[Cet article a été publié en anglais dans The European Conservative]
Notre continent européen semblait avoir oublié la guerre. Mais Bellone n'a jamais vraiment quitté son sol, malgré les généreux utopistes qui croient dur comme fer que l'Europe – c'est-à-dire l'Union européenne – est en paix depuis 1945. Les Irlandais, les Serbes et les Croates, pour ne citer qu'eux, ont certainement une vision un peu différente de ce généreux panorama.
La crise ukrainienne marque le retour de la guerre dans la conscience de l'Occident de manière éclatante et brutale. L'ampleur des symboles, l'immensité des territoires en jeu et l'afflux massif de réfugiés fuyant les combats ne permettent plus de circonscrire la confrontation dans des limites raisonnables. Il devient de plus en plus difficile de s'en protéger et de se rassurer en se disant qu'après tout, tout cela nous concerne peu et ne sera qu'un mauvais moment à passer pour la poignée de pauvres gens qui se trouvent malheureusement pris dans une tourmente localisée.
Inséparable du cycle éternel de la vie humaine marqué par le péché, la guerre revient dans nos vies. Elle nous rappelle quelques évidences, qui ne sont pas du goût de tous. Ainsi, confortablement installée dans son fauteuil en rotin en face de Saint-Germain-des-Prés, la romancière et éditrice française Geneviève Brisac publie un article dans les colonnes du Monde, pour protester vigoureusement contre l'impudence de la guerre, qui, je cite, « fait ressurgir les vieux stéréotypes ». Des stéréotypes de genre, bien sûr. « Les hommes courageux, les femmes en larmes ». Quelle horreur. [...]
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