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Laurent Dandrieu, Pierre Jova : 2 chrétiens, 1 Europe, et 1.2 milliard d’Africains

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17 avril 2019

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L’ouvrage du premier est un essai, celui du second une galerie de portraits. Ces livres ne sont pas symétriques dans la forme, mais leurs auteurs portent chacun la voix d’un camp dans un débat qui fracture les chrétiens d’Europe. Tous deux sont peinés de voir assis côte à côte sur les mêmes bancs de communion ceux qui s’invectivent sur internet. Tous deux ont des positions tranchées. Mais tous deux sont convaincus de la nécessité de trouver un consensus pour préserver la précieuse unité des chrétiens en ce début de millénaire. Ils ont accepté de débattre fraternellement en terrain neutre. Laurent Dandrieu, vous proposez une approche très globale du phénomène, Pierre Jova une approche au plus près des personnes. Ces échelles traduisent une dualité : le chrétien doit assistance immédiate à son prochain, mais la sauvegarde de la cité nécessite une politique ferme avec le nombre. Comment arbitrer entre ces deux dimensions ? Laurent Dandrieu : Il n’y aura pas de débat entre nous sur ce que doivent faire les chrétiens pour que les immigrés qui se trouvent sur notre sol y vivent dans la dignité. La difficulté est de ne pas instrumentaliser cette nécessaire charité et la dimension humaine des migrants, pour neutraliser toute réflexion politique sur les effets de masse. Bien que votre livre, Pierre Jova, ne soit pas contradictoire avec le mien, il m’a malgré tout renvoyé en partie au malaise que j’éprouve : à travers les personnes à qui vous donnez la parole et à certaines tournures, on perçoit qu’il y aurait une position qui serait légitime et l’autre moins; une position qui serait le bien et l’autre le mal. J’en prends pour preuve le bandeau de ce livre : « accueillir ou rejeter ». Si le débat est posé comme ça, la messe est dite. P.J. : Cette idolâtrie de la bonne conscience est très nuisible au débat. Dire à ceux qui ont des objections vis-à-vis de l’accueil des migrants qu’ils sont racistes, égoïstes, que leurs peurs sont infondées, et qu’ils doivent faire toute la place aux nouveaux venus est non seulement faux, mais aussi criminel parce qu’il radicalise. Ceux qui refusent l’accueil inconditionnel ne sont pas de moins bons chrétiens que les autres. Le débat ne se situe pas là. Dans mon livre je rends hommage à ces personnes qui témoignent de la charité par leurs actes, mais j’ai tenu à donner aussi la parole à ceux qui portent la contradiction. Je pense à cette mère de famille engagée au Front national à Dunkerque. J’ai donné la parole à un gendarme qui vit la déferlante migratoire en Alsace. J’ai voulu donner la parole à un maximum de sensibilités. Là où je trace une limite, c’est quand certains se parent des symboles du christianisme, pour faire avancer une vision de l’homme qui s’oppose à notre foi chrétienne. Je ne vous mets pas dedans, Laurent Dandrieu : je pense plutôt à des personnes qui voient dans l’anthropologie chrétienne un facteur de faiblesse qui fera la ruine de l’Europe. Cette vision de l’homme séduit paradoxalement une partie de la jeunesse chrétienne qui ne se retrouve plus dans les discours de l’Église. Suite du débat à lire dans le
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