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Damien Lempereur : “Je ne pense toujours pas, aujourd’hui, que le RN pourra gagner tout seul”

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27 mai 2019

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Damien Lempereur est porte-parole de Debout la France, et était en septième position sur la liste de DLF aux Européennes. Après un démarrage flatteur, le score de son parti s’est écroulé. Une situation qui oblige DLF à réfléchir sur sa stratégie à long terme.

 

Vous avez fait 3.5%, suffisamment pour être remboursé mais largement insuffisant pour avoir un eurodéputé. On imagine que vous êtes déçu.

Oui bien sur, les résultats sont décevants. Nous sommes déçus surtout pour tous les militants sincères dans notre parti, qui font ça par conviction, bénévolement. À Debout la France, nous n’avons que des bénévoles. Je suis donc déçu pour eux, car l’objectif était évidemment d’envoyer des députés au Parlement Européen

 

Dans votre campagne, on observe une rupture très nette de dynamique, qui vous fait passer de 8% à moins de 5%. Elle correspond à l’annonce de la liste et la fin des amoureux de la France. Vous avez des regrets sur cette séquence ?

Je ne suis pas sûr que ce soit l‘annonce de la liste, sincèrement. Je pense qu’il y a eu une bipolarisation énorme Macron-Le Pen, les deux y trouvant leur intérêt. D’autre part, il y a surtout eu le rôle des sondages, qui ont véritablement maintenu la liste de Bellamy sous perfusion et l’ont dopé pendant toute la campagne. Je ne suis pas sûr qu’il y aurait eu le même score  si Bellamy avait été affiché à 7.8 et nous à 4.5, sincèrement. On était pris dans un étau où il était difficile d’exister médiatiquement.

 

 

Où sont passés vos électeurs? Pas chez LR manifestement.

Je pense qu’il y a eu un réflexe de vote utile très fort, en faveur de la liste de Jordan Bardella,  puisque c’est ce qui était raconté dans les médias. Nous avons souffert de ça. Je ne dis pas que nous n’avons pas fait d’erreurs. Nous en avons certainement fait. Il faudra sûrement en tirer des leçons, mais honnêtement et sans langue de bois, dans cette bipolarisation et avec le rôle des sondages qui ont dopé Bellamy, c’était difficile de faire beaucoup mieux.

 

Ça fait depuis 2007 que Nicolas Dupont-Aignan essaie d’ouvrir un espace politique entre la droite de gouvernement et le RN mais sans grand succès. Est ce qu’il y a des changements à venir chez DLF et des réflexions sur la stratégie à plus long terme ? Parce que l’espace qu’essaie de créer Dupont-Aignan existe intellectuellement mais dans les votes ça ne décolle pas depuis une décennie.

Oui c’est vrai. Pour autant je ne pense toujours pas, aujourd’hui, que le RN pourra gagner tout seul. Je pense que malgré tout, notre espace, existe quand même : on a fait près d’un million de voix. Au regard de la faiblesse des Républicains, il va falloir travailler à la construction d’un bloc conservateur qui passera malgré tout, qu’on le veuille ou non, aussi par DLF. Je suis d’accord pour dire que la bipolarisation est extrême et que cet espace-là ne se concrétise pas électoralement. Pour autant considérer que soit le RN tout seul, soit les LR tout seuls pourront y arriver, je ne pense pas que ce soit le bon enseignement. Donc malgré tout, notre existence reste utile. Je pense qu’il faut également des personnalités en dehors des partis, journalistes, littéraires, qui travaillent à ce bloc. Pour représenter une alternative crédible, même si les résultats électoraux ne sont pas actuellement favorables.

 

 

Qui est le gagnant de ces européennes ? On peut estimer que c’est Emmanuel Macron parce qu’avec 22%, il solidifie son bloc et il repasse au second tour en 2022, et rejoue le match face au RN.

Tant que 50% des Français ne s’expriment pas, Emmanuel Macron restera vainqueur, de toutes les élections. C’est évident que l’abstention massive favorise et rend possible la victoire d’un parti qui a 20%. Donc on peut peut-être considérer peut-être que Macron s’en sort bien mais ce n’est pas parce qu’il est deuxième de l’élection, c’est parce qu’il y a eu 50 pour cent d’abstention. Et avec 20% des voix ça suffit pour conserver les pouvoirs. C’est une vision très pessimiste mais quand même réaliste de la situation électorale.

 

Propos recueillis par Louis Lecomte

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