Avant que ne soit commémoré en octobre le centenaire de la naissance de Georges Brassens, prenons les devants et gâchons d’emblée la fête : le moustachu égrillard de la chanson franchouille n’est le monument de rien si ce n’est de la beauferie autorisée parce qu’il commit trois rimes riches et, non, il ne fut pas plus un poète véritable qu’un anticonformiste. Sur le premier point, il eut du moins la décence de l’admettre et c’est bien le seul trait d’intelligence qu’on lui reconnaîtra ici. En effet, lorsque l’Académie française lui décerna le Grand Prix de poésie en 1967, Brassens, dans un éclair de lucidité, commenta : « Je ne pense pas être un poète... Un poète, ça vole quand même un peu plus haut que moi. » C’est le moins qu’on puisse dire.
Complètement au ras du sol, de Margot dépoitraillée au gorille à grosse bite, l’érotisme bas-de-gamme de Brassens se résume à une complicité salace de foule en manque
Régressif et graveleux
Complètement au ras du sol, de Margot dépoitraillée au gorille à grosse bite, l’érotisme bas-de-gamme de Brassens se résume à une complicité salace de foule en manque, au clin d’œil lubrique, aux jouissances de frotteur campagnard. Alors certes, maintenant que les ayatollahs châtrés de Médiapart le persécutent pour misogynie et phallocratie, on serait presque tenté de le défendre sur ce plan, mais quand même pas. Ni sulfureux ni sensuel, Brassens était juste régressif et graveleux. Une libido de caserne, de l’humour de caserne, des dictons de caserne : « Quand on est con, on est con ! », « les copains d’abord », et avec tout ça, pourtant, une prétention délirante d’échapper à la meute. [...]
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