Antonin-Dalmace, entré en 1883, à vingt ans, dans l’ordre prêcheur des Dominicains sous le nom d’Antonin-Gilbert, promu secrétaire de la Revue thomiste dès sa fondation en 1893, professeur de philosophie morale à l’Institut catholique de Paris en 1900, dirigera la Revue des jeunes pour qui il traduira de grandes questions de la Somme théologique. Esprit réaliste au sens philosophique, contemporain très proche de Bergson sur la foi de qui il a des pages émouvantes, Sertillanges sera surtout et d’abord l’un des rénovateurs du thomisme dans l’esprit de l’encyclique Aeterni patris de Léon XIII (1879). Le dominicain livrera en 1910 deux forts ouvrages sur le « boeuf muet de Sicile », destinés à le rendre accessible à tous. Il y brosse le portrait d’un Saint Thomas plus aristotélicien qu’Aristote lui-même
Le néo-thomisme embrasera toute la sphère catholique intellectuelle, particulièrement française. Aux côtés de Maritain ou d’Étienne Gilson, avec qui il joutera régulièrement, surtout avec le premier dont il jugeait le thomisme trop tributaire du grand commentateur Jean de Saint Thomas, Sertillanges participera à l’admirable mouvement de rapprochement d’une science imbue de son athéisme et de la pensée catholique. La crise moderniste traversée, à laquelle il prendra part plutôt du côté « moderniste » comme nombre de lecteurs de S. Thomas, notre homme se penchera sur le rôle et la nécessité du syndicalisme chrétien, notamment dans Socialisme et christianisme. [...]
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