On peut dater son début des écrits d’Onomacrite, qui fut une sorte de compilateur de récits orphiques et disait parler au nom du Roi des Poètes lui-même. L’orphisme serait apparu non en Grèce véritablement mais sur l’île de Samothrace, au VIe siècle avant notre ère : donc influencée par la pensée indo-européenne et orientale qui infusait alors cette partie de la Méditerranée. On estime sa fin près de 1 000 ans plus tard, dans le sillage des mouvements néo-pythagoriciens, ce qui en fait l’un des cultes secrets les plus étendus dans le temps.
Cette longévité incroyable ajoute encore à son mystère : comment ce mouvement dissident, cryptique, souvent moqué par les penseurs et les tragédiens de son époque (Aristophane et Platon en tête) a-t-il pu embrasser une aussi longue période tout en conservant le noyau de son intégrité initiatique ? Car l’orphisme, avant d’être une pensée, est un culte à mystère qui prônait, outre le végétarisme et la métempsycose, auxquelles on l’a trop souvent résumé, une réelle tentative de sortir de la prison cosmique par le salut. [...]
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