Fils adultérin de la Révolution française, le conservatisme souffre depuis l’origine d’une indécision fondamentale, hésitant entre libéralisme et réaction. Alors que le monde se « redroitise », l’heure est venue de trancher.
Sur la scène politique, le courant conservateur s’est développé, en France, avec la Restauration et sous l’impulsion d’hommes comme François-René de Chateaubriand. Intellectuellement, il avait émergé à la fin du XVIIIe siècle à l’occasion de la Révolution. Mais, si le conservatisme a, à son origine, entretenu des liens assez étroits avec la pensée contrerévolutionnaire, il communiait simultanément à certaines idées des Lumières comme en témoignent le parcours d’auteurs tel Joseph de Maistre, ou les références de textes comme la Charte de 1814. Par la suite, la divergence entre les doctrines réactionnaire et conservatrice s’est encore accentuée. Le conservatisme n’appartient donc pas à un seul univers de pensée : classique ou moderne ; en fonction des circonstances, il peut pencher d’un côté ou de l’autre. Il est intrinsèquement hybride.
Cette difficulté à appréhender le conservatisme est renforcée par son inscription dans le mouvement sinistrogyre que la vie politique française a connu depuis la Révolution. Celui-ci a été identifié, dans les années 1930, par (...)
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