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Jeu de chaises musicales au Front National ?

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Publié le

18 septembre 2017

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FN

 

[qodef_dropcaps type=”normal” color=”red” background_color=””]l[/qodef_dropcaps]a défaite de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle aura aiguisé les ambitions personnelles de ses lieutenants. Haro sur Florian Philippot, responsable tout désigné de l’échec de celle qui n’était alors pas encore députée de la 11ème circonscription du Pas-de-Calais. Les débats font rage, de plus en plus violents, destructeurs et fratricides.

 

Ceux qui, hier, se taisaient, voire encensaient l’énarque trentenaire Philippot sont désormais prêts à prendre sa place. Ainsi, la rumeur bruit : Florian Philippot serait sur le départ, prêt à quitter le navire mariniste pour voguer en solitaire, encore soutenu par les fidèles Sophie Montel, récemment débarquée du groupe frontiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, ou l’acteur comique Franck de la Personne.

Parti au fonctionnement autoritaire, fortement centralisé, où la discipline et le respect du chef priment sur toute autre considération, le Front National tolère mal les courants et les initiatives personnelles des « seconds », comme peuvent en témoigner Bruno Mégret et tant d’autres. Avec le lancement de son association « Les Patriotes » (nom initialement réservé à la transformation du Front National), Florian Philippot a ouvert les hostilités. Tenant d’un souverainisme intégral, sans concession et charpenté par les réflexions de l’économiste Jacques Sapir, Florian Philippot est aussi moins conservateur que d’autres sur les questions de société, volontiers plus « social », sinon étatiste. Il a d’ailleurs bravé l’interdit en participant au blocus du périphérique en compagnie de ses amis forains, en lutte contre la « loi travail XXL » et la loi Sapin II.

Face à lui, plusieurs cadres intermédiaires ambitieux et une Marine Le Pen passablement irritée par les velléités de celui qui fut pendant plusieurs années son principal bras droit. Nicolas Bay a, par exemple, succédé à Marine Le Pen à la vice-présidence du groupe « Europe des Nations et des Libertés » au Parlement européen, déclarant peu après à l’AFP que Florian Philippot pas plus que Sophie Montel n’avaient pris part au vote. Plus droitier, tout en affirmant publiquement que le clivage droite-gauche serait rendu inopérant par le « mondialisme », l’eurodéputé apparaît comme « identitaire », prêt à abandonner la sortie de l’euro, thématique trop « anxiogène » pour les Français. Serait-il, comme l’a indiqué Pascal Praud sur CNews, le nouveau chouchou de Marine Le Pen ? Sa ligne politique, assez dure, parfois par trop schématique, permettra-t-elle au parti souverainiste de se densifier, de se crédibiliser ?

Autre cadre médiatique, Jean Messiha aimerait remplacer Florian Philippot dans le cœur de Marine Le Pen. Celui qui se définit comme « français de souche par naturalisation », hyperactif sur les réseaux sociaux, prompt à s’emporter contre le « système » qu’il juge responsable de son embauche  ratée par Christophe Hondelatte, fait feu de tout bois. Ancien de GayLib et de l’UMP, Sébastien Chenu ne cesse, lui aussi, de prendre du poids dans l’appareil frontiste. On dit qu’il a passé l’été à la manœuvre contre Florian Philippot, associé à Philippe Olivier. Se présentant comme un « libéral », un homme de « droite », Sébastien Chenu est aussi un élu du Nord, microclimat frontiste attaché aux questions sociales. En homme de paradoxes, l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde saura se dévoiler sous son meilleur profil, forcément le plus aimable aux yeux des militants. Pas de quoi faire passer un cap au Front National, mais Marine Le Pen serait assurée de sa fidélité. C’est déjà beaucoup aujourd’hui, alors que le groupe au Conseil Régional du Nord menace d’exploser, divisé entre plusieurs camps antagonistes.

Les autres ? David Rachline ou  Jean-Lin Lacapelle, hommes d’appareil, essaieront d’imposer leurs thèmes de prédilection. Une chose est sûre néanmoins : la « com » ne suffira plus. Les Français n’en peuvent plus des politiciens devenus de véritables machines à débiter des slogans, sortes d’IA à visage humain. Bref, le Front National vit une intense crise, prétexte à une manifestation d’hystérie collective que l’ère de l’immédiateté aggrave. La question est donc la suivante : après le départ de Marion Maréchal-Le Pen, populaire tête de gondole de l’aile « conservatrice », le Front National doit-il se préparer au départ d’un autre élément majeur, en la personne de Florian Philippot ? Par ailleurs, et cela ne sera pas sans rappeler les situations des deux grands autres partis traditionnels, le Parti Socialiste et Les Républicains, quel sera demain son véritable visage ? Dernier point : et si Louis Aliot détenait la clé ? Plus tempéré, il se concentre sur la vie locale, sur le concret. N’est-ce pas ce que les électeurs attendent ?

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