Skip to content
« Panopticon » : Samson sans Dalila
Les premiers films aiment la jeunesse qui forme le regard. Dans Panopticon, George Sikharulikdze suit Sandro, apprenti footballeur clivé entre son père devenu moine – on est en Géorgie – et sa mère chanteuse d’opéra expatriée à New York. L’étude de caractère ouvre sur celle d’un pays en crise, entre repli sur soi et modernité. Sa part d’exotisme pour un spectateur occidental – notamment sur la place de la religion orthodoxe – est très vite tempérée par le poids du scénario qui ménage un peu trop les rimes comme il faut. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
« Marche ou crève » de Francis Lawrence : pas de futur pour la dystopie

La sortie de Marche ou Crève de Francis Lawrence nous donne l’occasion de nous pencher sur un sous-genre très populaire du cinéma américain qui est la « dystopie totalitaire », c’est-à-dire tous ces films d’anticipation qui fantasment un pays ayant sombré dans le fascisme. À l’heure où la population démocrate s’émeut de la politique de Donald Trump, ce qu’elle estime être des coups de canif dans la sacro-sainte constitution américaine, le cinéma hollywoodien semble conforté dans ce vieux fantasme qu’il nous ressort épisodiquement – depuis au moins Soleil Vert avec Charlton Heston, dans lequel la population était forcée de manger ses retraités… On peut rappeler à ce titre que Marche ou crève est en réalité le tout premier manuscrit de Stephen King, écrit alors qu’il avait 16 ans, et selon la légende, pour impressionner une jeune fille… King essuiera d’ailleurs de multiples refus d’éditeurs et finira par le faire paraître, une fois installé en tant qu’écrivain sous un nom d’emprunt, Richard Bachman.…

Rentrée littéraire 2025 : critique du meilleur et du pire
HISTOIRE VIVANTE

MÉMOIRES DE CORTÈS, Christian Duverger, Fayard, 405 p., 24€90

L’exofiction, ce procédé qui consiste à fantasmer la vie d’un personnage illustre pour en tirer la substantifique moelle d’un roman, serait-elle en passe de devenir la nouvelle mode à éviter ? On aurait tort de voir pareil procédé chez Christian Duverger : spécialiste de l’histoire coloniale en Amérique latine, il a signé une somme biographique sur Hernan Cortez, à qui il consacre un roman en cette rentrée. Mais attention : Mémoires de Cortès se révèle, plutôt qu’un roman, une méditation sur l’Histoire qui rend hommage aux Mémoires d’Hadrien de Yourcenar, s’interrogeant sans cesse sur l’authenticité du récit littéraire – Cortès ayant lui-même écrit son autobiographie en inventant un narrateur de toutes pièces. S’il se permet au passage de tordre le coup aux habituels clichés qui collent à la peau du conquistador, également homme d’état, génie militaire et fin lettré, montrant un homme qui aima passionnément cette « Nouvelle Espagne » pleine de promesses, Duverger se montre vraiment passionnant lorsqu’il questionne ces deux « modalités gémellaires » de la fabrication de l’Histoire : « les archives mortes et le souvenir vivant ». Une brillante entrée en littérature. Marc Obregon [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Sorties musique : critiques du meilleur et du pire
SE PERDRE À SAN FRANCISCO THE PAST IS A GARDEN I NEVER FED, The Reds, Pinks & Purples, Fire Records, CD 19€  Cela fait quelque temps que je croise ce nom sans daigner écouter ce qu’il produit. Les choses qui doivent arriver finissent par arriver. Et même si, comme le titre de leur chanson l’indique, […]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
« Put your soul on your hand and walk » : la mort pour marketing
Fatma Hassouna, cette jeune photojournaliste palestinienne qui rendait compte de l’offensive israélienne post-7 octobre sur Gaza a été tuée avec presque toute sa famille lors d’un bombardement de Tsahal le 16 avril 2025. Soit une journée après l’annonce de la sélection à l’ACID Cannes de Put your soul on your hand and walk de Sepideh Farsi. De quoi faire exploser la promotion. La réalisatrice iranienne, exilée en France depuis ses 16 ans, y filme sur son portable la jeune femme qu’un réfugié palestinien croisé en Egypte lui a présentée par Zoom. Le but officiel est de témoigner de la survie des civils à Gaza. Le dispositif-miroir est que les deux femmes se voient chacune sur le téléphone de l’autre, tandis que l’Iranienne filme le sien sur lequel apparaît Fatem, le surnom de Hassouna. Elle en profite pour cadrer son intérieur ou les multiples chambres d’hôtel qu’elle occupe. L’obscénité du contraste ne la frappe pas, sauf quand, annonçant rentrer de la plage, elle s’excuse de ne pouvoir faire plus pour elle, après un infime silence de Fatem qui, magnanime, lui répond « Tu es à mes côtés, c’est suffisant. » [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
« Yasuzo Masumura : l’extase et l’agonie en six films » : expérience-limite
La rentrée cinématographique vous ennuie déjà, avec ses faux évènements (Une bataille après l’autre, nouveau pensum de Paul Thomas Anderson) et ses franchises éventées (Downtown Abbey, Conjuring) ? Nous avons le remède qu’il vous faut. Si son centenaire est passé tristement inaperçu l’année dernière, c’est bien parce que Yasuzo Masumura a travaillé à l’ombre des grands noms du cinéma japonais et que son nom a toujours été rattaché à un certain cinéma d’exploitation, réputé pour ses provocations mais pas forcément pour son ambition artistique. En réalité, c’est tout l’inverse, puisque les grands studios, dès la fin des années 60, ont rivalisé d’audace en permettant à de jeunes réalisateurs frondeurs de faire leurs armes sur des films de genre (pinku, chambara ou yakusa-eigas) avant de passer à la vitesse supérieure. Masumura pourrait de fait être comparé à un réalisateur de la Nouvelle Vague pour son parcours : universitaire politisé (il partage les bancs de la fac de lettres avec un certain Yukio Mishima), puis critique de cinéma, il passe d’abord à la caméra pour mettre en pratique ses idées sur l’image filmée et sur la société japonaise, qui bouillonne alors sur les cendres encore fumantes de l’après-guerre. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Claudia Cardinale : ciao bella

