car je ne pensais pas beaucoup de bien des institutions européennes. Mais je n’imaginais pas que c’était à ce point fictif : les rapporteurs des groupes sont eux-mêmes « fictifs », car leur avis importe peu. Il n’y a pas de vraies séances de débats, et nous ne sommes pas invités à prendre part au « compromis » final. Ce qui est le plus frustrant, surtout quand on a été député à l’Assemblée nationale, c’est de se rendre compte qu’on ne peut pas vraiment débattre au Parlement européen. On a une minute de temps de parole, personne ne répond, on délivre un message sans débat. C’est une sorte de théâtre d’ombres.
Il y a bien des commissions à côté, dans lesquelles vous pouvez débattre ?
Il n’y a pas de débat en commission, seulement des interventions. Des personnes de haut niveau viennent certes exprimer leur point de vue, qui est suivi par un temps de parole calibré en fonction de la taille des groupes auxquels on appartient. On est chronométré, on s’exprime rapidement chacun à la suite, puis après un ou deux tours, on vous répond de façon globale. J’imagine que dans l’Union soviétique, ça devait être à peu près pareil.
Mais vous travaillez aussi pour l’extérieur ? C’est pour cela que vous avez écrit ce livre, non ?
Le livre reflète en effet mon envie d’être entendu sur ce qui se passe à Bruxelles. Aucun média ne s’y intéresse réellement alors que les règlements et directives européennes ont des implications directes dans le droit français. L’origine du mal vient de Bruxelles mais personne ne s’y intéresse. Un exemple : on a débattu d’une directive sur le temps de travail qui imposerait notamment aux militaires de travailler 35 heures. Vous imaginez ? Il n’y aurait plus d’armée. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !