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Quand les sondages désignent les « bons » candidats

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22 octobre 2021

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Imagine-t-on le général de Gaulle demander en juin 40 à l’Ifop de sonder les Français pour savoir s’ils préféreraient suivre le maréchal Pétain ou le rejoindre ? LR a pourtant commandé une étude d’opinion pour choisir son sauveur. Déclenchant une course contre la montre des prétendants au costume de Mon Général pour acquérir la carrure adéquate. Comme l’avaient fait en leur temps Marine Le Pen et Ségolène Royal pour être adoubées.
MLP

Les adhérents des Républicains sont rassurés : ils n’ont pas cotisé pour rien. Leur argent a servi enfin à quelque chose. Pas à financer un « think tank », un club de réflexion qui aurait mis à profit la décennie qu’ils auront passée dans l’opposition pour réfléchir aux raisons de la désaffection de l’électorat, à l’évolution de l’opinion publique et aux moyens de la reconquérir, non, mais à se payer un méga-sondage permettant de déterminer, peut-être, qui serait le meilleur candidat de leur famille politique pour 2022 !

Outre que la méthode est peu conforme à l’esprit de la Ve République, qui leur octroie comme unique mission de « concourir à l’expression du suffrage » (article 4 de la Constitution) et fait de l’élection du président de la République au suffrage universel direct la seule affaire de la rencontre entre un homme et un peuple, outre aussi que LR a entrepris de vouloir départager des candidats dont les deux principaux, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ont claqué la porte de leur formation, le premier en 2017, la seconde en 2019, pour manifester leur désaccord avec la ligne, trop droitière à leur goût, du parti auquel ils appartenaient, mais multiplient désormais les courbettes pour bénéficier de son soutien, la pratique choisie par LR a ceci de particulier qu’elle a déjà démontré sa parfaite inefficacité.

Chacun a tenté de « tuer le match »

De quoi s’agit-il ? D’une étude d’opinion à la fois quantitative et qualitative, réalisée « sur un panel très large de 15 000 personnes », dont on n’aura pas la cruauté de dire qu’ils doivent constituer la quasi-totalité des adhérents de LR à jour de cotisation. Pour faire simple, l’étude quantitative mesure les intentions de vote – au moment où l’enquête est réalisée, il est toujours bon de rappeler qu’elle n’a aucun caractère prédictif – alors que l’étude qualitative, qui nécessite beaucoup de temps et de moyens, donne largement la parole aux sondés, explore leurs attentes et les raisons de leurs réponses brutes, ce qui peut conduire, au terme de l’analyse, à relativiser de façon plus ou moins importante, voire à invalider les réponses brutes qui avaient été mesurées par le quantitatif. À la suite de quoi, avait déclaré Christian Jacob, le président de LR, au printemps : « Soit on aura un candidat qui naturellement écrase le match à l’issue de ces enquêtes d’opinion – après, chacun aura la liberté de voir s’il se maintient ou se retire –, soit on sera sur un processus de sélection ». [...]

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