Après Petite fille, Petite maman, Petite soeur, voici Petite Solange, avant début mars (comment attendre ?) Petite nature… En deux ans, l’épidémie de petites fait symptôme : le cinéma français ne veut pas grandir ou alors tout doucement, le cinéma français ne veut pas de masculin ou alors dans les marges. Désir d’avenir, désir de riquiqui. Le féminin devient la boussole mignonne de la représentation, vraie ou fausse (Petite fille), unique ou dédoublée (Petite maman). Mais de ceux que l’on a vus - fille/maman/Solange - seuls le Lifshitz et le Sciamma, malsains et/ou retors, feignent l’insignifiance, le Ropert n’y parvient jamais, car il est pour sa part intrinsèquement et absolument insignifiant.
Pourquoi Solange, 13 ans, ne parvient pas à réciter sa poésie en classe de français ? (Arrêt sur image, titre en surimpression : Petite Solange). C’est ce que le film va « démêler » (terme inadéquat ici). Le regard à hauteur d’enfant ne saisit rien qui vaille ; la famille nantaise, à la fois inter- et permittente du spectacle, se fissure ; Papa libraire musical trompe Maman actrice de compagnie subventionnée. Il y a de l’eau, sous les ponts où l’on se jette, dans le gaz d’un scénario volatil. Le frère aîné s’éloigne, la meilleure amie garçonne comprend sans comprendre. Solange sombre dans la dépression, et le film ne l’accompagne pas, restant confusément fade et mignonnet, même lorsqu’il s’agit de filmer une tentative de suicide. [...]
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