L’île de Malte et sa langue unique sont les derniers reliefs d’une des plus vieilles civilisations européennes, un port de pêche florissant pendant l’Antiquité où convergeaient les routes commerciales et où dialoguaient toutes les cultures : c’est désormais une région oubliée, un véritable angle mort en plein milieu du monde méditerranéen. Le réalisateur américain d’origine maltaise Alex Camilleri, venu du documentaire, a voulu réparer cette injustice et donner la parole à une des populations les plus précarisées de l’île, celle des pêcheurs traditionnels qui travaillent à bord de leur luzzus, embarcations légères qu’on se lègue de père en fils depuis des générations, peintes de couleurs vives et à qui on attribue volontiers une âme : celle d’une famille, celle d’un métier, celle d’une culture en voie de disparition. Comme leurs confrères du continent, les pêcheurs maltais sont désormais soumis à une législation draconienne de la part de l’Union Européenne, qui les condamne peu à peu à quitter leur métier. [...]
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