Tous les cinéphiles ont leur scène préférée de Claudia Cardinale. Dans une filmographie aussi monstrueuse, dur de savoir laquelle piocher. La plupart retiennent son personnage inoubliable d’Il était une fois dans l’Ouest, chef d’œuvre de Sergio Leone, avec fameux plan séquence qui fait d’elle le pivot historique et radicalement féminin d’une époque en pleine mutation… Jill Mc Bain, ex-prostituée, pionnière d’un monde qui repousse constamment ses frontières, n’aurait jamais été un personnage aussi fort sans le visage impénétrable de Claude Cardinale, son regard cerné de khôl où semblent se jouer toutes les tragédies du monde… pour l’histoire du cinéma, elle sera à jamais liée à cette musique d’Ennio Morricone qui semble composée pour elle, à la fois langoureuse et dramatique, douce et profonde… D’autres évoqueront sa valse sensuelle avec Alain Delon dans Le Guépard de Visconti, ou encore ce fabuleux travelling avant où le réalisateur italien la filme telle une princesse échevelée, consumée par son amour… il y a aussi, bien sûr, son duo jouissif avec Brigitte Bardot dans Les Pétroleuses, sorte de fantasme fait film signé par l’imparable Christian-Jaque, et qui réunit ensemble les deux plus belles femmes de leur époque…

Lire aussi : Redford : le dernier vol du Condor

On pourrait évoquer également ces plans sublimes et noctambules du Huit et Demi de Fellini où Cardinale apparaît comme un joyau porté par la nuit elle-même, apparition fantomatique et charnelle à la fois, vestale qui possède la clé des songes de Marcello Mastroianni…  sans oublier son rôle de ragazza dans le film éponyme de Luigi Comencini : cette scène poignante où elle rend visite à Bube en prison et doit choisir entre l’attendre toute sa vie et épouser enfin son désir d’émancipation, métaphore vivante d’une Italie confrontée à l’immobilisme… pour ma part, ce serait une scène beaucoup plus légère mais qui résume à merveille la féminité des années 60, à la fois mutine et d’une sensualité redoutable : dans La Panthère Rose (Blake Waters, 1963) elle incarne la princesse Dala, figure parfaite de la femme inatteignable, languissante sur une peau de tigre avec qui elle fait semblant de s’entretenir tout en déployant tout son charme pour séduire Peter Sellers – en anglais mais avec son inimitable accent franco-sicilien… en quelques plans, la température monte de plusieurs degrés, et Claudia Cardinale semble n’avoir à peu près rien à faire de plus pour forcer son interlocuteur à s’agenouiller afin de goûter à ses lèvres les quelques perles de champagne que sa langue aura subtilement laissées… sublime scène que ce triangle amoureux avec un tigre empaillé.…

The Hives : toujours pas morts
Encore eux ? Depuis leur retour (après onze années d’absence) avec le déjà très bon The Death Of Randy Fitzsimmons (sorti en 2023), les Hives ont retrouvé leur souffle. Mieux, il semblerait qu’ils nous offrent, coup sur coup, parmi les meilleurs disques de leur carrière. Pour tout dire, le groupe suédois n’a jamais fait dans le médiocre. C’est bien rare. Leur énergie, souvent aux confins de l’euphorie, ne s’est pas perdue. Ni même tarie. Tout le monde ne peut pas en dire autant. À l’heure où Julian Casablancas annonce que ses Strokes ne sont qu’un moyen pour lui et ses compères de se faire du pognon ; où Franz Ferdinand, malgré un changement de line-up, ne parvient pas à faire mieux que du tiède ; que les Libertines semblent de sympathiques retraités – j’en passe et des moins bons ; pendant ce temps, donc, The Hives, eux, continuent non d’être géniaux (ils ne l’ont sans doute jamais été) mais d’être eux-mêmes. C’est-à-dire, une gifle, un shot, un coup de pied dans la sale gueule du rock. De leur génération, ils sont peut-être les derniers à avoir préservé leur feu sacré. Du moins à ce point. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest