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Paupérisation de la France : Le grand déclassement

L’histoire manie l’ironie tragique comme personne : chaque président français a eu sa crise. Après la crise financière pour le bling-bling Sarkozy et la crise terroriste pour le multiculturaliste Hollande, le mandat d’Emmanuel Macron, incarnation des vainqueurs de la mondialisation, sera marqué au fer rouge d’une crise économico-sociale sans précédent, dont le mouvement des Gilets jaunes aura été le grand moment, et dont la crise sanitaire qui s’est ensuivie ne fera qu’aggraver les conséquences.

Quelle que soit la définition adoptée, la pauvreté augmente en France depuis le milieu des années 2000. D’après les données 2018 de l’Insee, le taux de pauvreté atteint 14,8 % de la population française (soit 9,3 millions de personnes) si le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du revenu national médian (revenu qui partage la population française en deux groupes égaux). En clair, près d’un Français sur sept vivrait actuellement avec moins de 1 063 € par mois. La dynamique est particulièrement inquiétante, à long comme à court terme : en 2004, le nombre s’élevait à 12,6 % de la population française (7,8 millions) ; la seule année 2017 a vu 400 000 nouvelles personnes tombées dans la pauvreté. En 2019, le taux de pauvreté a retrouvé celui de 1979 ! [...]

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Jean-François Piège : Les petits plats d’un grand

Magnifique ouvrage recensant plus de 1 000 recettes de la tradition culinaire française, l’anthologie du chef Piège ne surprendra pas les amateurs et les professionnels, tant les préparations qu’il propose sont souvent bien connues. Rien n’est oublié, surtout pas les marqueurs fondamentaux de la cuisine française et européenne : les rôtissages, les braisages, les soupes, les fonds, et, particularité première de l’hexagone, les sauces. À la manière d’Auguste Escoffier qui modernisa l’art de la restauration sous ses aspects les plus fondamentaux, Jean-François Piège propose des versions contemporaines des grands classiques régionaux et bourgeois que sont le chou farci, la blanquette de veau, le soufflé au fromage, la tête de veau sauce ravigote ou encore le sauté de veau marengo, sans négliger non plus les desserts ménagers et quelques chefs-d’œuvre pâtissiers.

Nous guidant du plus simple, à l’image de la mayonnaise, au plus complexe comme le lièvre à la royale qui nécessite des heures de préparation et une précision d’orfèvre, le chef Piège dévoile des trésors de pédagogie, écrivant ses recettes de manière à être à la portée de tous, y compris des amateurs qui n’auraient pas eu la chance d’être instruits par leurs mères et leurs grands-mères à l’art d’apprêter les produits frais. Les sauces sont ainsi abordées comme elles doivent l’être, par familles. Toutes les grandes familles de l’aristocratie du goût français sont convoquées, leur généalogie établie : roux blonds, roux bruns à l’espagnole, béchamels, mayonnaises, hollandaises, de réduction, vierges ou beurres travaillés. Elles forment la grammaire du plaisir de la table, liant entre eux les ingrédients et les mets pour qu’ils s’harmonisent et se transcendent. [...]

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Enquête : comment Anne Hidalgo ruine Paris

Cette semaine, Anne Hidalgo a présenté le plan de relance de Paris. Hier, dans Les Échos, elle appelait l’État à un investissement massif pour relancer l'économie parisienne. Madame le maire veut dépenser 1,4 milliard d'euros en 2021 dans son plan et elle souhaite que l’État mette la même somme. Regardons son budget 2021 de plus près.

Il représente plus de 9,4 milliards d’euros. Paris compte 2,2 millions d’habitants. La dépense est donc de 4 272 € pour chacun d’entre eux. Après tout, le maire du Grand Londres, avec son budget de 22 milliards d’euros pour 8,9 millions d’habitants ne dépense que 2 480 € par tête. C’est 1,7 fois moins qu’Hidalgo. Bien fait pour eux. À Madrid, c’est pire : 750 € par habitant, soit 5,6 fois moins qu’à Paris. Les pauvres. Comme Madrid doit être sale. 

