
Culture

Pour exister face à son petit ami artiste, une serveuse décide de s’auto-intoxiquer afin d’attirer l’attention sur elle. Critique puritaine du narcissisme à l’heure d’Instagram, Sick of myself prend le prétexte d’une comédie soi-disant grinçante pour se vautrer dans les grandes largeurs. L’obstination de l’héroïne devient celle du réalisateur Kristofer Borgli, lequel, ne pouvant plus quitter le bateau d’un film démarré sur une idée discutable – illustrer l’expression « crier au loup » – décide de le rendre le plus mauvais possible. [...]

6 juin 2023
Harold Fry, retraité anglais, reçoit un matin une lettre d’une vieille amie lui annonçant sa mort prochaine. Surpris par cette annonce, Harold décide de lui répondre par la même voie avant de préférer finalement la rejoindre directement, espérant par là lui sauver la vie. Ce film est un appel à prendre la tangente sur un coup de tête. [...]
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31 mai 2023
LA FAVORITE
FOREVER MEANS, ANGEL OLSEN, Jagjaguwar, 21 €
Adolescent, avant que je sache vraiment ce que voulait dire le mot misogyne, c’est-à-dire avec l’innocence d’un garçon qui tire les couettes des petites-filles de la même façon qu’il ferait des croche-pieds à ses camarades qui lui voleraient le ballon, je n’écoutais presque aucune chanteuse. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi. Désormais, je ne tire plus les cheveux et j’essaye d’éviter de bousculer mes congénères. Mieux : j’écoute de plus en plus les femmes chanter. Je me fais bien voir dans les bars en le disant assez fort pour être entendu à la table d’à côté, où une jeune fille plutôt mignonne a l’air de laisser traîner une oreille de mon côté. Depuis son magnifique précédent album Big Time, ma préférée est Angel Olsen. Avec cette voix voilée, tragique et suave, qui touche les aigus des cristaux tristes, elle donne le blues avec une country sophistiquée qui sent le whisky laissé sur une table en bois toute une nuit et qu’on découvre au petit matin avec des souvenirs épars et des regrets divers. La voici revenue avec un cinq titres merveilleux où elle ajoute à sa palette un air jazz qui rappelle les ambiances du Samourai de Melville. Emmanuel Domont [...]
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31 mai 2023
Prototype du film « puissant », L’Amour et les forêts se donne une rare et dure mission, vraiment courageuse dans nos temps patriarcaux, celle de dévoiler l’emprise au sein d’un couple lambda, bêtement heureux avant que n’éclate la volonté de contrôle de Monsieur (que celui qui a pensé Madame prenne la porte !) et avec elle peur, douleur, malheur. Le conte de fées y est passé à l’émeri de la masculinité toxique qui sommeille dans chaque brave gars, les meilleurs l’ignorant, les pires y succombant (c’est-à-dire à peu près tous, si l’on en croit le cinéma français). [...]
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31 mai 2023
La télé peut rendre service à l’opéra, comme le démontre la nouvelle production d’Hamlet, montée à Bastille le mois dernier, et qui gagne à l’écran presque tout ce qu’elle perdait à la scène. Étrange consolation (la captation intelligente et rythmée réduisit l’impression d’incohérence et d’obscurité) pour un spectacle où le trublion des théâtres parisiens, Krzysztof Warlikowski, affichait les symptômes du déclin. Le metteur en scène polonais serait-il en panne d’inspiration? Son Hamlet psychiatrisé, fumant sans cesse, jouant avec une voiture radiocommandée, couchant avec sa mère, proclamé roi en costume de Pierrot noir (car oui, le livret penche pour le final « heureux » de Dumas), sent le déjà-vu, la répétition lassante de ses travers habituels, hissés au rang de manière. [...]
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30 mai 2023
Il y a des rencontres qui sont tout sauf des évidences. L’Aurélien d’Aragon trouva d’abord Bérénice « franchement laide »; The 1975 me sembla longtemps un groupe insupportable. Beaucoup sont restés de cet avis et ils n’ont peut-être pas tort. Pourtant, à l’heure actuelle, ce groupe paraît être le plus important du monde. Avant de vendre tous les billets d’un Madison Square Garden de 20000 places en quelques heures, les quatre membres étaient déjà réunis à l’âge de treize ans par les hasards parfois heureux du destin. C’était en 2002. Il faudra attendre 2013 pour que paraisse leur premier album: succès instantané. [...]
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30 mai 2023
Diaz Canales, le scénariste de Blacksad, s’est penché sur la triste et réelle vie de Judee Sill, chanteuse de pop folk des années 70. Très bien servie par le trait, le découpage et les couleurs d’Iglesias, l’histoire nous plonge dans la biographie – parfois purement imaginée – d’une hippie sans limite, pur produit des États-Unis à la dérive. Judee Sill n’a omis de commettre aucune erreur, du braquage armé à la prostitution en passant par les « spiritualités » alternatives et les drogues dures ; elle n’a évité que l’engagement Démocrate. Douée d’un affreux caractère qui lui permet de choisir les pires compagnons et de se brouiller avec tout le monde, elle est emblématique de ces talents gâchés et de ces destins foudroyés si fort prisés aujourd’hui. [...]
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29 mai 2023
Pouvez-vous vous présenter, Marco Martella ? Et nous en dire plus sur vos activités de jardinier ?
Dans mes notices biographiques on lit que je suis jardinier et écrivain. En réalité, je ne suis pas jardinier de métier: je ne me suis occupé que des différents jardins où j’ai vécu depuis que je suis en France. Il est vrai qu’à chaque fois que j’écris, un jardin apparaît, réel ou imaginaire. Je ne sais pas pourquoi. J’imagine que je me sens à l’aise dans les jardins et que j’ai envie de me sentir à l’aise dans ce que j’écris aussi. Parfois j’ai même le sentiment que le jardin nous offre un modèle de ce qu’un récit ou un poème pourrait ou devrait être: de petits mondes dans lesquels on est bien, que l’on ressent comme habitables, à partir desquels on regarde le monde dehors. Ou des refuges, sans doute éphémères, où toutes sortes de choses peuvent pousser, qui offrent à la fois la lumière et l’ombre nécessaires à la vie. [...]
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