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Andrei Nazarov co-président de l’organisation Delovaya Rossiya est un personnage clé du milieu des affaires en Russie. Il s’est livré sur le climat économique russe et les échanges franco-russes en la matière.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Mon parcours a toujours été le même : constamment travailler pour améliorer le climat des affaires en Russie. Depuis 10 ans, l’organisme public « Business Russie » a accompli un travail fantastique, y compris pour humaniser la législation pénale, ce qui inclut non seulement sa libéralisation, mais aussi l’amnistie pour les affaires économiques, pour laquelle plus de deux mille cinq cent entrepreneurs étaient concernés. Tout cela a donné de très bons résultats. La Russie est ainsi passée du 31ème au 112ème rang dans le classement de la Banque mondiale. Aujourd’hui, il est honnête de dire que la régulation des affaires en Russie est meilleure. Toutefois, nous avons encore beaucoup à faire. D’abord, intégrer le top 20.
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Qu’est ce que le forum économique international de Saint-Pétersbourg ?
Le FEISP est une conférence internationale qui réunit des milliers de personnalités : des chefs d’entreprises, des responsables politiques, des agences gouvernementales du monde entier, etc. Chaque année, des hommes politiques de premier rang de différents nous rendent visite. Par exemple, l’an passé le Président Emmanuel Macron est venu à Saint-Pétersbourg. Cette année, c’était au tour de monsieur Xi Jinping le Président de la République populaire de Chine de nous rendre visite, du secrétaire-général de l’ONU, Antonio Guterres, du premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, du président de la République de Bulgarie, Rumen Radev, du président de la République moldave, Igor Dodon, ou bien encore du premier ministre de la République de Slovaquie, Peter Pellegrini.
Cela conduira à terme à un apaisement des tensions, qui sont nuisibles aux deux parties
Des milliards de dollars de contrats qui contribuent au développement économique de la Russie – mais aussi de ses régions – sont signés chaque année au FEISP. Cette année, la République de Bachkirie était représentée. Et nous avons obtenu de bons résultats ; 70 mille milliards de roubles en accords d’investissements et de projets pour la Bachkirie. Par ailleurs, la rencontre du conseil économique russo-moldave a été fructueuse dans les domaines agricoles et viticoles.
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Comment jugez-vous le climat économique en Russie ? Est-ce sûr pour des investisseurs européens, français ?
Les experts de la Banque mondiale ont identifié quatre indicateurs qui influencent la prise de risque dans le monde des affaires : la profitabilité, la sécurité, l’environnement juridique et le contexte réglementaire. Dans tous ces domaines, la Russie s’est améliorée significativement. Les autorités ont fait preuve de leur bonne volonté pour améliorer le climat des affaires : le moratoire sur les inspections des petites entreprises a été étendu, de nouveaux outils en matière commerciale ont été introduits dans le Code civil, et le Code pénal a été sensiblement libéralisé.
Dans tous ces domaines, la Russie s’est améliorée significativement.
Malheureusement, certains investisseurs étrangers ont toujours peur d’investir dans notre économie. Selon la dernière étude rendue par FleishmanHillard Vanguard, 50 % des entrepreneurs étrangers sont retenus par leurs impressions sur le climat économique national. Cela étant, ils étaient 82 % en 2014. Preuve que les choses avancent. Le Code civil a largement été réformé, incluant désormais 90 % des outils de la législation anglaise en matière de droit des contrats et de protection des investisseurs. Le système judiciaire russe est aussi l’un des moins dispendieux d’Europe. Les procédures d’appel ont doublé en six ans. La qualité des procédures place la Russie en douzième position du classement « Doing Business » pour ce qui concerne l’efficacité des décisions de justice pour l’exécution des contrats. Seule la Chine fait mieux parmi les BRICS.
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Pensez-vous que les relations économiques entre la France et la Russie ont soufferts des petites tensions politiques des dernières années ?
En dépit de ses différends politiques, le monde des affaires français n’a pas quitté la Russie. À dire vrai, les relations économiques entre la Russie et la France se sont même intensifiées. La France est devenue le deuxième pays investissant le plus en Russie et se classe première pour les investissements étrangers directs. Le volume d’échanges commerciaux bilatéraux a augmenté de 26 % en 2017, son volume total avoisinant les 13,2 billion d’euros.
les relations économiques entre la Russie et la France se sont même intensifiées
Ainsi, plus de 150.000 ressortissants russes travaillent dans des entreprises françaises qui sont actives dans les domaines bancaires et financiers, l’énergie, l’automobile, la vente et l’agroalimentaire. Je suis persuadé que les entrepreneurs français continueront à pénétrer le marché russe, ne serait-ce que parce qu’il s’agit du troisième plus important en volume pour eux après l’Europe et la Suisse. Cela conduira à terme à un apaisement des tensions, qui sont nuisibles aux deux parties.
Propos recueillis par Gabriel Robin
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