Dans ce budget, les recettes courantes s’élèvent à 8,5 milliards. Vous y trouvez les impôts locaux et toutes les participations que la mairie demande aux habitants pour l’utilisation des piscines, des crèches, etc. En face, les élus parisiens affichent des dépenses courantes de 8 milliards. Vous vous dites que 8,5 milliards de recettes contre 8 milliards de dépenses, c’est bien. En théorie oui, mais attendez un peu. [...]

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La classe armoricaine : Requiem pour une poésie urbaine

Et ces villes ont également évolué en panneaux Giraudy de la mondialisation. Mêmes enseignes partout. Mêmes « Starbucks Doubleshot Iced Coffee ». Mêmes sushis. Et même effacement du prolétariat autochtone. Mon père me racontait qu’il était ouvrier dans une entreprise du bâtiment sise dans la célèbre rue de la soif à Rennes. Cette rue est depuis longtemps le temple de la beuverie, des restos et des fringues pour connasses. Autrefois, il y avait pourtant une vie ouvrière dans cette rue. Désormais, elle est « festive ». Car les travailleurs qui ont longtemps peuplé les mondes urbains sont aujourd’hui rejetés dans les périphéries. Comme à Nantes avec les chantiers Dubigeon en plein centre-ville, sur l’île Beaulieu devenue résidence pour bobos. Pour vous donner une idée, c’est un peu comme si l’Île de la cité à Paris avait accueilli un chantier naval durant deux siècles où auraient travaillé jusqu’à 7 000 ouvriers (blancs) !

Cette présence ouvrière n’existe donc plus. Les villes d’aujourd’hui sont consacrées à trois mono-activités : les bureaux, la chouille, la mode, plus un peu de culture dans les coins. Mais au-delà de l’activité professionnelle, les villes deviennent également le laboratoire de toutes les folies architecturales, de toutes les densifications, de toutes les excroissances de cages à hamster. Dans les villes modernes et rationalisées, il n’y a pas de place pour la maison d’autrefois. Pour le petit jardin qui sent bon le bassin parisien. Pour l’entrée sans digicode. Pour la poésie urbaine. [...]

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Désindustrialisation : une passion française

La France a perdu son industrie. Le dire est devenu un lieu-commun, tant ce phénomène pluri-décennal semble ne pas connaître de fin. On a longtemps pensé que le propre des pays développés était de renoncer à leurs industries manufacturières pour embrasser l’économie de la connaissance et des services. Pourtant, la désindustrialisation de la France accompagne son déclin économique, la perte de ses capacités d’innovation et même sa « tiers-mondisation ». Les raisons sont multiples. Elles sont d’abord exogènes, la globalisation n’y étant pas étrangère. Elles sont aussi endogènes. Nos gouvernants ont en effet accumulé les mauvais choix stratégiques ; que ce soit en appuyant les pires politiques de l’Union européenne, en adoptant une monnaie inadaptée comme l’euro, ou en ne s’opposant pas à la vente à la découpe de la France, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Laurent Izard.

Le choix fait par la classe politique française d’abandonner le franc au profit de l’euro est l’une des causes principales de l’accélération de la perte de notre tissu productif industriel. Dans son essai L’euro – Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, le prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz le démontre parfaitement : « La plupart des pays avancés ont besoin d’une transformation structurelle de leur économie, pour passer des secteurs dominants du passé (essentiellement industriels) à ceux du XXIe siècle. Puisque les gains de productivité dans l’industrie vont plus vite que l’augmentation de la demande, l’emploi industriel mondial va se réduire, et, en raison de la mondialisation, la part de cet emploi mondial que vont capter les pays avancés, dont ceux qui se trouvent en Europe, va diminuer. […] L’Allemagne a tiré parti de son union avec les pays faibles de la zone euro, car l’effet net est que l’euro, la monnaie actuelle, est plus faible que ne l’aurait été le mark allemand ». [...]

