Vous chantez en anglais et êtes signés sur un label allemand. Le shoegaze est-il un style international ?
Quand on joue une musique de niche comme la nôtre, il n’est pas très recommandé de chanter dans notre langue natale car on ne veut pas trop des Français dans cette scène ! Le public et les professionnels recherchent surtout des groupes anglophones. C’est donc plus facile pour s’exporter que de chanter en anglais. Ce n’est pas forcément un problème d’identité, mais pour partager au mieux sa musique cela me paraît nécessaire.
Le nom de votre groupe prouve votre attachement à JD Salinger, puisqu’il est inspiré par son roman The Catcher in the Rye.
C’est un auteur que j’adore et pas forcément que pour L’Attrape-Cœurs. C’est idiot, mais à un moment il fallait vraiment que l’on trouve un nom et comme, à ce moment-là, je m’étais replongée dans son œuvre qui parle des tourments de la jeunesse…
En ce moment, beaucoup de groupes parlent d’identité de genre.
En ce qui nous concerne, on ne parle pas d’identité de genre sur notre album. On ne voulait pas être identifié comme un groupe qui part sur ce terrain-là, car ça ne correspond pas à notre discours. L’identité est traitée dans notre album, mais au sens large. Après, je comprendrais que ce soit interprété d’une autre manière.
La douceur fait partie de notre écriture. Je vois ça comme une démarche personnelle et instinctive. Mais bien sûr que Joy Division et les Cocteau Twins nous ont influencés
Comment concevez-vous le concept d’identité ?
Cela devient de plus en plus difficile de se construire aujourd’hui. On a accès à énormément de choses et l’on peut trouver les informations que l’on désire. Mais il existe une forte pression pour que l’on devienne quelqu’un que l’on n’est pas forcément. Le thème de notre album est peut-être davantage celui de l’identité que l’on laisse derrière soi. C’est assez large. [...]
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