La première secousse a eu lieu en mai 2018, lorsque Jean-Louis Touraine avance une proposition de loi sur la fin de vie. Dans les couloirs feutrés du palais Bourbon, pour la première fois, plusieurs députés de la majorité lèvent la tête pour chercher le regard de leurs collègues. Un premier malaise est palpable. La deuxième secousse a lieu le 15 juillet suivant, lorsque Guillaume Chiche annonce dans un entretien accordé au Journal du dimanche, qu’il va déposer un projet de loi élargissant la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires. Sans sommations. Et sans pincettes non plus : il avertit d’ores et déjà que tous les opposants seront considérés comme des « obscurantistes ». Pour la première fois, une députée discrète nommée Agnès Thill prend la parole en réunion de groupe. Elle y explique très posément qu’elle est contre la PMA et affirme que le qualificatif d’obscurantiste est totalement hors de propos. Mais surtout, elle demande, et c’est bien le moins, la tenue d’un débat. La possibilité d’échanger des arguments. De se parler avant de prendre une décision. Peine perdue. Agnès Thill est face à un mur. « Ce combat concerne six rues parisiennes. La France s’en fiche. Dans ma circonscription de Beauvais, personne ne se sent concerné. Il y a des débats beaucoup plus importants pour le pays. Soi-disant on travaille pour l’union, mais on fracture le pays. »
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