Votre biographie paraît au moment du centenaire de la mort de Maurice Barrès. Quel constat tirer de cet événement ?
Barrès est le grand absent de notre mémoire littéraire. Mon livre est d’abord un travail de justice. Précédée de clichés qui en empêchent la bonne compréhension, l’œuvre de Barrès supporte la comparaison avec celle des plus grands écrivains de notre langue. La phrase barrésienne est capable de faire tenir dans ses accords l’ironie la plus décapante et le lyrisme le plus évocateur. Proust disait de ce maître qu’il y a chez lui des changements de ton qui n’existent qu’en musique. À force d’entendre les cuistres et les demi-savants dénigrer le nom de Barrès, il fallait faire une mise au point très ferme. Cette monographie est le fruit de trente-cinq ans de travail. J’ai soutenu ma thèse de doctorat en 1995 à l’Université de Lille III sur la Venise de Barrès, j’ai écrit des dizaines d’articles. Barrès est un écrivain très complexe, notamment dans le rapport inédit qu’il a construit entre la littérature et la politique. Après toutes ces années de recherche, je pense disposer d’une vision assez complète de ce formidable inventeur de formes. [...]
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