


Des techniciens de surface de la Grande Forme Hollywoodienne contemporaine, David Fincher est le plus lisse et le moins adhérent. Pas de prolifération millimétrée (Wes Anderson) ou pseudo-psychédélique (Paul Thomas Anderson), pas de boursouflure à la louche (Damien Chazelle) ou mise au carré du concept (Christopher Nolan). De l’autoroute, du fluide et du glacial. Fincher, c’est un peu le Vigor des cinéastes américains, la puissance industrielle au service de vos toiles plutôt que de vos sols. 175 millions de dollars ont été engloutis dans la lessiveuse The Killer grâce à la manne Netflix. Il en ressort une série B programmatique qui se hausserait du col, aussi originale qu’une visite au lavomatic.
Un tueur rate un contrat (il abat une putain SM en lieu et place de son client) ; le commanditaire décide de le « canceller » pour de bon et fait du mal à sa bien-aimée dans leur havre de paix dominicain ; notre héros vraiment pas content se souvient des films de Charles Bronson qu’il a vu enfant et zigouille à peu près toute personne impliquée dans cette infamie.…

Hier, mardi 7 novembre 2023, dans le cadre élégant de l’Hôtel Swan, sanctuaire proustien, fut remis le deuxième prix Jean-René Huguenin par les soins de l’écrivain-corsaire Maxime Dalle et de l’acteur vif-argent Pierre Arditi.
C’est le beau roman de Jean-Pierre Montal (Leur Chamade, Séguier) dont les nombreuses qualités ont été vantées ce printemps dans les pages de L’Incorrect, qui fut honoré par ce prix chic et underground.
Bravo à lui, donc, et bon vent à tous les héritiers secrets du grand Huguenin.


C’est Bernard Quiriny qui a fait porter mon attention sur cette polémique minime, mais significative, au sujet du premier roman de Julie Héraclès, Vous ne connaissez rien de moi, publié chez Lattès en cette rentrée. Rétrospectivement, c’était Héraclès qui semblait ne rien connaître de son héroïne, ou plutôt faire comme si elle n’en connaissait rien. En effet, celle-ci, dans son roman, donnait la parole à la « tondue de Chartres », une femme photographiée par Robert Capa en août 44, son bébé dans les bras, crâne rasé, croix gammée au front et escortée par des policiers et une foule qu’on n’imagine pas franchement compatissante. Dans son livre, le lecteur la découvrait hésitante, peu politisée, copine avec des juives, seulement tombée amoureuse d’un bel officier allemand par hasard.
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Et la foule d’humilier une innocente et l’autrice de sauver son honneur, incarnant la vérité littéraire contre la rumeur publique et les raccourcis des circonstances.…

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