
Ayant regardé une partie de la finale de l’Eurovision le mois dernier, j’ai pu constater comment « l’Europe » telle que perçue par les organisateurs et participants de cette émission annuelle semblait avoir pour vocation de servir de dépotoir à la gauche américaine. Si l’Amérique aura été durant des siècles une vaste étendue préhistorique où les Européens pouvaient projeter toutes les utopies et tous les fantasmes qu’ils n’avaient pu accomplir sur leur péninsule antique, il semble qu’un mouvement inverse se produise aujourd’hui, et que les pires délires de la nouvelle gauche américaine dussent se déverser à rebours chez nous, sous la forme d’une grande foire post-historique. C’est peut-être mérité, mais on se serait passé de cet effet boomerang. 90% des participants de ce gala chantaient en anglo-américain, le vainqueur était récompensé pour véhiculer les théories post-sexuelles qui font fureur sur les campus d’outre-Atlantique, la même bouillie techno-pop vaguement libidineuse résorbait désormais toutes les sensibilités nationales dans une même exultation universelle, globish et bas de gamme, évoquant la partouze d’aéroport dans un carré low-cost.…












