C’est souvent la « quête de sens » qui pousse les soignants vers les soins palliatifs. Dans les services spécialisés, le médecin a pour mission principale d’établir le bon diagnostic et de dérouler le protocole correspondant. Cette « automaticité » amène certains à se questionner, comme Paul, médecin en USP (Unité de soins palliatifs) : « Quand on avance dans les études de médecine, on voit des patients qui décèdent et on se questionne. “N’aurait-on pas pu faire mieux ? A-t-on bien pris en charge la famille?” » Le maître mot des soins palliatifs est l’accompagnement. Accompagnement des patients, de leur famille, mais aussi des soignants. Paul poursuit: « On s’accompagne soi-même et l’équipe dans la prise en charge. J’essaye au quotidien d’accompagner tout ce petit monde en visant le plus de paix possible. C’est un jeu d’équilibriste, car on ne peut pas contenter tout le monde, mais j’essaye d’apporter un peu de paix dans un moment particulièrement difficile ». Apaiser les souffrances, les difficultés des patients et des familles, cela passe par des soins techniques, mais aussi beaucoup de soins relationnels, d’attention et d’empathie.
Contrairement à ce qui vient spontanément à l’esprit, les USP ne sont pas de sombres mouroirs, où les patients agoniseraient seuls sur leur lit. Pour Élise, qui y travaille en tant qu’infirmière, cette méconnaissance nuit au développement des soins palliatifs en France : « Dans ces unités, tout est fait pour raviver la vie et la joie. À Jeanne-Garnier par exemple, il y a des tableaux, de la couleur, un piano, un jardin, une cuisine, et même un chat! C’est un peu une bulle de vie dans l’hôpital. On essaye de faire en sorte que les patients aient envie de mourir là, qu’ils s’y sentent bien ». [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !