J’ai été élevé dans une fausse image du poulpe. Entre Hugo, Jules Verne, Old Boy et les beignets d’encornets, le poulpe n’était pour moi qu’un animal hideux et caoutchouteux, parfois dévoré vivant par les Coréens: en gros, l’équivalent d’un commissaire politique. Mais les articles se sont multipliés pour demander que l’humanité révise son opinion sur le poulpe. Ces animaux, nous a-t-on dit, sont doués d’une exquise sensibilité. Ils ont des émotions et res- sentent la douleur (ce qui les différencie nette- ment des fœtus humains, en tout cas comme grande cause humaniste), ils sont d’ailleurs peu à peu reconnus comme êtres sensibles par les nations civilisées (qui ont tendance à ne pas trop reconnaître les fœtus humains), comme en témoigne le souci céphalopodesque du ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales du Royaume-Uni.
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