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Éditorial culture de Romaric Sangars : Défense et illustration

L’arrogance de cette petite hyène placide qu’est Laélia Véron a franchi un nouveau seuil le mois dernier. On avait eu vent de son existence en raison de ses laïus à la table de Charline Vanhoenacker sur France Inter, ces dernières années, où, au milieu d’un sabbat radiophonique empli de ricanements et de sentences, elle tentait d’humilier les académiciens, les déclinistes et les salauds qui refusent d’adouber aveuglément toute évolution nouvelle, défendant un progressisme obtus, linéaire et implacable. Avec ce sourire répugnant de matonne condescendante, la Véron jouait à l’experte soviétique, celle qui, plutôt que d’appeler à vous fusiller comme aux premiers temps de la Révolution, a pitié de votre ignorance des lois inéluctables du matérialisme historique, combien même l’éclatante déchéance du pays ne cesse de les contredire, et vous fait juste une petite leçon de marxisme afin de vous humilier, première étape à votre rééducation, une petite leçon qu’elle vous délivre avec une jubilation, une gourmandise, presque, qui trahit la part libidinale que cet exercice d’humiliation comporte pour elle.…

Joker, Folie à Deux : Embarrassante purge

Faire du « Joker », éternel némésis de Batman, une sorte de fils à maman geignard, la victime semi-autiste d’un monde forcément hostile et peuplé de tristes sires pas vraiment portés sur l’inclusivité, c’était le projet – grotesque – du premier opus de Todd Phillips, grosse surprise au box-office. Il faut dire que l’air du temps est effectivement à la victimisation, à la psychiatrisation et à l’éloge de la fragilité. Pas étonnant dans ces conditions que le personnage incarné par Joaquin Phoenix rencontre auprès du grand public un écho aussi passionné. Signe du temps navrant : aujourd’hui même les « super-vilains » sont de petites choses fragiles en quête de reconnaissance.

Lire aussi : Emmanuelle : L’ingénue réinventée

Là où le Joker de Tim Burton était une créature quasi-mythologique (le fameux « trickster » des Celtes), celui de Christopher Nolan une créature morale (qui d’ailleurs mentait constamment sur les origines de sa haine, preuve que les causes psychologiques du mal sont relatives et finalement peu intéressantes), celui de Todd Philips est une créature entièrement pathologique.…

© DR
Les critiques littéraires du mois de septembre
AMPHIGOURIQUE HOURIS, Kamel Daoud, Gallimard, 414 p., 23 € Rendu célèbre en France avec son Meursault contre-enquête en 2013 qui fait écho à L’Étranger de Camus d’un point de vue algérien autochtone et qui reçoit alors le Goncourt du premier roman, Kamel Daoud a depuis fait preuve d’un courage pour le moins remarquable, notamment par […]
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Megalopolis : De cendres et d’or

Le Nouvel Hollywood n’a pas dit son dernier mot. Le West Side Story de Spielberg, échec public, reste malgré tout une magnifique tentative d’épuisement des moyens du cinéma qui fera date. Même chose pour Killers of the Flower Moon, dernier opus magistral de Martin Scorsese qui revisite à rebours l’histoire américaine – et donc l’histoire du cinéma. Chez cette génération qui a presque inventé tous les codes modernes, il y a une volonté commune de faire front, d’incarner une forme de résistance – face aux plateformes, face à la dérive « feuilletonnante » du cinéma incarné par Marvel, face au numérique qui menace un arasement par le bas, alors que bien utilisé, il pourrait être un formidable athanor pour de nouvelles expérimentations.

On se souvient également des propos de Georges Lucas qui après avoir vendu les droits de Star Wars, avait déclaré son envie de se consacrer à un cinéma « entièrement nouveau, expérimental, sans intrigue ».…

Emmanuelle : L’ingénue réinventée
Cette rentrée, Emmanuelle est sur toutes les lèvres, livre ou film. L’héroïne érotique softcore, véritable tiroir-caisse des années 70, reprend du service, idéale en nos temps «?d’empouvoirement féministe?». Tandis que Camille Moreau se livre à la «?biographie d’un pseudonyme?», sous-titre de son Emmanuelle Arsan paru avant l’été aux éditions la Musardine, Audrey Diwan réussit son second film, remake du film de Just Jaeckin, (l’Emmanuelle de 1974), après un pourtant désastreux L‘Evénement (d’après l’inénarrable Annie Ernaux).
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Sélectron : Le pire de Marc Lavoine

10. Manhattan

Manhattan, nous étions là
Par mille états d’âmes
C’était in America, once upon a time

9. Le Train

La vie est si belle quand elle veut
Quand elle veut, elle ressemble à Dieu

8. C’est ça la France

Ça avale son Vichy et ça Dreyfus la joie
Jean-Moulin rouge aussi Pierre Bérégovoy

7. Paris

Je marche dans tes rues
Qui me marchent sur les pieds

6. Chère amie

Je vous écris ces quelques fleurs
Avec mon cœur à l’intérieur

Lire aussi : Sélectron : les pires élucubrations d’Aymeric Caron

5. Reviens mon amour

D’abord, j’ai perdu ma langue et puis j’ai perdu mes clefs
Ensuite, j’ai perdu le nord, la tête un soir d’été

4. J’habite En Jalousie

Je vis en jalousie,
c’est un drôle de pays
entre le soleil et le gris

3. Je rêve de ton cul

Je rêve de ton cul, je l’adore
C’est la plus belle vue, elle vaut son pesant d’or

2.

La France et pas n’importe laquelle

Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre

Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.

Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux

Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.

Chantait Péguy en marchant vers Chartres. La Beauce n’était pas encore française il y a deux mille ans, mais que sera la France dans quelques siècles? Un lointain souvenir? Un trésor enfoui sous les décombres laissés en héritage par nos post-modernes? Ni l’un, ni l’autre car les choses éternelles demeurent et doivent se célébrer, nous rappelait il y a peu Marc Obregon. Et qu’y a-t-il de plus éternel que la France?

Tout savoir sur le hors-série :https://lincorrect.org/hs0924/

Alors chers lecteurs, nous vous proposons un hors-série exceptionnel, un numéro à ragaillardir les eunuques et à faire bramer des pétasses qui nous refusent l’honneur des conquêtes. Si la France a illuminé le monde, ce n’est ni par sa force, ni par sa beauté, elle conjugue les deux, mais par sa grandeur.…

Jean-Pierre Montal : Talents multiples
Avant l’été, le groupe Les Mercuriales sortait un premier mini-album, Les Choses m’échappent, salué autant dans les colonnes séniles et inclusives des Inrocks que dans celles de L’Incorrect, où le sémillant Emmanuel Domont écrivait : « Le rock français m’a toujours semblé un vilain truc, mais quand il est ainsi, on ne peut qu’en être […]
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L’Incorrect numéro 82

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