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« A Real Pain » de Jesse Eisenberg : tiède
Deux cousins américains – l’un hyperactif à fleur de peau, l’autre coinços-névrosé – partent en Pologne suivre un voyage organisé pour honorer la mémoire de leur grand-mère déportée récemment décédée. Jesse Eisenberg avait fait une petite impression avec son premier film When you finish saving the world sur les incompréhensions entre une mère militante et son fils adolescent. Il n’en ira pas de même avec A Real pain qui ne dépasse jamais son argument de départ. [...]
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Mercato de Tristan Séguéla : quand le football-buisines se dribble lui-même

Dans l’arène saturée du cinéma français contemporain, où la quête du consensus prime souvent sur l’audace artistique, Mercato de Jamel Debbouze s’annonçait comme une incursion prometteuse dans les méandres du football professionnel. Le film ambitionnait de dévoiler les rouages impitoyables des transferts de joueurs, tout en offrant une critique acerbe du mercantilisme dévorant ce sport autrefois noble mais en passe de racaillisation.

Hélas, cette promesse se dilue rapidement dans une narration convenue, où la satire attendue cède le pas à une comédie dramatique trop lisse pour marquer durablement les esprits.

Le postulat initial, centré sur Driss, un agent de joueurs en perte de vitesse interprété par Jamel Debbouze, laissait entrevoir une exploration profonde des enjeux et des compromissions inhérentes au milieu du football. Confronté à des dettes colossales envers des créanciers peu scrupuleux, Driss dispose de sept jours, le temps imparti avant la clôture du mercato, pour orchestrer un transfert salvateur.…

Buraiha, Murakami : comment la littérature japonaise illumine la nuit française
La culture japonaise a longtemps souffert d’une image caricaturale, la faute à des tropes qui sont relayés à partir des années 80, alors que le pays commence à exporter massivement ses produits culturels : cinéma, mangas, littérature. On célèbre d’un côté les tenants d’une « tradition » que sont Kawabata et ses Belles Endormies (aujourd’hui il serait probablement accusé de « pélicotisme ») ou encore le magistral Kenzaburo Oé de Dites-nous comment survivre à notre folie. Avec en surplomb ce soleil noir qui brille à jamais dans le firmament des lettres japonaises et qui s’appelle Yukio Mishima, anomalie fulgurante, comme un retour d’acide de l’impérialisme mystique au cœur des années 50. En contrepoint, la littérature des années 90 impose une singularité quasi-surréaliste, servie par l’ambiance électrique des mégalopoles japonaises où jamais rien ne dort, et qu’engrossent les névroses et fantasmes d’un peuple sous pression. La France découvre au début des années 90 les « deux Murakami » : le premier, Haruki, avec La Fin des Temps (dont le tout récent La Cité aux murs incertains est la suite plus ou moins officielle) s’inscrit dans un projet romanesque que certains grands écrivains sud-américains, comme Roberto Bolano : un « post-exotisme » avant l’heure où les fondations du réel sont fébriles, où quelque chose comme le sentiment d’un complot contre le monde apparaît déjà chez le personnage-type murakamien, une sorte de fonctionnaire kafkaïen amateur de trombones. L’autre Murakami, Ryu, incarne un versant plus punk, en décrivant sans fard les milieux interlopes de Tokyo, dans des brûlots antisociaux qui rappellent, à peu près au même moment, le cinéma viscéral de Shinya Tsukamoto (Tetsuo). [...]
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Luc-Olivier D’Algange : une chaine d’or pour les relier tous
Contre les écrans qui divisent, contre la segmentation des connaissances qui produit des chiens savants tout juste capables de vomir des lignes de code pour enfermer un peu plus le réel dans une nasse numérique, LOA, dans ses Droits de l’âme, propose de réunifier le savoir, de faire comprendre à nouveau quelle grande Tradition (ou sophia perennis) sous-tend les textes majeurs, de rappeler les tunnels et les rhizomes d’idées qui travaillent secrètement les œuvres, qui les relient entre elles dans un vaste dédale de références, de liaisons quasi-chimiques relevant d’une sapience ésotérique. À ce titre, il s’élève contre les approximations et les dérives idéologiques d’un enseignement de la littérature qui voudrait ranger les époques dans des cases, et opposer, par exemple, le classicisme au romantisme : « Il est temps d’en finir avec ce dualisme de pacotille qui ne se lasse pas point d’opposer une raison diurne à une irrationalité nocturne, un « classicisme » prétendument raisonnable et un « romantisme » qui serait tout embarbouillé d’obscurantisme. » [...]
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September & July : sœurs bizarres
En 2010, l’actrice Ariane Labed était découverte dans le plutôt apprécié – ceci tout à fait inexplicablement – Attenberg de Athina Rachel Tsangari, où deux jeunes femmes à la ramasse épuisaient le spectateur en rituels spécieux et danses idiosyncratiques. Quinze ans plus tard, elle remet le couvert, cette fois-ci en tant que réalisatrice, avec September & July, son premier film. [...]
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« Bref » saison 2 : Le naufrage du cool

En 2011, Bref était un petit miracle cathodique. Rythme effréné, voix-off mordante, ironie générationnelle savamment dosée : Kyan Khojandi et Bruno Muschio avaient réussi l’exploit de condenser l’air du temps en pastilles de deux minutes, et d’en faire un phénomène. Treize ans plus tard, Disney+ nous livre une saison 2. L’annonce avait de quoi intriguer. Après tout, un retour après tant d’années est rarement une bonne idée. À l’arrivée, c’est encore pire que prévu : ce Bref 2.0 ressemble à un quadra en crise qui tente désespérément d’être encore cool.

Un changement de format hasardeux

Oubliez les épisodes courts et incisifs. Place à des formats de 30 à 40 minutes, censés permettre de « creuser les personnages » et « aborder des sujets plus profonds ». En réalité, on assiste surtout à un allongement artificiel d’une recette qui fonctionnait par son immédiateté. Là où Bref captait avec brio l’absurdité du quotidien en quelques plans, cette saison 2 s’embourbe dans des tentatives de narration laborieuses et un étirement inutile des situations.…

Biografilms musicaux : la saturation
Envahissant les salles plus sûrement que les punaises de lit, les biopics musicaux se ramassent à la pelle. En 2025, sont ainsi annoncés des films sur Michael Jackson, les Beatles (un long-métrage par membre du groupe), les Bee Gees, Boy George, Keith Moon, Billy Joel, Nat King Cole, Frank Sinatra, Janis Joplin, Bruce Springsteen… À la réalisation, des grands noms ou pseudo (le soporifique Sam Mendes pour les Fab Four), mais aussi des mercenaires et des tâcherons – le biopic musical étant un genre tenant sur son sujet, la qualité du réalisateur passe souvent au second plan. Mais déjà cet hiver, en moins d’un mois, arrivent sur les toiles blanches pas moins de trois biografilms : Maria Callas, Bob Dylan et Robbie Williams, réalisés, dans l’ordre, par un auteur certifié (Pablo Larrain), un réalisateur hollywoodien tout-terrain (James Mangold) et une jeune pousse venue du clip (Michael Gracey). Les résultats sont divers (cf. page 69) mais cette mode en croissance exponentielle nous pousse tout de même à nous interroger sur la nature d’un genre qui dévore autant le cinéma contemporain. [...]
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Les Damnés : le désert des tartouilles
Pendant la guerre de Sécession, une expédition nordiste se perd dans les terres inexplorées du Montana. Avec Les Damnés, sa première fiction, le documentariste Roberto Minervini infléchit le film de guerre vers le western métaphysique à la Monte Hellman. Une très marquante embuscade situe le spectateur à la place du soldat pris pour cible ; le traitement particulier du son fait pratiquement siffler les balles à son oreille, tandis que l’ennemi perdu dans le flou se réduit aux éclairs des coups de feu. [...]
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