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Jacques-Henri Eyraud : faites entrer l’accusé

Samedi 30 février 2011. Les supporters marseillais pénètrent au centre d’entraînement de La Commanderie, remontés et déterminés comme rarement dans un club pourtant déjà si bouillant d’ordinaire. L’Olympique de Marseille n’est pas un simple club de football, c’est une institution, l’âme d’une ville qui cultive avec ferveur son particularisme. Tous les Marseillais supportent l’Olympique de Marseille ; enfants, adultes, pauvres, riches, électeurs de Mélenchon ou de Marine Le Pen. Les propriétaires passent, les supporters restent. Seuls quelques joueurs, quelques hommes exceptionnels dûment sélectionnés par la foule marseillaise, à l’image de Bernard Tapie ou Pape Diouf, peuvent prétendre ne pas être les simples salariés d’une ville qui vibre pour le ballon rond quotidiennement.

De nombreux commentateurs ont été choqués par les images montrant ces ultras des tribunes transformés en émeutiers, se livrant à une sorte de jacquerie des sans-grades du football contre les élites d’un sport qui semble de moins en moins lié à ceux qui le font vivre. Les faits marqueront durablement l’opinion. Dès le lendemain, l’Américain McCourt commentait les évènements, les comparant à l’invasion du Capitole par des partisans de Donald Trump en janvier dernier, se positionnant habilement en victime de l’arbitraire de la plèbe. Avait-il été conseillé par Jacques-Henri Eyraud, à l’origine professionnel de la communication et intervenant régulier de Sciences Po Paris dont il est sorti diplômé à la fin des années 1980 ? [...]

Expatriés : La fuite des cerveaux

À l’instar des pays du tiers-monde, victimes depuis les années 1950 des facilités du monde globalisé et de l’attrait opéré par les pays développés, la France subit une fuite de ses cerveaux : nombre de ses enfants talentueux se laissent attirer par l’ailleurs, considérant que les conditions y sont plus favorables pour mener leur vie.

Selon les estimations au 1er janvier 2020, près de 2,5 millions Français vivent à l’étranger, une population qui croît chaque année de 3 à 4 % ces vingt dernières années, soit environ 100 000 personnes par an. La majorité des expatriés s’exportent dans les pays de l’OCDE : par ordre de préférence, ce sont la Suisse (190 000), les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne et le Canada (100 000) qui sont les destinations privilégiées. [...]

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Le regroupement familial, histoire d’une erreur française 2/2

Dès l'après-guerre, le nombre d’immigrés en France a atteint un niveau très élevé. Les mesures prises sous la présidence VGE vont faire évoluer le cadre juridique, modifiant par-là les flux d’immigration mais dans un sens autre que celui communément admis.

Dès 1974, quelques jours après l'arrêt de l’immigration pour motif économique, le gouvernement Chirac a également interdit par une simple circulaire l’immigration familiale. Cette interdiction est cependant contournée par les étrangers grâce au visa touristique, permettant ensuite de se faire régulariser plus facilement une fois sur le sol français. C’est une association d’aide aux travailleurs immigrés, le GISTI, qui est venue porter la fronde, en déposant très rapidement un recours en annulation pour non-respect du droit d’avoir une vie familiale normale. De fait, le gouvernement s’est trouvé forcé de rétropédaler un an plus tard pour ré-autoriser le regroupement familial (consacré par plusieurs textes dont les directives européennes sur la protection de la famille introduites en droit français en 1974). Soucieux de respecter les engagements européens, Valéry Giscard d’Estaing a ensuite instauré par le décret du 29 avril 1976 un cadre plus précis au regroupement familial, afin que le processus soit moins à la discrétion des autorités compétentes. [...]

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