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Bernanos et les imbéciles

À droite, après de multiples défaites, idéologiques comme politiques, on ne cesse d’appeler à penser contre soi-même. La relecture de Bernanos est un excellent aiguillon en ce sens. Une leçon de fidélité et de courage.

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© DR

Il est de très bon ton à droite de se réclamer de Bernanos. Pour toute une génération, celle qui a accédé aux médias dans les années 2000 et qui s’est imposée la décennie suivante, via les revues salutaires que furent Causeur ou encore précédemment Immédiatement, à un moindre niveau et par la suite Limite, Bernanos fut même une sorte d’argument de vente. Car Bernanos ça n’est pas l’homme de droite qui pense en rang, pas celui qui légitime toutes les erreurs de son camp au prétexte que c’est le sien, mais celui qui restera dans l’histoire des lettres et dans celle des idées pour avoir dit son fait à son camp quand il estimait que celui-ci se fourvoyait.

Autrement dit, on était contre le monde moderne, mais bernanosien, et on était prêt à ruer dans les brancards de la droite si le besoin s’en faisait sentir, disait-on à cette gauche dont le règne était encore indiscuté et indiscutable. Sous un certain angle, on donnait aussi des gages, et on se dissociait par avance des travers ignobles qui pouvaient encore traverser le camp des réprouvés. C’était dit, on n’en serait pas, comme Bernanos n’avait été ni du franquisme, ni de la collaboration, ni même de l’antisémitisme  dans un texte, où il fait résipiscence à ce propos, dont le début fait frémir et qu’en règle générale, hélas, on ne dépasse pas alors que Bernanos ne dit pas seulement qu’« Hitler a déshonoré l’antisémitisme », mais que l’antisémitisme n’a pas d’honneur, qu’il ne peut pas en avoir, qu’il est honteux par nature. Même à ses propres erreurs Bernanos entendait faire rendre gorge. C’était la figure à revendiquer à droite. Il fut juste de le faire. Ceux qui l’ont fait ont eu raison. Du reste, on avait tellement soupé du manichéisme gauchiste que, même sans se revendiquer de Bernanos, on comptait bien témoigner de la vérité, y compris contre nous-mêmes si cela était nécessaire. Tel semblait l’idéal noble par lequel on renverserait trois décennies de postures moralisatrices d’une gauche complètement aveugle à ses propres errements et entêtées dans ses erreurs. [...]

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