La comédie musicale est sans doute le genre qui permet le plus au cinéma de faire ses preuves : parce que c’est un genre codifié, opératique par essence, parce qu’il nécessite une parfaite gestion de l’espace, du montage et de la direction des corps. On pourrait même dire que la comédie musicale est l’aboutissement du cinéma comme dispositif : les grands réalisateurs de l’âge d’or hollywoodien ne s’y sont pas trompés, qu’il s’agisse de Mankiewicz (Blanches Colombes et Vilains Messieurs, pépite oubliée à voir absolument) de l’immense Minelli (Brigadoon, sans doute son chef d’œuvre pourtant resté dans l’ombre) ou de Robert Wise, en passant par la forme canonique « chantante » des grands classiques Disney, le cinéma hollywoodien y a trouvé son apax. Pour Spielberg , se frotter au genre était un vieux rêve, qu’il n’a jamais caché : voir le prologue incroyable d’Indiana Jones et le temple Maudit, vertigineux chassé-croisé entre une scène de Broadway revue par Fritz Lang et un cartoon tintinophile, ou encore l’intégralité de Rencontres Du Troisième Type, monté avec la complicité de John Williams et entrevu comme une véritable partition symphonique brucknerienne, jusqu’à l’apothéose de couleurs et de sons que l’on sait, devant un François Truffaut tétanisé… […]
En fait, West Side Story est le pendant parfait de Ready Player One : un hommage à l’autre versant du rêve, celui de l’enfance
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